Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
14_LOGIQUE_DU_FANTASME_66_6.DOC
Скачиваний:
0
Добавлен:
01.05.2025
Размер:
5.58 Mб
Скачать

279. ... Et ça ressemble à mes petites plaques, sur lesquel­les, dans un de mes articles, j'ai écrit . "Hommes", "Dames" ; ça se voit à l'entrée des urinoirs...

Une petite plaque peut nous servir de corps ; avec, ins­crites dessus, un certain nombre de choses, en effet, c'est la fonction du corps, depuis que nous avons rappelé que c'est le

lieu de l'Autre. Alors, on fait la même petite barre, pour que vous ne soyez pas troublés, et ici, on écrit : J, pour dire jouissance.

Alors, là, il y a un point d'interrogation, parce que c'est celle-là et que nous ne savons pas finalement si elle vient là, si le corps du màle est bel et bien, sûrement, ce que le mAle affirme, car il ne fait que l'affirmerl- c'est de là que nous partons - dans le "Tu es ma femme" ; à savoir que le corps de la femme est la métap ore e sa jouissance à lui. Voilà. Il suffit d'ajouter un trait pour rendre expres­sive cette petite articulation.

En effet, pour des raisons qui tiennent... qui tiennent à ceci qu'il n'y a pas que le couple en jeu dans l'acte sexuel; à savoir que - comme d'autres structuralistes qui fonctionnent

dans d'autres champs vous l'ont rappelé - le rapport de l'hom­me et de la femme est soumis à des fonctions d'échange, qui, impliquent du même coup une valeur d'échange, et que le lieu où quelque chose, qui est d'usage, est frappé de cette négati­vation qui en fait une valeur d'échange, est ici - pour des raisons prises dans la constitution naturelle de la fonction de copulation - est ici prise sur la jouissance masculine en tant, qu'elle, on sait où elle est. Enfin, on le croit ! C'est un petit organe qu'on peut attraper. C'est ce que fait le bébé, tout de suite, avec le plus grand aise.

Ah ! ça, je puis vous dire, entre parenthèses, alors là vraiment on fait... il faudra vraiment que je vous le montre. on m'a apporté un petit livre romantique sur la masturbation l... Avec figures!- C'est quelque chose de tellement... enfin, de tellement ravissant, que je ne peux pas croire que si je le fais ici circuler, il me reviendra ! (Eclat de rire général) Alors, je ne sais que faire, je ne sais que faire, il faudra que je le mette... je ne sais pas, il doit y avoir des appa­reils, où on peut projeter, comme ça, des objets et l'ouvrir à la page... Bon, enfin, il faut que vous voyiez ça. Ca s'ap­pelle Le livre sans titre et c'est fait pour... - il y a au moins vingt-cinq figures, enfin... ou une vingtaine, qui démontrent les ravages (Le Dr. Lacan dit ces derniers mots entrecoupés d'un rire) qu'exerce sur un malheureux... sur tout malheureux jeune homme, bien sûr... - vous savez combien la masturbation avait mauvaise réputation au début du siècle dernier - les ravages et les... les horreurs, enfin, que ça produit! Et tout ça, avec un trait !...et... et des couleurs !... enfin (rires), voir le malheureux jeune homme... le malheureux jeune homme vomir du sang !... Parce que c'est une des choses qui sont les conséquences... enfin, c'est... c'est quelque chose de subli­me

Je vous demande pardon, ça n'a rien à faire avec mon discours, (rires) absolument rien à faire! Ca va me coûter

horriblement cher ! c'est une des raisons, aussi, pour quoi je ne voudrais pas m'en séparer! (rires) Oui, et c'est d'une beau­té qui dépasse tout, et s'il y a ... il existe des appareils avec lesquels ont peut projeter, même sans que la chose soit.. transparente, on ... je voudrais vous montrer ça ... C'est... c'est... je n'ai jamais rien vu de pareil!.. Bon, enfin, bref !... Enfin, bref, vous le savez, cet embargo, hein, sur la jouissance, masculine, en tant qu'elle est appréhendable quel­que part, voilà quelque chose qui est structural - quoique ca­ché - pour la fondation de la valeur.

Si une femme, qui est un sujet quand même, dans l'acte se­xuel - je dirai même plus, je viens d'articuler qu'il ne sau­rait y avoir d'acte sexuel si elle n'est pas, au départ, fondée comme sujet - pour qu'une femme puisse prendre sa fonction de valeur d'échange, il faut qu'elle recouvre quelque chose qui - est ce qui déjà est institué comme valeur et qui est ce que la psychanalyse révèle sous le nom de complexe de castration.

