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ПрофОбщение10семестр / Politiques_linguistiques_unite_3.doc
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L'impérialisme linguistique d'autres langues

Le latin, langue diffusée par les Romains à travers leurs conquêtes militaires et qui s'impose comme langue administrative, juridique et commerciale dans tous les pays conquis. Sa généralisation est à l'origine des langues latines (le français, l'espagnol, le portugais, l'italien, les parlers occitans, le gallo, le roumain), entraînant la disparition des parlers gaulois. Aujourd'hui encore cette langue domine dans certains domaines scientifiques (catalogages d'espèces, botanique), juridiques (nombre de mots techniques et d'expressions sont encore appris dans cette langue) et comme langue liturgique de la religion catholique.

l'espagnol, langue diffusée en Amérique du Sud et Amérique Centrale au moment de la colonisation du continent américain à partir du XVIe siècle. Comme le portugais au Brésil, cette langue s'est imposée de fait aux populations d'origine. Cependant cette imposition est moins le résultat d'une politique volontaire de disparition des langues autochtones que la conséquence d'un déséquilibre démographique lié à l'arrivée massive de colons des pays colonisateurs.

le japonais, pendant la Seconde Guerre mondiale, a été imposé dans certains pays occupés, notamment en Corée.

l'arabe: Du fait de l'expansion territoriale au Moyen Âge et par la diffusion du Coran, cette langue, devenue langue liturgique, s'est répandue dans toute l'Afrique du Nord et en Asie mineure. L'arabisation des berbérophones du Maroc, d'Algérie et de Libye rencontre une résistance des populations qui réclament des droits linguistiques. De même au Soudan où l'arabe prend la place de l'anglais et aussi des langues africaines parlées au sud. Le kurde, parlé en Syrie et en Irak tente également de se maintenir.

Une troisième voie

Entre les adeptes de l'uniformisation linguistique et culturelle perçue soit comme une conséquence inévitable de la mondialisation soit comme un progrès, et ceux qui prônent le multilinguisme et la diversité culturelle en oubliant les aspects pratiques qui font qu'un Français connaissant l'espagnol ne pourra pas communiquer avec un Suédois connaissant l'allemand, une troisième voie commence à se faire entendre.

Il s'agit du recours à une langue commune qui n'est pas issue du « marché linguistique » mais d'une langue planifiée choisie par les peuples. Constituant une profonde rupture avec le libéralisme linguistique, une politique linguistique qui va dans le sens de cette « troisième voie » consiste à généraliser l'enseignement d'une langue véhiculaire construite dans le but de la communication internationale (toutes les langues construites n'ont pas cet objectif). De nombreux projets de telles langues ont vu le jour, visant tous à faciliter les relations entre personnes de langues maternelles différentes. La plus répandue actuellement est l'espéranto : depuis plus d'un siècle elle participe avec succès à relier ses locuteurs tous volontaires, dans le monde entier.

Par son côté « révolutionnaire », cette approche n'a pas encore, à ce jour, rencontré beaucoup de succès auprès des dirigeants politiques, pour qui le multilinguisme consiste à connaître quelques mots d'anglais et surtout à avoir des interprètes et des services de traduction à volonté, aux frais du contribuable.

Pourtant cette langue a par construction, une grammaire très régulière et une prononciation nettement plus aisée que celle de la plupart des langues nationales. Ces deux aspects la mettent à la portée de tout le monde, ce qu'a prouvé plus d'un siècle d'utilisation de l'espéranto dont les locuteurs ne sont pas une population uniforme. L'autre gros avantage est que cette langue n'appartenant à aucun peuple annule le risque d'uniformisation culturelle, chaque peuple conservant et développant l'usage de sa langue tout en la mettant à l'abri du nivellement dû à l'anglais (voir l'article franglais par exemple). Il faut souligner aussi que l'apprentissage de cette langue développe l'intérêt pour les langues chez ceux qui les parlent. L'usage d'une langue neutre n'est pas incompatible avec le multilinguisme et la diversité culturelle, il en est le préservateur.