Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
умк Лексикология.doc
Скачиваний:
0
Добавлен:
01.03.2025
Размер:
476.67 Кб
Скачать

Chapitre II. Le mot en tant qu'unité de la langue

§3. La definition du mot

Dans toute science il y a des unités de son objet, unités dont on étudie les propriétés, le développement et l'influence réciproque. Les unités de la science du vocabulaire sont les mots, les parties de mots ou morphèmes et les équivalants des mot, les locutions phraséologiques. Ce sont non seulement des unités du vocabulaire, mais aussi de la langue en général, parce qu'ils renferment les caractères généraux de la langue: la forme extérieure sonore et la signification.

L’objet fondamental de l’étude de la lexicologie est le mot, cependant on n'a pas encore réussi à donner une définition satisfaisante du mot, une définition qui puisse marquer la limite entre le mot et les autres unités lexicales. Dans n’importe quelle science il est difficile de définir les notions les plus générales, mais le problème de la définition du mot est particulièrement difficile à résoudre, parce que le mot, étant en même temps unité sonore et significative, présente des aspects linguistiques, psychologiques et sociologique. De plus, le mot est 1’unité fondamentale non seulement du vocabulaire, mais aussi du système grammatical de la langue, de sorte qu'il représente une association complexe d'éléments grammaticaux et lexicaux.

Même la définition la plus complète du mot comme "unité linguistique du langage sonore historiquement constituée, étant une forme d’existence de la notion" n'établit pas les limites entre le mot et les autres unités linguistiques et ne reflète pas tout ce qui est spécifique du mot.

Toutes les définitions proposées jusqu'à présent souffrent par leur caractère unilatéral.

Ainsi, la fameuse définition du philosophe matérialiste anglais du XVII-e siècle Thomas Hobbes: "Les mots ne sont pas des sons vains, mais des noms de la matière" ne touche qu'à l'aspect philosophique du problème. La définition proposée par la grammairien anglais Henry Sweet: "Les mots sont le minimum potentiel de la proposition» caractérise seulement l'aspect syntaxique du mot.

Une définition plus large, concernant en partie l’aspect sémantique du mot, a été donnée par le linguiste américain E. Sapir: " Le mot est une des plus petites parties dépositaires du sens auquel se réduit la proposition et qui se suffit à soi-même". Les représentants de la linguistique descriptive américaine contemporaine adoptent en général une forme modifiée de cette définition, en nommant le mot "forme libre minimale", c'est-à-dire ils regardent le mot comme la plus petite partie de la langue qui puisse être employée isolée.

La définition donnée par le linguiste russe R.A. Boudagov est la plus complète, parce qu'elle reflète les propriétés les plus importantes du mot: "Le mot représente la plus petite et indépendante unité matérielle (son et forme) et idéale (signification), de caractère dialectique et historique".

Toutes ces définitions sont incomplètes. Aucune d'elles ne permet d’établir la limite entre le mot et la locution phraséologique d'une part, entre le mot et le morphème d'autre part; elles n'indiquent pas la fonction fondamentale du mot, à savoir leur fonction nominative, elles ne posent pas le problème des rapports entre les différentes formes d'un même mot, ne permettent pas de montrer la différence et le lien entre le mot et la notion.

Dernièrement, les savants (O.S. Ahmanova, V.V. Vinogradov, E.M. Galkina-Fedoruk, A.I. Smirnitski et d'autres) ont étudié la théorie du mot sous des aspects très variés. Les thèses fondamentales de cette théorie peuvent être formulées de la manière suivante:

Le mot est 1’unité fondamentale, historiquement constituée, de la langue, une forme d’existence des notions qui apparaissent comme expression généralisée de la réalité environnante et se fixent dans la signification du mot. En ce sens les mots reflètent la réalité. Le côté sonore du mot ne reflète pas la réalité, mais il la nomme, et en ce sens le mot est un signe, mais un signe gui, loin d'être arbitraire, est motivé historiquement et confirmé dans la pratique des relations entre les hommes. Les mots se rattachent les uns aux autres en propositions, en langage raisonnable, ce qui les distingue des morphèmes, qui ne peuvent pas exister dans la parole en dehors des mots. Dans le parler courant, les mots peuvent être assez facilement distingués comme unités significatives et grammaticales à part, et en cela ils diffèrent des locutions phraséologiques, qui n'ont ni intégrité structurale ni indépendance sémantique. Dans tout fragment du parler, le mot est employé avec une signification certaine et avec une forme grammaticale bien définie. Dans la langue, le mot polysémique représente tout un système de significations, les formes grammaticales d'un même mot représentent tout un système de formes.

Cette caractéristique développée du mot ne peut pas servir de définition à cause de son étendue, mais elle a une grande importance théorique, car elle pose toute une série de questions linguistiques et philosophiques, dont la discussion constitue la théorie du mot. Ce sont:

  1. Le rapport entre la forme sonore du mot et la notion qu'il exprime.

  2. La délimitation entre le mot et le morphème, et entre le mot et le groupement de mots.

  3. L'identité des mots, c'est-à-dire le rapport entre le mot polysémique et le groupe des homonymes, et entre les différentes formes grammaticales du même mot.