L' échange des femmes; je ne suis pas en train de vous dire qu'il se retraduit aisément par l'échange des phallus ! Sans ça, on ne voit pas pourquoi les ethnologues ne feraient pas aussi bien leurs tableaux de structures en appelant les choses par leur nom! C'est l'échange des phallus, en tant que symboles d'une jouissance soustraite comme telle.

C'est-à-dire non pas le pénis, mais ce qui - puisque la . femme devient la métaphore de la jouissance - fait qu'on peut à sa place prendre une nouvelle métaphore, à savoir cette par­tie du corps - négativée que nous appelons le phallus, pour le distinguer du pénis. Et ceci n'en laisse pas moins le problème ouvert que nous venons d'articuler! En d'autres termes, quel­que chose s'instaure, sur quoi un autre processus : celui de l'échange social, dans la fondation du matériel -si je puis di­re - destiné à l'acte sexuel ; ceci ne laisse pas moins en sus pens si nous pouvons, en raison de cet élément externe, situer quelque chose, concernant la femme dans sa fonction de métaphore, par rapport à une jouissance passée à la fonction de valeur Ce qui est exprimé dans maint mythe. Je n'ai pas besoin de rap peler Isis et son deuil éternel, de ce qu'il en est de cette dernière partie du corps qu'elle a rassemblé. Je vous signale seulement, au passage, que dans ce mythe extrême, où précisé­ment la déesse se définit comme étant, elle, (c'est ce qui la distingue d'une mortelle) : jouissance pure; certes séparée elle aussi du corps, mais pourquoi ? Parce qu'il n'est pas question pour elle ce qui constitue un corps dans son statut, comme corps mortel ! Ceci ne veut pas dire que les dieux n'ont pas de corps ! Simplement, comme vous ne l'ignorez pas, ils en chan­gent ! Même le Dieu d'Israël a un corps ! Il faut être fou pour ne pas s'en apercevoir : ce corps est une colonne de feu la nuit, et de fumée le jour. Ceci nous est dit dans le Livre et ce dont il s'agit-là est à proprement parler son corps.

C'est, comme pour mon autre histoire; (c'est une paren­thèse) c'est des choses que j'aurais mieux développées si j'avais pu faire un séminaire sur le Nom du Père.

La déesse est jouissance, il est très important de le ,rappeler. Son statut de déesse est d'être jouissance. Et le

280. méconnaître, c'est proprement se condamner à ne rien compren­dre de tout ce qui est de la jouissance. Et c'est pourquoi le Philèbe est exemplaire, où une réplique nous annonce qu'en au­cun cas les dieux n'ont que faire de la jouissance ; ce ne se­rait pas digne d'eux. C'est là, si l'on peut dire, qu'est le point faible du départ du discours philosophique : c'est d'avoir radicalement méconnu le statut de la jouissance dans l'ordre des étants.

Je ne fais ces remarques que d'une façon incidente et pour vous rappeler la portée qu'a cette lecture du Philèbe, pour autant qu'elle permet de repérer, avec une exactitude exemplai­re, le champ limité dans lequel se développe tout ce qui va en être du statut du sujet et de ce que signifie la rentrée, la récupération, des questions qui ont été, de son fait, isolées.

Nous voici donc autour de cette question de ce qu'il en est de la jouissance dans l'acte sexuel.

Disons, pour introduire ce qui est la fin de ce discours - mais qu'il est essentiel, d'abord, d'articuler avec la plus extrême scansion - ce qui est la fin de ce discours est de nous permettre de repérer en quoi les actes qu'on met, et légitime­,ment, au registre de la perverses-n concernent l'acte sexuel. S'ils concernent l'acte sexuel, c'est parce que, au point ~où il est question de la jouissance... - et vous verrez que, du fait qu'il y a ce point, il peut n'en être pas moins ques­tion au niveau du corps de la femme, mais que c'est par un second biais que nous pouvons l'aborder- étant donné que la prise, le modèle qui nous est donné, de ce qui va apparaître dans les tentatives de solution, est là, à droite, dans l'instauration de ta valeur de jouissance ; c'est-à-dire dans le fait qu'est négativée la fonction d'un certain organe, qui est l'organe même par où la nature, par l'offre d'un plaisir, assure la fonction copulante, mais d'une façon qui es parfaite­ment contingente, accessoire; (chez d'autres espèces animales, elle l'assure tout différemment, elle l'assure avec des cro­chets par exemple) et rien ne peut nous assurer que, dans cet organe, il y ait quoi que ce soit qui concerne, à proprement parler, la jouissance. Ici nous avons ce terme par où s'intro­duit la valeur. C'EST PAR LA, QU'AU NIVEAU OU EST LA QUESTION DE LA JOUISSANCE, très précisément CETTE JOUISSANCE ENTRE EN JEU SOUS FORME DE QUESTION.

