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VINGT-ET-UNIÈME LEÇON — C'est la première fois qu'il est en retard. — S'il n'est pas là, c'est qu'il est malade'.
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Sa femme n'a pas téléphoné?
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Je ne sais pas.
A dix heures, les collègues de Pierre Roulin comprennent qu'il se passe
^f PIERRE ROULIN, CAISSIER quelque chose d'anormal-. C'est à 10 heures 15 que Ballard qui occupe le
guichet n° 9 décide d'informer le chef de service'.
Le 15 octobre, comme tous les matins, à 7 heures précises. Pierre a ou- Monsieur Doucet, chef de service, regarde sa secrétaire qui téléphone,
vert les veux. A côté de lui, Claire, sa femme, dort encore. Il a fait les gestes Roulin... un homme précieux qui n'hésite jamais à rester le soir, toujours à
de tous les matins : il s'est levé, il a ouvert les rideaux, il a regardé par la fenê- l'heure4, travailleur et modeste. Monsieur Doucet pense qu'il ne sait rien de
tre et il a prépare le café, puis il s'est dirigé vers la salle de bains. Sa toilette cet employé modèle. La secrétaire le regarde.
achevée1, il a jeté un dernier coup d'œil au miroir qui lui a renvoyé l'image de — Alors?5
Pierre Roulin2, caissier à la banque de Paris. 46 ans, marié, père de deux en- I — Mme Roulin ne comprend pas, son mari est parti à 7 heures 45 comme
fants. Tout à coup, il s'approche du miroir. Là, à gauche, au-dessus du front, tous les matins.
des cheveux blancs. Pierre ne bouge plus. Vieux, il est vieux. — Il ne lui a rien dit?
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Tu n'écoutes pas les nouvelles? ft — Non.
Claire est là. debout derrière lui et le regarde. tim — Elle n'a rien remarqué de spécial?6
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Non. ■ ■ — Elle ne m'a pas parlé de cela.
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Tu n'as pas réveillé les enfants? ] I — lia peut-être eu un accident, tout simplement. A 11 heures appelez la
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Si. police et tenez-moi au courant.
Pierre avale une troisième tasse de café et écoute distraitement. Comme A midi, les derniers clients quittent la banque. Le guichet n° 10 est
tous les matins, au petit déjeuner, c'est la même conversation: toujours fermé'. Roulin n'est pas arrivé.
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Finis ta tartine. r». a /- . .
, . D après Cartes sur table
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Je n ai pas faim.
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Prends tes vitamines. Récite-moi encore une fois ta poésie. . —
Et la radio... les élections, le Boeing détourné1, l'augmentation du prix de
„ . .a r-. ii » . t, tous les matins tuuKAoeyrpo
I essence, le chômage. Et sur sa tete. là, les cheveux blancs. jcler un foup d>QeU B3rn>IHyn,t 6pocktv «mu
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Au revoir, à ce soir. ,outàcoup aapyr Il pleut. Paris est gris, humide, sale. Pierre, de loin, a reconnu Moreau à £tre debout ctojiti»
l'arrêt de l'autobus. Moreau travaille dans la même banque que lui. Parfois ils à ce soir ao eenepa
prennent l'autobus ensemble, Moreau ne l'a pas vu. La journée a commencé, de loin hwih
pareille à celle d'hier4, pareille à celle de demain avec les nouvelles, Moreau. tout simplement npoero
bientôt la banque, le guichet n° 10 et ainsi jusqu'à la retraite.
A la banque, le guichet n° 10, fermé, attire tous les regards.
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Vous avez vu, Roulin n'est pas là.
. j 1 c'est qu'il est malade — ira -juamrr. «m> oh ôojietl
• il se passe quelque chose d'anormal — npoiicxojyir MtO-TO Heo6u»moc
J Sa toilette achevée — yMuiuiHct (<5>™t mkohhui ceoft lyoncr) i (c chcf <je }Crvice — mbhuauihk or/wna
: le miroir lui a renvoyé l'Image de Pierre Roulin — b .tepxanc on yBHqgfl ccôa. Hftcpa * toujours à l'heure — npHXaaaiunfl eceraanospena, nyinnyanuiufl
ftyWHa 1 I s Alors? — x> Hy, iro?
le Boeing n»«nl détourné — ymaiiiiuR Bowir o ^lle n'a rien remarqué de spécial? — OHa itc laMCTttnn HHScro ocoGeiuiorn0
* la journée ... pareille à celle d'hier — flcnt.... noxaaoîH na B4cpaunnifl O&chw) r Ir BUjche( est toujours fermé —okoiuko kc eme (no-npc*Hc«y) 3aKpknv