- •12) Le problème des limites du mot en français en tant que langue analytique.
- •13) La forme syntaxique et la forme morphologique du mot.
- •14) Les valeurs lexicale et grammaticale, leur différence et leur interaction.
- •15) La catégorie grammaticale, sa définition, les espèces des catégories grammaticales.
- •16) Les principes de la classification des mots.
- •17) Le problème des parties du discours.
- •18) Les procédés grammaticaux.
- •19) La transposition des parties du discours.
- •20) Les fonctions des parties du discours. La transposition fonctionelle.
18) Les procédés grammaticaux.
En français les moyens d'expression grammaticales sont: la flexion, l'agglutination, la supplétion, la fléxion détachable, l'environnement et l'emploi des mots-outils. Certains de ces procédés grammaticaux sont liées aux modifications intérieures qui affectent le mot-même et reflète les catégories morphologiques. D'autres sont liées aux modifications extérieurs qui touchent l'environnement du mot, alors que celui-ci reste invariable. Elle reflète les catégories syntaxiques.
A) les modifications intérieures du mot comprennent les procédés grammaticaux suivant:
1) l'agglutination - le nouvel élément, porteur d'un sens grammatical opposé vient s'ajouter au mot sans rien y remplacer. P. ex., table (singulier) - tables (pluriel + s). S - un élément d'agglutination; national (m) + e (f)+ s (pl)).
2) Dans tous les cas les nouveaux éléments du mot en question selon l'élément remplacé on distingue:
a) la flexion - la modification d'un élément secondaire (p. ex., parle - parlons - parlez);
b) la flexion intérieure qui procède de l'alternance des sons (généralement des voyelles) au sein du radical, alors que les autres éléments du mot ne changent pas, p. ex., il fait - il fit;
c) la supplétion - les formes grammaticales, les opposées du mot sont crées à partir des thèmes (основа) différentes supplémentaires, p. ex. suis - es - fut; bon - meilleur, je - me - moi; mauvais - pire);
d) la flexion détachable où forme analytique liée au changement d'un élément séparable (p. ex., il fait, as fait).
B) Les modifications extérieures de mots prennent 2 formes touchant l'environnement du mot:
1) l'adjonction d'un nouvel élément. Ces éléments ajoutés sont de 2 types:
a) les mots-outils (grammaticaux) dont la seule fonction dans la langue est de s'associer aux mots pleins pour leur permettre de faire partie de la phrase (des articles, des prépositions, toute sorte déterminatifs - des pronoms, des particules etc). P. ex., une table, à l'école etc.
b) des mots désémantisés qui ne jouent le rôle d'outil qu'accidentellement. P. ex., le verbe "être" dans le prédicat nominal (il est étudiant) est déssémantisé.
2) aucun élément nouveau n'apparait dans la phrase, l'environnement seul marque le changement de la catégorie. P. ex., l'ordre des mots qui distingue 2 catégories de sujet et d'objet (Pierre voit Paul, Paul voit Pierre).
Il faut distinguer les moyens d'expression grammaticales synthétiques - le mot change (morphologie): l'agglutination, la flexion, la flexion intérieure, la supplétion - et les moyens d'expression analytiques - le mot ne change pas (la syntaxe): l'adjonction (a - mots-outils et mots-déssémantisés et b - l'environnement), la flexion détachable. Parmi les moyens analytiques on distingue 2 groupes - les moyens analytiques morphologiques (flexion détachable) et les moyens d'expression analytiques syntaxiques (les restes).
19) La transposition des parties du discours.
C'est le passage d'une partie du discours à une autre, l'instabilité des frontières entre les parties du discours. L'existence de nombreuses formes mixtes sont renforcées par la facilité de passage d'une partie du discours à une autre. Il y a 2 procédés morphologiques permettant ce passage:
La dérivation - c'est un moyen qui transpose le semantème d'une classe de mots dans une autre, p. ex., l'adjectif dans la classe des substantifs (blanc - blancheur), adjectif dans la classe des adverbes (libre - librement), le substantif dans la classe des verbes (lit - s'aliter), les substantifs dans les adjectifs (metal - métallique), verbes dans les substantifs (former - formation). L'indice formel de transposition s'appelle transpositeur (Bally) ou translatif (Tesnière). Tous ces procédés grammaticaux peuvent être utilisés en tant que moyens de transposition, p. ex., l'agglutination (clou - il cloue); suffixation (metal - métallique (ique), clair - clairement (ement)); la supplétion morphologique quand les racines différentes expriment la même idée (tomber, v - chute, substantif, vite, adv - rapide, adj, semaine, nom - hebdomadaire, adj).
La conversion (ou dérivation impropre) - un changement de paradigme alors que le radical reste invariable, très fréquent en français. Il existe 2 cas:
a) les formes grammaticales de 2 parties du discours sont développées et distinctes, l'attribution du mot à une partie du discours ne présente pas des difficultés, p. ex., le dîner est un substantif, parce que ce mot a toutes les formes du substantif (les dîners); tandis que dîner est un verbe car il a les flexions verbales (je dine, tu dines, nous dinons);
b) les formes grammaticales de 2 parties du discours sont identiques, p. ex., le substantif et l'adjectif en français ou les parties du discours n'a pas de marque morphologique spécial, p. ex., l'adv en français faute l'indice morphologique assez nette, il faut faire appel à la fonction du mot, son environnement dans la phrase ou à son sens. P. ex., le vocable "bas" est un adverbe dans "parler bas", parce qu'il suit immédiatement le verbe et ne s'accorde pas avec le sujet (elle parle bas, pas basse).