Se poser la question de la jouissance féminine, eh bien, c'est déjà ouvrir la porte de tous les actes pervers.

Et ceci résulte... C'est pour ça que les hommes ont, en apparence tout au moins, le privilège des grandes positions perverses. Mais qu'on pose la question - c'est déjà quelque cho­se qu'on puisse la poser - si la femme même en a soupçon. Bien sûr, par la réflexion de ce qu'introduit en elle ce man­que rte la jouissance de l'homme, elle entre dans ce champ par 1a voie du désir, qui, comme je l'enseigne, est le désir de l'Autre, c'est-à-dire le désir de l'homme.

Mais c'est plus primitivement que - pour l'homme - se pose la question de la jouissance. Elle se pose en ceci qu'elle est intéressée, au départ, au fondement, de la possibilité de

282. l'acte sexuel. Et la façon dont il va l'interroger, c'est au moyen d'objets. De ces objets qui sont précisément les objets que j'appelle petit a, en tant qu'ils sont marginaux , qu'ils échappent à une certaine structure du corps. A savoir : à celle que j'appelle spéculaire, et qui est le mirage par quoi il est dit que l'âme est la forme du corps.

Que tout ce qui du corps passe dans l'âme, là, est ce qui peut être retenu ; là, est l'image du corps ; là, est ce par quoi tant d'analystes croient pouvoir saisir ce qu'il en est dans notre référence au corps. D'où tant d'absurdités. Car c'est précisément dans cette partie du corps, dans cette étrange limite qui, comme je le dirai en commentant ces images, font boule ou font symphyse, dans ces parties d u corps - que nous appellerons, par rapport à la réflexion spé­culaire, parties anesthésiques - c'est là que se réfugie la question de la jouissance.

Et c'est à ces objets que le sujet pour qui cette ques­tion se pose - au premier rang : le sujet mâle - que ce sujet s'adresse pour POSER LA QUESTION DE LA JOUISSANCE.

Bien sûr, ceci, au moment où je vous quitte, peut vous paraître une formule fermée. Et c'est vrai... Pour autant qu'à tout le moins faudrait-il - sur chacun de ces objets majeurs que je viens d'évoquer, qui sont ceux que je désigne sous le nom d'objets petit a - le démontrer, de façon exemplaire. Mais ce que je vous démontrerai - ce sera pour notre prochaine rencon­tre - c'est comment ces objets servent d'éléments questionneurs.

Ceci ne peut nous être donné qu'à partir de ce que j'ai d'abord articulé, déjà la dernière fois, là encore aujourd'hui, comme séparation constitutive du corps et de la jouissance.

Ai-je seulement besoin de commencer à en indiquer quel­que chose, pour que vos pensées aillent tout de suite sur la voie de la pulsion qu'on appelle --qu'on appelle à tort !­sado-masochique, mais qui est tout de même, pourtant, avec la scoptophilie, les seuls termes dont Freud se serve comme pivot quand il a proprement à définir la pulsion.

Que la pulsion sado-masochique joue, tout entière, dans un jeu où-ce qui est en question est là - dans ce point de disjonction, suffisamment marqué par mon sigle ou algorithme, comme vous voudrez, du signifiant de A barré, à savoir la dis­jonction de la jouissance et du corps - c'est pour autant (et vous le verrez la prochaine fois dans tous ses détails) que le masochiste - et c'est de lui que je partirai – interroge la complétude et la rigueur de cette séparation et la soutient comme telle, c'est par là qu'il vient à "soutirer" - si je puis dire - du champ de l'Autre, ce qui reste pour lui dispo­nible d'un certain jeu de la jouissance.

C'est en tant que le masochiste donne une solution, qui n'est pas voie de l'acte sexuel, mais qui se passe sur cette voie, que nous pourrons situer, de la façon juste, ce qui se dit de toujours approximatif sur cette position fondamentale du masochisme, en tant qu'elle est structure perverse et qu'à son niveau - pour l'avoir articulé en son temps, qui est

ici primordial - lui seul nous permet de distinguer –c r il faut les distinguer - : ce qu' il en est de l'acte pervers et ce qu'il en est de l' acte névrotique.

