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Chapitre VII. Les séries lexicales du français moderne

§ 37. Synonymes

Le perfectionnement сontinuel de la langue ne s’accomplit pas seulement sur le plan quantitatif, comme résultat de l’excédent des mots acquis sur les mots perdus, main un enrichissement qualitatif du fonds lexical a lieu aussi, en même temps que l’augmentation du nombre des mots. Pour pouvoir remplir tous les aspects de sa fonction communicative, la langue a besoin de précision et de force d’expression, c’est-à-dire elle doit posséder un vocabulaire de grande variété significative et aussi la faculté de différencier strictement les notions et de rendre les nuances les plus fines de la pensée et du sentiment. Cette nécessité de différencier les notions et d’exprimer toutes les nuances affectives explique l’apparition des synonymes.

La synonymie est donc un indice de la richesse du vocabulaire. Elle reflète les différents aspects de la vie réelle, fixe l’expérience historique des peuples dans des mots appropriés. Au point de vue stylistique, elle fait éviter la répétition, en permettant d’employer, pour la même notion, des mots différents mais ayant le même sens ou des sens très rapprochés.

La synonymie et la polysémie se complètent mutuellement et révèlent la dialectique interne de la langue: la polysémie montre qu’il y a plus de notions que de mots, en échange la synonymie indique que pour certaines notions il y a plusieurs mots.

Les synonymes sont des mots qui ont use composition phonique différente, mais la même ou presque la même signification. A vrai dire, il n’y a pas de synonymie parfaite: chaque synonyme a sa propre nuance, il apporte quelque chose de nouveau dans la nomination ou l’expression d’une même idée.

C ‘est pourquoi si les synonymes peuvent souvent se remplacer l’un l’autre sans que l’idée s’en ressente, il y a aussi des cas où un seul des mots synonymes puisse être employé. Par exemple, les mots chambre, salle et pièce sont synonymes, mais ils ne peuvent pas s’employer indifféremment dans les locutions “chambre à coucher”, “salle à manger”, “appartement à deux pièces”. Au contraire, il y a des mots qui ne sont pas synonymes, mais qui peuvent s’ interremplacer dans un contexte donné. Par exemple, pour éviter la répétition, nous avons souvent dit nom, verbe, adjectif au lieu de mot, bien que mot, nom, verbe, adjectif ne soient pas synonymes. De même, à cause de la polysémie, certaines acceptions peuvent coïncider, donc les mots peuvent être synonymes dans une de leurs acceptions, sans l’être dans les autres. Il faut donc en conclure que la possibilité ou l’impossibilité de remplacer un mot par un autre ne peut pas servir de critère permettant de qualifier ces mots de synonymes.

Donc il est important de considerer les synonymes moins comme des mots qui peuvent se remplacer les uns les autres, que comme des mots qui expriment des nuances différentes de la pensée. En étudiant les synonymes, il faut faire attention non seulement à leurs ressemblances sémantiques, mais aussi à leurs différences.

La possibilité de trouver un terme d’identification qui unisse plusieurs mots-notions différents ne suffit pas pour cousidérer ces mots comme synonymes. Par exemple, les mots lance, arc, épée, fusil, canon, grenade, bombe ne sont pas synonymes, bien que tous ces objets puissent être désignés par un même mot: “armes”.

On peut distinguer deux grandes catégories de synonymes: les synonymes stylistiques et les synonymes idéographiques.

Les synonymes stylistiques sont des mots qui désignent la même notion, mais qui diffèrent quant aux nuances affectives qu’ils expriment. Tels sont:

a) Les synonymes expressifs, où la différence réside dans l’attitude affective du sujet parlant envers l’objet dont il parle. Par exemple: enfant, bambin, gamin, gosse, galopin.

b) Les synonymes fonctionnels, où le choix du mot dépend des circonstances concrètes de son emploi: dans un ourage scientifique ou littéraire, dans une lettre officielle ou familière, dans une conversation avec un ami ou un supérieur, etc. Ici il faut distinguer des mots appartenant au style soutenu et des mots familiers ou vulgaires. Par exemple, laisser, abandonner (termes littéraires), plaquer, balancer (variantes familières); apprendre et les termes de l’argot scolaire bûcher, potasser, piocher, chiader. Il faut mentionner aussi les groupes de synonymes fonctionnels formés d’un mot commum et un terme spécial, scientifique ou poétique, comme: poitrinaire tuberculeux, piqûre injection, vitriol — acide sulfurique concentré; ciel - fimament, punition - châtiment, colère courroux, malheureux infortuné.

c) Les synonymes à emploi lnguistique différent, dont l’ emploi est consacré par l’usage. Par exemple, les mots synonymes triomphe et victoire s’emploient dans les locutions “remporter une victoire”, “un air de triomphe’, où ils peuvent pas s’ interchanger.

Les synonymes idéographiques sont les mots qui désignent des phénomènes de la réalité pouvant se manifester de différentes manières. Comme exemple, citons la série des synonymes s’enfuir, fuir, s’échapper, s’évader, se sauver montrant la nuance spéciale de chacun:

S’enfuir: quitter vite un lieu quelconque, disparaître. “La première pensée des enfant avait été de s’enfuir, la seconde fut de s’approcher” (V. Rugo)..

Fuir: chercher à éviter en s’éloignant. (“Fuir le danger)

S’échaper: s’éloigner en trompant la vigilance de ceux qui voulaient le retenir. “Mon frère s’ échappa des mains de Mademoiselle, courant à ma rencontre” (K. Martin du Gard).

S’évade: quitter furtivement le lieu où l’on était retenu. “S’évader de la prison, d’un camp de concentration”.

Se sauver: s’enfuir pour éviter un grand danger. “Se sauver d’un incendie”.

Dans les chapitres antérieurs nous avons mentionné d’autres espèces de synonymes, à savoir les synonymes euphémiques et la synonymie partielle des doublets étymologiques. Plus tard nous étudierons aussi la synonymie des groupements phraséologiques.