- •Aram barlézizian
- •Table des matières
- •Objet d’étude de la lexicologie
- •Le lien de la lexicologie avec les autres branches de la linguistique
- •Le mot et ses sens
- •La motivation des mots
- •La polysémie et la monosémie des mots
- •La restriction et l’extension du sens des mots
- •L’amélioration et la péjoration du sens des mots
- •Tabou et euphémismes
- •La métaphore
- •La métonymie
- •Formation de mots
- •I. Formation synthétique
- •Inventaire non exhaustif des préfixes d’un emploi courant
- •Inventaire non exhaustif des suffixes français
- •II. Formation sémantique
- •III. Formation analytique
- •IV. Les onomatopées
- •La synonymie. Les synonymes
- •Les sources de la synonymie
- •Les antonymes
- •Les homonymes
- •La classification des homonymes
- •Les sources de l’homonymie
- •Les paronymes
- •Archaïsmes et néologismes
- •Les archaïsmes
- •La néologie
- •Les néologismes
- •Les sources de néologismes
- •Formation parasynthétique
- •La composition
- •Les emprunts aux langues étrangères
- •La conversion
- •Procédés sémantiques
- •Les emprunts
- •Les doublets étymologiques
- •Vocabulaire français – arménien – russe de termes linguistiques employés dans le Précis
Les homonymes
Le terme « homonyme » provient du grec « homos » – semblable et « onoma » – nom.
Les homonymes sont des mots à prononciation identiques ayant des sens différents. On peut constater, donc, que l’homonymie est la relation d’identité située au niveau du signifiant et reconnue entre deux ou plusieurs mots dont les signifiés sont considérés comme distincts. C’est l’identité phonique (homophonie) ou l’identité graphique (homographie) des mots qui n’ont pas le même sens.
L’homonymie est un phénomène très répandu en français dont la cause principale est l’évolution phonique des mots. Par ex. :
mots latins mots français
vermis > ver
versus > vers
viridis > vert
vitrum > verre
centum > cent
sanguem > sang
sine > sans
Ajoutons encore quelques exemples d’homonymes : sain – saint – sein, chêne – chaîne, point – poing, poids – pois, etc.
Les mots courts, surtout les monosyllabes, ont plus de chance de coïncider avec d’autres : à – (il) a, eau – au(x) – (les) os, ou – où – août, on – (ils) ont, et – (il) est – (qu’il) ait – (il) hait – haie, père – paire – pair, mettre – mètre – maître, etc.
La classification des homonymes
On distingue tout d’abord les homonymes lexicaux et les homonymes grammaticaux.
Le groupe des homonymes lexicaux comprend les mots qui appartiennent à la même partie du discours et qui ont les mêmes catégories grammaticales. La graphie des homonymes lexicaux peut être différente. Par ex.,
le coup – le cou – le coût
le port – le porc – le pore
la voix – la voie
Le groupe des homonymes grammaticaux comprend les mots appartenant à la même partie du discours ayant des distinctions grammaticales. Par ex.,
la cour – le cours
la balle – le bal
la boue – le bout
Mais le plus souvent les homonymes grammaticaux appartiennent à différentes parties du discours :
vivre – les vivres
une chaire – cher (chère)
un mur – mûr(e)
une faux – faux (fausse)
Un des traits distinctifs de ce groupe est que les mots ne sont homonymes que dans une de leurs formes grammaticales. Par. ex.,
une cour – je cours – court
un bond – bon
le pouvoir – pouvoir
un plat – plat
Les homonymes se répartissent aussi en homophones, homographes et homonymes sémantiques.
Les homophones sont des mots ayant la même prononciation, mais une graphie et étymologie différentes :
mots latins mots français
signum > sceau
sitella > seau
saltus > saut
vanus > vain
vinum > vin
viginti > vingt
Les homographes sont des mots ayant la même graphie et la même prononciation, mais une étymologie différente :
mots latins mots français
laudare > louer
locare > louer
pensilem > poêle
patellam > poêle
summa > somme
somnus > somme
Les homonymes sémantiques ont la même prononciation et une étymologie identique. Il arrive qu’une des acceptions du mot polysémique commence à être employée métaphoriquement ou par comparaison, et l’écart entre les différentes acceptions du mot polysémique s’accroît sans cesse. Il arrive un moment où les liens sémantiques se rompent et le mot se disloque. La polysémie cède alors sa place à l’homonymie, et on se trouve en présence de deux mots indépendants. Par ex.,
1. assiette - emplacement, situation (l’assiette de la ville)
2. assiette - pièce de vaisselle individuelle servant à contenir des aliments
1. glace - eau congelée
2. glace - plaque de verre ou de cristal employée à divers usages (glace de vitrine, d’une voiture, armoire à glace, etc.)
1. goutte - très petite quantité de liquide qui prend une forme arrondie
2. goutte - diathèse caractérisée par des poussées inflammatoires articulatoires
1. grève - terrain plat et uni, couvert de gravier et de sable, le long de la mer ou d’un cours d’eau
2. grève - cessation collective et concertée de travail, décidée par les salariés
1. punaise - petit insecte à corps aplati
2. punaise - petit clou à tête plate et ronde, à pointe courte, servant à fixer à la main des feuilles de papier sur une surface
1. rivière - cours d’eau naturel de faible ou moyenne importance qui se jette dans un autre cours d’eau
2. rivière - collier composé de diamants
L’homonymie est un phénomène synchronique qui varie au cours de l’histoire.