Vous le verrez, - je vous l'indique parce que j'ai le sentiment de ne vous en avoir pas tant dit aujourd'hui et qu'après tout le temps presse, je vous l'indique pour autant que cela peut à certains servir déjà de thème de réflexion - il faut radicalement distinguer l'acte pervers de l'acte névrotique. L' acte pervers se situe au niveau de cette question sur la jouissance.

L' acte névrotique, mme s'il se réfère au modèle de l' ac­te pervers, n'a pas d'autre fin que de soutenir ce qui n'a rien à faire avec la question de l'acte sexuel, à savoir l' effet du désir.

Ce n'est qu'à poser les questions e cette façon radica­le - et elle ne peut être radicale, que d'être articulée logique.- que nous pouvons distinguer la fonction fondamenta­le de l'acte pervers, je veux dire : nous apercevoir qu'il est distinct de tout ce qui y ressemble, parce que cela y emprunte son fantasme.

Voilà. A la prochaine fois.

14 J U I N 1967

L'analyse peut être interminable, mais pas un cours. Il faut bien qu'il ait une fin. Alors le dernier de cette année aura lieu Mercredi prochain. C'est donc aujourd'hui l'avant dernier.

Cette année, j'ai choisi qu'il n'y ait pas de séminaire fermé. J'ai fait néanmoins place, au moins, je m'excuse si j'en oublie, au moins à deux personnes qui m'ont apporté ici leur contribution.

Peut-être, au début de cet avant-dernier cours y aura­-t-il quelqu'un d'entre vous, - quelqu'un ou plusieurs - quelqu'un qui voudrait bien me dire, peut-être sur quoi il aime­rait me voir, qui sait, mettre un peu plus d'accent... ou don­ner une réponse..., amorcer une reprise pour le futur ; ceci, soit dans cette avant-dernière leçon, soit dans la dernière. Enfin, je verrai si je peux y répondre aujourd'hui. Je m'ef­forcerai au moins d'indiquer dans quel sens je peux répondre - où bien, je ne sais pas, ne pas répondre - la prochaine fois. Bref, si quelques-uns d'entre vous voulaient bien, ici, tout de suite, rapidement, là-dessus, me donner, si je puis dire, quelques indications, de leurs vœux, de ce que j'ai pu leur laisser à désirer concernant le champ que j'ai articulé cette année sur la logique du fantasme, eh bien, je leur en serais bien reconnaissant. Eh bien, la parole, à qui ? Il ne faut pas traîner d'un autre côté. Qui la demande ? Bon... C'est chaud ! Bon, eh bien, n'en parlons plus, au moins pour l’ins­tant. Ceux qui auront l'esprit de l'escalier pourront peut­-être m'envoyer un petit mot... Mon adresse est dans l'annuai­re, c'est rue de Lille. Je ne pense pas que vous aurez d'ailleurs d'hésitation ; que je sache, je suis le seul, au moins à cette place, à être repéré comme Docteur Lacan.

Bon... Alors, reprenons. Je vais poursuivre, donc, au point où nous avons laissé les choses et comme nous n'avons plus très long temps pour boucler ce qui peut passer pour former certain champ, cerné, dans ce que j'ai dit cette année, je vais, mon Dieu,. m'efforcer de vous indiquer les derniers points de repère, d'une façon aussi simple que je le pourrai. Je vais essayer de faire simple, bien sûr, ce qui

285. suppose que je vous avertisse de ce que cette simplicité peut vouloir dire.

Vous voyez bien qu'au terme de cette logique du fantas­me, terme suffisamment justifié par le fait, que je vais une fois de plus ré-accentuer aujourd'hui : le fantasme, c’est, d'une façon bien plus étroite encore que-tout le reste de l'inconscient, structuré comme un langage ; puisqu'en fin de compte, le fantasme c'est une phrase avec une structure grammaticale ; qui semble indiquer donc, d'articuler la logique du fantasme, ce qui veut dire, par exemple, poser un certain nom­bre de questions logiques qui, pour simples qu'elles soient ont, certaines, été articulées pas si souvent, je ne dis pas pour la première fois par moi, mais peut-être pour la premiè­re fois par moi dans le champ analytique, ( le rapport du sujet de l’énoncé, par exemple, au sujet de l’énonciation.) Bon, eh bien, ça n'exclut pas qu'au terme de ce premier débrouilla­ge, cette indication, cette direction donnée du sens qui pour­rait se développer dans l'avenir d'une façon plus pleine, plus articulée, plus systématique, cette logique du fantasme, je ne prétends qu'en avoir ouvert cette année le sillon. (Le sillon... oui, qu'est-ce qui... s'inquiète, vous ? -Quelqu'un dans la salle : “Je ne peux pas entendre” - Vous ne pouvez pas enten­dre, eh bien maintenant vous le savez!) Non seulement ça n'ex­clut pas, mais cela indique bien sûr que quelque part, cette logique du fantasme s'accroche, s'insère, se suspend, à l’économie du fantasme. C'est bien pour cela qu’au terme de ce discours, j’ai amené ce terme de la jouissance.

