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HYDROGÉOLOGIE

tant plus distinctes entre elles, que les molécules varieront, à diverses époques, dans leur nature, leur couleur et leur transparence.

Ainsi la lapidescence par infiltration donne aussi lieu à la formation des cailloux, des agates diverses et de toutes les pierres imparfaitement vitreuses, à couches concentriques, qui se forment toujours dans des masses terreuses ou presque pierreuses, et que de simples sédimens ne sauraient produire.

Les cailloux et les agates diverses constituent des masses isolées, subglobuleuses ou ovalaires, ayant leur croûte externe grossière et opaque, et leur substance intérieure plus ou moins transparente, selon le degré de simplicité ou de finesse et de pureté de leur pâte. Cette substance intérieure des agates est composée de couches appliquées parallèlement les unes aux autres, en suivant régulièrement les plans et les contours de celles qu'elles recouvrent.

Cette substance des cailloux et des agates approche beaucoup de la nature quartzeuse et vitreuse, parce qu'en effet la silice ou la terre élémentaire et vitreuse qui en fait la base élémentaire, y est en grande proportion ; mais elle y est encore un peu masquée par des matières étrangères combinées avec elle, et qui ôtent

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aux molécules vitreuses qu'elle contient, la faculté de cristalliser en s'agrégeant.

Les masses subglobuleuses des cailloux et des agates se sont formées dans le sein d'une masse de matière moins compacte qu'elles, quoique le plus souvent de nature pierreuse : elles s'y sont formées par la voie que j'ai indiquée ci-dessus, c'est-à-dire, par le transfert des molécules intégrantes de caillou ou d'agate, opéré à l'aide de l'eau qui est dans la masse, soit terreuse soit pierreuse du sol, et dirigé par l'attraction dans tous les sens, vers le noyau sphéroïde et isolé qui est enchâssé dans cette masse du sol, et qui attire ces molécules lorsqu'elles sont dans son voisinage.

Comme ces molécules d'agate s'agrègent successivement et de tous les côtés sur le noyau qui les attire et les reçoit, on sent qu’il en doit résulter, autour de ce noyau, des couches concentriques partout parallèles, et qui, les unes les autres, suivront les plans, les sinuosités et les angles de celles qu'elles recouvrent, puisque l'application des molécules qui viennent successivement s'agréger, se fait en même temps de tous les côtés, au lieu de s'opérer uniquement sur le plan supérieur, comme les agrégations par sédimens.

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Aussi les couches de ces pierres siliceuses sont-elles en général remarquables par leur parallélisme et leur concentricité ; et comme les molécules intégrantes qui viennent les former, varient en certain tems dans leur pureté, leur couleur et leur transparence, les couches qui en résultent, varient pareillement dans ces qualités.

On donne le nom d'onyx à celles de ces pierres siliceuses dont les couches sont bien tranchées par l'opposition et la vivacité des couleurs.

Quelquefois les masses pierreuses, sphéroïdes ou subglobuleuses des cailloux et des agates ont commencé leur formation autour d'un noyau dont la matière était grossière, très-composée, et conséquemment mal agrégée et peu solide. Mais pendant que les molécules plus ou moins affinées, de cailloux ou d'agates, continuaient la formation de leur couches concentriques les unes au dessus des autres, l'eau, parvenant à s'insinuer par des fissures, a opéré la décomposition de la matière du noyau, et en a apporté les principes non solides susceptibles d'être dissipés ; par cet effet l'eau a donné lieu au centre du caillou de l'agate à une cavité remarquable, aux parois de laquelle les molécules

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affinées ou simplifiées de la matière altérée du noyau se sont appliquées en mamelons arrondis si ces molécules n'etaient encore parvenues qu'à l'état de calcédoine ou d'agate, mais qui s'y sont disposées en cristaux quartzeux si ces molécules présentaient la terre vitreuse tout-à-fait à nu, démasquée et débarrassée de ces combinaisons avec des matières étrangères.

Les masses subglobuleuses des cailloux ou des agates qui ont dans leur centre une cavité semblable à celle que je viens de décrire, ont reçu des minéralogistes le nom de géodes.

Les minéralogistes, qui ne reconnaissent pas la simplification croissante des matières minérales à mesure que plusieurs de leurs principes combinés s'en sont dégagés et dissipés, et qui ne s'aperçoivent pas que c'est à cette simplification qu'est dû l'augmentation de dureté des masses pierreuses par le perfectionnement de l'agrégation de leurs molécules intégrantes, disent, à l'égard de chaque nuance qu'ils rencontrent de cette simplification, que telle manière tient plus que telle autre de la silice ou terre vitreuse.

Ainsi ce qui n'est, pour chaque molécule intégrante d'une matière pierreuse quelcon- [quelconque]

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que, qu'un découvrement de sa terre élémentaire ou vitreuse, qui auparavant était plus marquée par des principes étrangers combinés avec elle, leur paraît une simple addition de molécules vitreuses qui se sont introduites dans la matière qu'ils observent.

De là toute la série des silex, des agates, des jaspes, des feld-spaths et même des pierres précieuses, offre pour eux des matières tenant additionnellement de la silice ou terre vitreuse, en plus ou oins grande proportion, tandis que ce ne sont réellement que des substances dans lesquelles la terre vitreuse, qui fait la base de toute terre et de toute pierre quelconque, est plus ou moins complètement à nu ou démasquée.

Oh ! qu'ils cessent de s'y tromper ! la silice est partout la base des matières solides, et surtout des pierres et des terres de toutes les sortes.

