- •Cours 4. Le moyen français (XIV-XV s.S.)
- •Conditions historiques de l'extension du français commun:
- •2. Système des voyelles du moyen français:
- •3.Système des consonnes du moyen français
- •4. Structure grammaticale du moyen français
- •6. Syntaxe:
- •7. Vocabulaire а l'époque du moyen français:
- •Cours 5. Le nouveau français (XVI-XVII XVIII ss.)
- •1. Partie: Le français au xvIe siècle
- •1. Conditions historiquès de la formation du français, langue nationale:
- •A) l'activité de la Pléïade, f. Rabelais:
- •B) Les premières grammaires de français:
- •2. La Renaissance:
- •3. Phonétique du xvIe siècle
- •4. Structure grammaticale: morphologie, syntaxe:
- •5. Vocabulaire:
- •II Partie: Le français moderne " (XVII—xviiIss.)
- •1. Conditions historiques de la codification de la norme littéraire du français:
- •2. Théories de f.Malherbe et de c.Vaugelas:
- •3. Activité de l'Académie Française:
- •4. Dictionnaire de Furetière:
- •5. Phonétique du français moderne:
- •6. Particularités du système grammatical du français moderne:
- •7. Vocabulaire:
5. Phonétique du français moderne:
Les connaissances sur la structure phonétique du français aux XVIIe-XVIIIe s.s. sont plus sûres et mieux fournies grâce à l’existence de plusieurs ouvrages traitant de la langue. A cette époque il existe un document exceptionnel, c'est les oeuvres de Gile Vaudelin qui fournissent des données précieuses sur la manière de prononcer de la bonne société.
Comme le consonantisme moderne est déjа constitué au moyen français, il subit juste quelques retouches éliminant les derniers restes des caractéristiques d'autrefois telle la mouillure de [l'] qui passe à [j] dans le parler populaire parisien.
Quant au caractère phonétique des phonèmes, il faut noter le changement du point d’articulation de [r] – une consonne articulée à l’arrière de la bouche, un r dorsal dit «grasseyé».
Les traits pertinents du vocalisme se constituent vers leXVIIs. avec la formation du système des voyelles nasales — phonèmes suivis de la dénasalisation définitive des voyelles en syllabe ouverte devant une consonne nasale. Ce processus prend fin avec la chute de e final.
Le français a éliminé définitivement les diphtongues.
Bien que le phonétisme du français soit constitué dans ses grandes lignes, il existe des hésitations dans la prononciation de l'époque, les grammairiens parlent souvent de «l'usage douteux». D'une part la prononciation est réglée par les tendances générales du développement phonétique du français, d'autre part, par l'action normalisante de la langue littéraire et l'influence d'écriture.
6. Particularités du système grammatical du français moderne:
Les tendances analytiques qui avaient agi durant les siècles précédents aboutissent à la création d'un système de formes modernes. Les valeurs et emplois des temps et modes se précisent.
Le mot devient de préférence porteur du sens lexical, les valeurs grammaticales étant exprimées par des particules ou des mots grammaticalisés, tels l'article, les démonstratifs, les pronoms sujets et régimes, les propoositions etc. Il s'établit un ordre rigoureux pour la position réciproque dés mots significatifs et des mots outils: ceux-ci précèdent les mots à valeur lexicale qui portent l'accent du groupe réunissant les deux valeurs en un tout phonétique.
Noms et adjectifs:
Au cours du XVIIe s. les noms changent souvent de genre ce qu'on attribue le plus souvent à des causes phonétiques.
Le nom étant dépourvu de la flexion de genre, ce rôle incombe à l'article.
Dans les adjectifs l'opposition -al / -aux est plus stable: général — généraux, ce qui est dû au caractère catégoriel que porte le genre de l'adjectif et aux besoins de l'accord.
Les mots composés à l'aide de juxtaposition ou au moyen de prépositions connaissent maints flottements dans la formation du pluriel. C'est ainsi que Vaugelas corrige arc-en-cieux et arcs-en ciels, leur préférant la forme arc-en-ciels.
A la suite de l'amuïssement de -e final, de nombreux adjectifs deviennent invariables, surtout ceux dont le radical se termine par une sonante: pur — pur(e), clair - clair(e), mortel ^- mortell(e), etc.