Je l'ai amené en le soulignant, en accentuant que. c'est là un terme nouveau, au moins dans la fonction que je lui don­ne, et que ce n’est pas un terme que Freud ait mis au premier plan de l'articulation théorique.

Et si mon enseignement, en somme, pourrait trouver son... son axe, de la formule de faire valoir la doctrine de Freud, c'est bien là quelque chose qui implique, justement, que j'y annonce, que j'y amorce, telle fonction, tel repère, qui y est, en quelque sorte cerné, dessiné, exigé, impliqué... Faire valoir Freud, c'est faire ce que je fais toujours d'abord comme on dit, rendre à Freud ce qui est à Freud ; ce' qui n'exclut pas quelque autre allégeance. Celle, par exemple, de le faire valoir au re and de ce qu'il indique, de ce qu'il comporte, de la relation à la vérité.

Je dirai même que, si quelque chose comme cela est pos­sible, c'est précisément dans la mesure où je ne manque jamais .de rendre à Freud ce qui est à Freud, que je ne me l'approprie pas. C'est là un point qui, je dois le dire, a son importance, et peut-être aurai-je le temps d'y revenir à la fin.

Il est assez curieux de voir que pour certains, c'est à s'approprier,-je veux dire à ne pas me rendre ce qu'ils me doivent le plus manifestement - tout un chacun peut s'en aper­cevoir dans leurs formulations - ce n'est pas ça qui est l' impor tant, c'est ce quelque chose que ce manque à me le rendre, qui les empêche de faire - ce qui serait pourtant en maint champ bien facile - le pas suivant, tout de suite, au lieu, hélas, de me le laisser toujours à faire, quitte à'- après coup - à se désespérer que je leur aie, comme il semble, coupé l'herbe sous le pied.

286. Donc, cette fonction du fantasme, approchons la. Et d'abord pour nous apercevoir, dire simplement - comme le dé­part-même de notre question - c'est une chose qui saute aux yeux : qu'il est quelque chose de clos, qu'il se présente à nous, dans notre expérience, comme une signification fermée - pour les sujets qui, d'habitude, le plus communément, le plus coutumièrement, pour nous le supportent, à savoir les névrosés - qu'on note, comme le fait Freud avec force, dans l'examen exemplaire qu'il a fait d'un de ces fantasmes : L’on bat un enfant ; que j'ai déjà fait, si vous vous en souvenez, quand j'ai introduit les premiers schémas de cette année

( que, bien sûr, je vous conseille, quand vous aurez rassem­blé ce que vous avez pu prendre de plus ou moins étendu com­me notes, auxquelles, je pense, vous aurez de nouveau recours, pour saisir le chemin qui aura été ici parcouru ) est quel­que chose de clos, donc est à situer, et doublement, dans ces deux termes que j'ai accentués; l'un comme ce corrélatif du choix constitué par le je ne pense pas dans lequel le je se constitue par le fait que le Je justement, vient en ré­serve, si je puis dire, comme écornage en _négatif dans la structure : Ein Kind ist geschlagen.

Ce fantasme - non pas "on bat un enfant", par exemple, mais pour être strict : "un enfant est battu", comme il est écrit en allemand - ce fantasme, c'est bien cette structure qu'au niveau du seul terme possible du choix tel qu'il est laissé par la structure de l'aliénation - le choix du "je ne pense pas" - ce fantasme apparaît comme cette phrase gramma­ticalement structurée

Mais, comme je vous l'ai dit, cette structure - la seu­le qui nous soit offerte, le choix forcé, au niveau de l'ou je ne suis pas ou je ne pense pas - si elle est là c'est dans la mesure où elle peut être appelée à dévoiler l'autre, la reje­ter, et qu'au niveau de l'autre, celle du je ne suis pas, c'est la Bedeutung inconsciente, qui vient corrélativement mordre sur ce je, qui est en tant que n'étant pas. Et le rapport à cette Bedeutung est précisément cette signification, en tant qu'elle échappe, cette signification fermée, cette significa­tion pourtant si importante à souligner, en tant que, si l'on peut dire, c'est elle qui donne la mesure de la compréhension, la mesure acceptée, la mesure reçue, l'intuition, l'expérien­ce, qu'on interpelle, quand à tenir ces discours de faux-sem­blant qui font appel à la compréhension, comme opposée à l'explication : sainteté et vanité philosophique. M. Jaspers au premier rang.

