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Histoire et Actualités des Industries Culturell...docx
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2. La modernité ou La notion de « culture de masse ».

La problématique est la suivante : dans nos sociétés modernes comment la culture évolue-t-elle ? Pour de nombreux auteurs, il y aurait « une culture de masse » qui correspondrait à une « société de masse ».

2.1 Pourquoi parle-t-on de « société de masse » et de « culture de masse » ?

 Comment une telle notion a-t-elle pu émerger ?

 Quel est son horizon de pertinence ?

 Comment penser notre rapport moderne à la culture ? A quelle conception de la culture renvoie notre société moderne ?

2.1.1 Qu’entend-on par modernité ? (Lipovetsky, 2000)

 Pré-modernité : Société où domine un nouveau concept religieux du monde ; la morale et le sens de la vie sont fondés sur Dieu. (Le monde a fondamentalement un ordre où Dieu est comme un horloger.) Sans Dieu, il n’y a qu’égarements et vices. L’homme depuis le péché est entré dans le monde. Nous ne pouvons trouver nous même la lumière pour accomplir le Juste parce que le monde est corrompu. Dieu est essentiel. Morale profane inconsistante et fausse. La morale ne peut être pensée en dehors de la religion. Elle est assujettie à la religion.

 Pré-modernité : Morale non orientée vers un but humaniste mais vers la glorification de l’invisible.

XVIIème : Modernité = Processus historique d’émancipation de la morale par rapport à la religion. La morale profane est désormais possible. Raison cosmo = raison communicationnelle. Morale en dehors des croyances religieuses, sur une base humaine et rationnelle. La morale se détache alors de la religion.

XVIIIème : Les Lumières : L’individu revendique le droit de construire sa vie. Morale = Forme de religion civile + idéalisation du devoir être. L’homme se doit de sacrifier son intérêt personnel pour la volonté générale. Kant : « La vertu règne sur nos désirs et sur notre propre cœur. » [Ici, vertu = abnégation de soi même.] Rousseau : « Il nous faut déchirer notre propre cœur pour remplir notre devoir. »  Obligation illimitée de s’oublier soi-même.  Morale = Utopie, conscience fausse qui masque les intérêts et les passions qui seraient immorales.

 Processus de délégitimation de la morale. [Kant : Impératif Catégorique] = Penser une morale sur des motifs laïques.

 Résistance devant l’affirmation d’une morale autonome : Les Théistes. Religion = moteur de modération des désirs individuels. Morale religieuse tournée de plus en plus vers l’humanité. Homme = Finalité de la religion.

Pré-modernité à Postmodernité dans le domaine de la vie sexuelle.

 Pré-modernité : Cadre répressif de la chair : punition du baiser public, répression de l’adultère ou du concubinage, interdiction de l’homosexualité.

Début XIXème : Les hygiénistes rejetaient toutes les postures illégitimes. Seule posture légitime : celle qui favorise la procréation. = Sexualité utilitaire.

Fin XIXème : La question du plaisir émerge enfin. L’épanouissement érotique féminin n’apparaît jamais comme un but en soi. La morale sexuelle sous la coup de la morale chrétienne.

Aujourd’hui : Forme d’indulgence des hommes – sérénité pour les femmes.

 Domaine Familiale : Morale hygiéniste et disciplinaire. Droit au divorce : 1792. L’obéissance est considérée comme un idéal constructeur. 1896 marque l’arrêt de demande d’autorisation pour se marier. L’exigence individualiste du bonheur a été jugulée par les obligations de la morale sociale, familiale et sexuelle.

 Postmodernité : Sexualité = Evolution  Le rapport au corps a subi de plus en plus de transformation. Valeurs centrales = immédiateté, risque, performance. Le corps est dénoncé dans sa lenteur, dans sa maladie, dans la fatigue.  Contraste avec la condition humaine corporelle.

Caractéristiques postmodernes de la sexualité :

 Excitation généralisée, pulsionnelle ou sociale valorisée. Economie de la jouissance et de son exhibition. Une pseudo levée des voiles pour pousser à la consommation sexuelle tout en retenant le consommateur dans la frustration = Sexualité techniciste, de performance et non tournée vers l’énigme du sentiment, du mystère de l’autre. Le plaisir s’apprend ; l’autre demeure un partenaire irréductible.

 Sexuel indifférencié, normalisé, marchandisé. Effacement de la différence entre les partenaires. Une sexualité opératoire qui produit de la désubjectivisassions et qui pousse à l’indifférence de l’autre dans le règne du narcissisme. L’autre devient un technicien interchangeable du désir. Représentation consumériste des pratiques sexuelles (Sex-Toys). Exhibition de la jouissance. La sexualité pensée comme une énigme, comme une hésitation ne trouverait plus vraiment sa place : détournement du rêve. Plus de confrontation avec cette altérité irréductible, qui se retrouve en exil. Cet exil renvoie le sujet à sa propre intériorité. Se couper de l’affect, du plaisir, de l’autre ouvre le sujet à l’indifférence. Le plaisir devient compulsion. = Désymbolisation radicale de la sexualité. «Sex Friends » - Cyber Sexualité.  Confrontation à distance de l’autre.

 Possibilité de refuser toutes relations sexuelles = Phantasmes de toutes personnes qui seraient affranchies du poids de son corps. Profusion des sexualités les plus diverses. L’amour aurait du mal à garder sa part de rêve, de larmes, d’affect.

Marcuse : Exemple de la désublimation sexuelle.  Tendance de la dé-érotisation du monde. Localisation & contraction de la libido. Erotique limité à l’expérience de la satisfaction sexuelle. Une désublimation provoque une contraction des besoins instinctuels.

 Liberté sexuelle devient marchande  Elément des mœurs sociales. Mise en scènes des corps. Le sexe est intégré aux relations publiques et de travail. En apparence, une plus grande satisfaction.

 Une désublimation est structurée autour des plaisirs. La sublimation est censée préserver le besoin de libération face à la répression, aux renonciations imposées par la société (Baudelaire : Les Fleurs Du Mal  La sexualité au-delà du Bien et du Mal, du principe établi). Un désir nouveau = Sexualité crue, audacieuse, réaliste ; élément essentiel de la société. Tout ce qui est touché serait un potentiel de progrès, d’aliénation et d’oppression.

 Pour Marcuse, courant pessimiste sur l’évolution de la culture. Difficultés à repérer les différences qualitatives entre la personne et l’objet. Forme d’anéantissement de l’homme. Selon les théoriciens de Francfort, l’homme est « éteint » parce qu’il ne proteste plus. Difficultés à se lancer dans un mouvement de contestation massive (Dernier en date : 1968).

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