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5. Les grammaires françaises de la fin du XVI siècle.

Après la grammaire de L.Meigret les ouvrages grammaticaux vont se suivre à un rythme toujours croissant. En 1557 Robert Estienne, éditeur de profession, publie son “Traicte de la grammaire françoise”, qui n`est qu`une imitation assez faible de la grammaire de Dubois et de celle de Meigret. A l`avis de F.Brunot, le seul mérite de cette grammaire est celui qu`elle est bien imprimée et “quant à la doctrine, elle est des plus médiocres. (...) Presque partout il suit Meigret, et en nombre d’endroits il le démarque, en changeant l’orthographe, parfois en résumant, souvent aussi en transcrivant mot pour mot des alinéas entiers.(...) Estienne ne donne pas tout ce qu’il y a dans Meigret; il ne donne quasi rien qui n’y soit pas”– conclue le savant. [Brunot,T 2, p.148]

En 1562 apparaît “Grameręde Ramus ( Pierre de la Ramée). La valeur scientifique et pratique de cette grammaire n`est non plus grande, vu que Ramus l`a compilée sur la grammaire de Meigret, et les nouveautés qu`il a voulu introduire dans la théorie grammaticale de son temps, sont, en principe, peu motivées.

Ainsi, pour éviter le problème du classement des mots en parties du discours, il se contente du classement des mots en variables et invariables.

Ses définitions sont très souvent inexplicables Par exemple, pour lui le nom ,est un mot de nombre avec genre”, et le verbe est “un mot de nombre avec temps et personnes” [Benoist, p.31]. Encore plus vague est sa définition de l’adverbe. Il y voit “ un mot sans nombre qui est adjoint à un autre” [ibid, p.47]. On peut appliquer cette définition avec le même succès encore à trois parties du discours : à la préposition, à l’interjection et à la conjonction.

Ramus exclue de la caractéristique grammaticale du verbe la catégorie du mode, réduit le nombre de temps verbaux sous prétexte que les temps composés c’est un fait syntaxique, remanie le groupement de verbes en conjugaisons. Tous les verbes sont reparties en deux classes morphologiques : celle dont la racine verbale est en “-e ”et celle dont la racine est en “ -i ”. Ainsi le verbe “aimer” se retrouve dans la même classe avec “seoir”, “naître” etc, et le verbe “bâtir” est classé ensemble avec “dormir”, “dire” etc.

Le côté positif de son ouvrage consiste en ce qu’il accorde beaucoup d’attention à la syntaxe, surtout à la “convenance ” d’une partie du discours avec une autre. Il consacre à l’étude des “convenances ” cinq chapitres, analysant les liens des noms entre eux ou avec des verbes, les liens des articles avec des noms, les liens des pronoms avec d’autres parties du discours. Ces chapitres ont, par exemple, pour titre “Convęnancę du nom avec lę nom”, “ Convęnancę des articlęs”, “ Convęnancę de pronoms” etc.

F. Brunot apprécie dans l’ouvrage de Ramus l’effort qu’il “a fait pour sortir des vieux cadres et des théories où l’art de Priscien et de Donat semblait s’être immobilisé” [T2, p.133]. Il reste à ajouter que Ramus n’a pas réussi à le faire, et la nouvelle méthode grammaticale qu’il a voulu appliquer à l’étude de la grammaire française, n’étant pas fondée, subit un échec.

Le linguiste contemporain J.Cl. Chevalier constate lui aussi, que le mérite principal de Ramus consiste en ce, qu’il fournit les principes théoriques à l’analyse de la grammaire : “Ramus c’est la perfection d’une méthode, c’est la netteté d’une démarche qui a poussé avec rigueur les principes du formalisme” (Chevalie, p.305).

Les travaux linguistiques d’Henri Estienne couronnent l’oeuvre grammaticale des savants français du XVI s. Henri Estienne, fils de Robert Estienne, n’a pas écrit de grammaire à proprement parler, mais dans plusieurs de ses ouvrages, notamment dans son “Traité de la conformité du langage français avec le grec” (1565), “Hypomneses de gallica lingua” (1582) et d’autres il a essayé de développer des idées entrevues par d’autres savants, surtout celles de son père. Son apport dans la science grammaticale est hautement apprécié par beaucoup d’historiens de la langue française. Ch-L. Livet dans “La grammaire française et les grammairiens du XVI siècle” dit que Robert et Henri Estienne ont composé “les plus important traités” au XVI siècle.

F. Brunot rend, lui aussi, à H. Estienne son dû, en écrivant : “Prononciation, orthographe, étymologie, vocabulaire, morphologie, syntaxe, il a touché à tout, et malgré la hâte, avec laquelle il composait, il a marqué à plusieurs endroits la finesse de son esprit et l’étendue de son savoir”. Il a concentré son attention, dit Brunot, “sur des particularités de langue que personne jusque-là n’avait étudiées” [T.2., p.158].

Faisant le bilan des résultats obtenus par les grammairiens français du XVI siècle, nous pouvons constater, que durant ce siècle le français a acquis son statut de la langue officielle de l’État Français, qu’il a reçu sa grammaire, qui imposait aux usagers de la langue des règles inviolables. Bien que ces règles ne fussent pas encore impératives, elles limitaient, quand même, l’arbitraire de l’aspect écrit de la langue, ainsi que de l’interprétation de ses formes grammaticales. La notion d’un bon usage, fondée sur l’usage des gens instruits de Paris, s’imposait petit à petit à la masse populaire.

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