Le point des tripes où il vous vise pour vous faire croire que vous comprenez des choses de temps en temps, c'est ça c'est cette petite chose secrète, isolée, que vous avez au­-dedans de vous, sous la forme du fantasme, et que vous croyez que vous comprenez, parce qu'il éveille en vous la dimension du désir.

C'est là, tout simplement, ce dont il s'agit concernant ce qu'on appelle compréhension.

Et le rappeler, a ici son importance. Parce que... ça n'est pas parce qu'en moyenne tous tant que vous êtes, je dis

287. pour la majorité, un peu névrosés sur les bords, le fantasme vous donne la mesure de la compréhension, précisément à ce niveau où le fantasme éveille en vous le désir - ce qui n'est foutre pas rien, car c'est ce qui centre votre monde - ce n'est pas pour ça qu'il faut que vous vous imaginiez que vous comprenez ce qui seul, livre la logique du fantasme, c'est à savoir : la perversion.

Ne vous imaginez pas que le pervers - pour lui le fantasme joue le même rôle. Et c'est en ça que j'essaie de vous expliquer l'enracinement de ce que fait le pervers qui ne sau­rait se définir que par rapport au terme que j'ai introduit, également neuf de l'avoir accentué, qui s'appelle : l'acte sexuel. Donc, vous le voyez, il y a là des connexions qu’il faut distinguer. Articuler ce qu'il en est de la jouissance inté­ressée dans la perversion, par rapport à la difficulté ou à l'impasse de l'acte sexuel, c'est donner quelque chose qui a, par rapport au fantasme, au fantasme tel qu'il nous est donné à l'état fermé - et c'est pour ça que j'ai rappelé tout à l'heure cet exemple de On bat un enfant dans le texte freudien­ la fonction de ce fantasme qui ne peut comme tel présenter, n'être autre chose, que strictement cette formule:ein Kind ist geschlagen ; ce n'est pas parce qu'elle peut intéresser, en ce sens qu'elle a une configuration que vous pouvez pointer, reporter sur l'économie de la jouissance perverse, en faisant correspondre tel des termes de l'un à tel des termes de l'au­tre, qu'il est d'aucune façon de la même nature ! En d'autres termes, pour tout de suite rappeler ce point vif qu'il n'est tout de même pas difficile de ramasser au passage dans ce tex­te si clair de Freud, c'est par exemple ceci : qu'il n'a pas une telle spécificité dans les cas de névrose où il l'a ren­contré.

Dans la structure d'une névrose, ce fantasme - pour prendre celui-là puisqu'il faut bien prendre quelque chose pour savoir où fixer notre attention - ce fantasme n'est pas lié spécifiquement à tel ou tel. Voilà bien quelque chose qui pourrait un instant retenir notre attention !

Enfin, pour ce qu'il en est de la structure des symptô­mes, je veux dire de ce que signifient les symptômes dans l'éco­nomie, là, nous ne pouvons pas dire que ça s'arrange la même chose dans une névrose ou dans une autre.

Je ne le répéterai jamais trop, même si je semble éton­né quand, auprès de ceux qui me font la confiance de venir se faire contrôler par moi, je m'élève par exemple avec force contre l'usage de termes comme ceux-ci par exemple : de "structure hystéro (trait d'union)-phobique". Pourquoi ça ? Ce n'est pas pareil une structure hystérique et une structure phobique ! Pas plus proche l'une de l'autre que de la structu­re obsessionnelle, dont le symptôme représente une structure.

C'est là qu'est le point frappant, c'est que, comme nous l'indique Freud, dans des structures très différentes, ce fantasme peut être là qui se balade, avec ce privilège, ce privilège d'être plus ici inavouable que quoique ce soit- je lis Freud - je le répète ici pour l'instant : inavouable comporte

Соседние файлы в предмете [НЕСОРТИРОВАННОЕ]