Le non-emploi de l'article caractérise, d'une part une forme archaïque ou volontairement archaïsante (les proverbes: pauvreté n'est pas vice).ou bien une formation plus ou moins récénte sur un modèle ancien (prendre peur d'après prendre froid). D'autre part, l’omission de l'article ou l'article zéro caractérise une fonction syntaxique secondaire et met en valeur la caractéristique qualitative que possède le nom, p.ex.: il est peintre.^)
Pronoms:
Les deux siècles apportent quelques précisions dans l'usage de différents pronoms. Le pronom «il» fait parfois défaut dans les tours impersonnels. Le pronom indéfini «on» étend son emploi et remplace «ils» qui est encore employé avec le sens indéfini.
C'est à cette époque que prend fin la différenciation définitive des fonctions dans les pronoms possessifs. Cela concerne également les pronoms démonstratifs. Les possessifs à valeur pronominale ne sont plus employés comme adjectifs.
Verbe :
Il arrive l'extension des fonctions de l'infinitif précédé d'une préposition; il joue le rôle de différents compléments circonstanciels marquant la condition, la fin , la cause, le temps, etc.
Depuis le XVIIe s. devenu invariable le participe présent fait concurrencé au gérondif. Grâce à son caractère; invariable le participe s'oppose nettement à l'adjectif verbal. L'académie en décide en 1679, quoique les écrivains continuent d'accorder le participe avec le nom en nombre et en genre.
Le gérondif tend а se séparer du participe présent en tant que forme invariable en généralisant l'emploi de la particule «en».
La morphologie du verbe moderne s'est constitué définitivement , vers le XVIIIe s. Les désinences dans le verbe sont pour la plupart muettes bien que régularisées en orthographe. C'est la flexion zéro qui caractérise la plupart des formes, l'expression de la catégorie de personne revenant désormais au pronom sujet qui s’est rapproché de plus en plus du verbe évitant autant que possible les écarts.
Les temps composés utilisent les verbes auxiliaires avec plus de circonspection suivant la règle qui veut que les verbes transitifs se conjuguent avec «avoir» et les verbes pronominaux — avec «être».
Au XVII-XVIII ss. ça voit apparaître les formes surcomposées ce qu'on peut attrribuer à deux causes: l'utilisation analogique de toutes les formes du paradigme des verbes auxiliaires pour remplir les cases vides dans le système et le besion d’exprimer surtout l’achèvement de l'action et aussi l'antériorité par rapport à tous les temps composés du passé et du futur.
Le système des valeurs modernes se constitue vers le XVIIIs. Cependant, le passé simple continue de s'employer en tout style, dans la narration et dans la conversation. Mais c'est au passé composé que revient le rôle prédominant dans le langage parlé.
C'est à cette époque que se consolident les règles de la concordance des temps (le système des temps relatifs), de leur emploi dans le discour sindirect.
Le français classique est marqué par une restriction notable dans l'emploi du subjonctif, celui-ci est définitivement éliminé des phrases hypothétiques où il est remplacé par le conditionnel et l’indicatif. Il n'y a que le plus-que-parfait qui résiste à la décadence du mode en vertu de son emploi fréquent pour exprimer l'irréel. Cette forme au sens hypothétique figure désormais dans le paradigme du conditionnel sous le nom du conditionnel passé deuxième forme.
Syntaxe:
La normalisation touche au premier lieu la disposition des éléments des groupes syntaxiques exigeant la juxtaposition des termes dépendant les uns des autres: le déterminant et le nom, le verbe et l'adverbe, l'auxiliaire et le participe.
L’ordre des termes essentiels, tel le sujet, le complément direct-nom, l’attribut, est désormais fixe puisque leur fonction est déterminée uniquement par leur place par rapport au verbe. Le complément direct exprimé par un pronom personnel précède immédiatement le verbe, ce qui change l'ordre des mots admis depuis l'ancien français quand il y a deux pronoms compléments: «je vous le donne < je le vous donne».
La phrase est considérablement allégée. La phrase complexe est très répandue dans le français classique, la valeur des conjonctions est précise, ce qui fait que l'emploi fréquent de plusieurs nées dans une même phrase contribue à la clarté de l'expression de la pensée. Le nombre de conjonctions composées augmente toujours.
