
- •Introduction
- •1.1 Que recouvre le terme biodiversité?
- •1.2 Les multiples visages de la biodiversité
- •1.2.2 La biodiversité en tant que ressource alimentaire
- •1.2.3 La biodiversité marchande
- •1.2.4 Les biotechnologies
- •1.2.5 La biodiversité à protéger
- •1.2.6 La biodiversité dont on ne veut pas
- •1.2.7 Biodiversité et société
- •2.1 La classification du vivant et ses principes
- •2.2 L'inventaire des espèces
- •2.3 La systématique, l'informatique et internet
- •2.4 Mesurer la diversité biologique
- •2.5 La distribution géographique de la diversité biologique
- •2.5.1 La diversité taxinomique des milieux aquatiques
- •2.5.2 Les gradients dans la répartition spatiale
- •2.5.4 Une organisation écologique: les biomes
- •2.5.6 Les «zones de grande diversité» ou hotspots
- •2E édition
- •Introduction
- •1.2 Que recouvre le terme biodiversité?
- •1.2 Les multiples visages de la biodiversité
- •1.2.9 La biodiversité en tant que ressource alimentaire
- •1.2.10 La biodiversité marchande
- •1.2.11 Les biotechnologies
- •1.2.12 La biodiversité à protéger
- •1.2.13 La biodiversité dont on ne veut pas
- •1.2.14 Biodiversité et société
- •2.6 La classification du vivant et ses principes
- •2.7 L'inventaire des espèces
- •2.8 La systématique, l'informatique et internet
- •2.9 Mesurer la diversité biologique
- •2.10 La distribution géographique de la diversité biologique
- •2.5.6 La diversité taxinomique des milieux aquatiques
- •2.5.7 Les gradients dans la répartition spatiale
- •2.5.9 Une organisation écologique: les biomes
- •2.5.7 Les «zones de grande diversité» ou hotspots
2.5.4 Une organisation écologique: les biomes
La distribution des espèces à la surface du globe n’est pas aléatoire mais dépend des facteurs écologiques et des préférences ou des poten¬tialités des organismes. La combinaison des précipitations et de la température permet de diviser le globe en grands domaines morpho¬climatiques. À une échelle très macroscopique on peut identifier quatre zones écoclimatiques qui se retrouvent autour du globe: le tropical chaud et humide, le tempéré humide, le polaire, et l’aride. À une échelle plus fine, on peut observer que différentes régions du globe où les conditions climatiques sont identiques sont occupées par des écosystèmes de nature comparable. La végétation présente ainsi l’intérêt d’être un indi¬cateur assez fiable pour traduire à des échelles spatiales assez grandes le jeu des divers facteurs tels que la géomorphogenèse et le climat. Les limites des grandes formations végétales concrétisent ainsi des discon¬tinuités remarquables du milieu naturel. Ce sont les biomes qui sont des macrosystèmes de dimension régionale, homogènes du point de vue climatique (température et précipitations).
Le nombre de biomes identifiés dépend de la résolution souhaitée, et l’on distingue de 10 à 100 biomes selon les auteurs. Dans la majorité des cas, la physionomie de la végétation sert de base à la délimitation des biomes: forêts (24% de la superficie), savanes (15%), prairies et
toundras (15%), etc. Il faut y ajouter les aires cultivées qui représentent plus de 10% de la surface des terres émergées, ainsi que les déserts et les étendues glacées (30%).
2.5.5 Une organisation taxinomique: les régions biogéographiques
De nombreuses tentatives ont été réalisées pour diviser la surface de la Terre en grandes régions biogéographiques. Il s’agissait de dégager des modes d’organisation spatiale de la diversité biologique sur la base de la distribution actuelle et des connaissances historiques concernant la mise en place des flores et des faunes. De manière très schématique, en milieu terrestre, on distingue six grandes régions qui correspondent globalement aux principales plaques continentales, et dans lesquelles flore et faune ont une histoire commune. Il y a trois grandes régions «tropicales»: l’Afrotropicale (Afrique) la Néotropicale (Amérique du Sud) et l’Indo-malaise ou Orientale qui hébergent plus des deux tiers des espèces terrestres connues. Les régions Néarctique (Amérique du Nord), Paléarctique (Eurasie) et Australienne (Australie) correspondent aux zones tempérées à froides. On distingue en outre la région des îles du Pacifique, et l’Antarctique (figure 2.5).
L’exercice de typologie qui consiste à identifier des zones biogéogra¬phiques ne se limite pas bien entendu aux six grandes zones ci-dessus. Dans chacune d’entre elles on peut distinguer des sous ensembles, en fonction du degré de précision que l’on recherche. Ainsi, l’Europe conti¬nentale a été découpée en 9 régions ou domaines biogéographiques.
La France est le seul pays d’Europe à posséder de vastes territoires situés dans quatre domaines biogéographiques très différents: atlanti¬que, continental, alpin, méditerranéen. Cela explique la grande diver¬sité de vertébrés recensée dans l’hexagone. Il en est de même pour les habitats naturels, des sapinières du haut Jura (climat presque boréal) aux steppes de la Crau où vivent des espèces à affinités africaines. La diversité écologique de la France lui a permis de surmonter les destruc-tions de la faune et de la flore liées à la révolution industrielle ainsi qu’aux transformations liées à l’agriculture: déforestation, drainage des zones humides, suppression des haies, mises en culture, lutte contre les «nuisibles», etc. Seul un petit nombre d’espèces a disparu avant le XXe siècle, mais le nombre d’espèces menacées a augmenté avec l’intensification de l’anthropisation.
Figure 2.5 Carte des grandes régions biogéographiques du monde.
AT : Afrotropicale; AU: Australienne; ANT : Antarctique; NA: Néarctique; NT : Néotropicale; OL : Orientale; PA : Paléarctique; PAC : îles du Pacifique.
Tableau 2.4 COMPARAISON DES ESPECES PRESENTES EN EUROPE
PAR RAPPORT AU MONDE.
Espèces connues en Europe Espèces connues seulement en Europe Nb d'espèces connues dans le monde
Poissons d'eau douce 344 200 10 000
Reptiles 198 90 6 500
Amphibiens 75 56 4000
Oiseaux nicheurs 520 30 9 700
Mammifère 270 78 4327
Plantes vasculaires 125000 3 500 270 000