Dans la craie, la silice s'y trouve fortement masquée et y est imperceptible. On ne l'y démasque point par l'action du feu ni par celle des acides. Par ces actions altérantes, on transforme la craie en d'autres sortes de combinaisons, dans lesquelles la silice reste encore intimement une et masquée. La nature

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seule, à l'aide de beaucoup de tems altère la craie, dissipe insensiblement ses principes de solidité sans y en fixer d'autres, met de plus en plus à nu sa silice, et à la fin transforme les bancs de craie, ainsi que les coquilles qui s'y trouvent, en masses et coquilles siliceuses, et fait passer des montagnes entières, de l'état crayeux à l'état siliceux ou quartzeux, sans avoir besoin d'y apporter de la silice. Les masses dont il s'agit subissent un retrait dans leur volume et une agrégation plus parfaite dans leur molécules à mesure que ces changements s'opèrent. Que j'ai eu de fois occasion d'observer les preuves de ces simplifications, c'est-à-dire, de ces transformations de matières pierreuses très-composées, en matière pierreuse plus simple !

Dans l'argile, la silice y est aussi fortement masquée et imperceptible ; mais cette matière composée terreuse s'altère plus facilement et plus promptement par les agens ordinnaires de la Nature, que la craie, et la silice n'est pas très-long-tems à s'y faire apercevoir. Les minéralogistes disent alors que c'est de l'argile tenant de la silice dans telle proportion.

La silice se démasque de plus en plus dans les différens schistes, dans les asbestes, dans les micas. Elle est encore très-masquée dans

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les pextens ; elle l'est moins dans les jaspes et dans les pâtes des porphyres ; elles l'est moins encore dans les péridots ou les berils, les topases, les émeraudes, les saphirs, les rubis, etc. ; enfin dans les cristaux de roche bien transparents et bien nets, elle est entièrement à découvert.

Voilà la marche de la Nature. Tout arrive insensiblement à ce terme de simplification : il suffit d'observer pour s'en convaincre. Mais pour bien voir en observant, il faut être capable de s'élever au dessus des préjugés introduits par inconsidération et de fausses vues, et entretenus par l'obstination de l'amour-propre ; il faut savoir n'être point esclave des erreurs même les plus accréditées ; il faut enfin avoir le courage de sacrifier la considération momentanée qu'on obtiendrait, comme tant d’autres, en étayant l'erreur de ceux qui sont parvenus à faire autorité a cet égard, et montrer la vérité lorsqu'on a su la découvrir.

Formation des pétrifications.

Enfin les molécules plus ou moins purement vitreuses qui se filtrent ou se tamisent à travers les masses terreuses et les pierres tendres, à

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l'aide de l'humidité qui y pénètre, parviennent encore à s'agréger ensemble, en pénétrant dans le tissu organique des portions de végétaux ou d'animaux qu'elles rencontrent, et dont les traits d'organisation ne sont pas encore altérés. Elles remplacent successivement les particules de ces restes de corps organisés, à mesure que ces particules sont détruites et emportées par la filtration des eaux ; en sorte qu'il ne reste plus réellement que la figure et une sorte de squelette du corps organique qu'on voit alors comme changé en pierre, etc.

Ce que je viens de dire sur la pétrification est bien connu et très-fondé ; mais, comme je l'ai fait remarquer, on en a étendu mal à propos le principe à tout ce qui, d'abord de nature calcaire ou de nature argileuse, était ensuite trouvé dans un état plus ou moins siliceux. Or, je le répète, j'ai la conviction, par suite du grand nombre d'objets que j'ai observés, et par les nuances et les passages insensibles que j'ai remarqués dans les transformations d'une substance à une autre, qu'une masse de matière calcaire peut passer insensiblement à l'état de matière siliceuse, sans que les molé- [molécules]

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cules siliceuses qu'on lui trouve alors, aient été apportées postérieurement dans sa masse, en remplacement des siennes. Il arrive certainement la même chose aux matières argileuses.

Formation des granits et des pierres agrégées diverses.

On sait que le granit est une roche composée d'une réunion de petits morceaux de quartz, de feld-spath et de mica, parmi lesquels on trouve souvent des morceaux de schorl. Ces différentes sortes de matières et de masses pierreuses, dont les unes sont cristallisées et les autres ne le sont pas, étant agrégées en masse commune, constituent la roche composée dont il s'agit, roche que les naturalistes regardent très-mal à propos comme primitive.

D'abord, ce ne pourrait être que conjecturale qu'on désignerait comme primitive une matière quelconque ; et lorsqu'on se hasardera à le faire, l'état des connaissances acquises n'autorisera jamais à indiquer comme telle une matière composée.

Ensuite, ce ne serait point en faveur des granits que les probabilités se réuniraient le

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plus pour les faire regarder comme des matières primitives car l'origine de plusieurs des parties composant des granits est encore assez indéterminable pour écarter toute conjecture de cette sorte à leur égard.

Tout ce qu'il est possible de dire de raisonnable au sujet des matières composées qu'on observe à la superficie et dans la croûte externe du globe, c'est que les unes sont plus anciennes que les autres, c'est-à-dire, sont plus éloignées de leur origine. Mais d'une matière ancienne ou fort éloignée de son origine, à une matière véritablement primitive, la distance peut être infinie ; en sorte que c'est manquer à la raison que de confondre ces deux objets.

On trouve souvent des masses de granit, grandes ou petites, complétement isolées, tantôt posées sur un fond ou sur une base moins solide que ces masses mêmes, et tantôt s'appuyant sur des roches quartzeuses. Or il n'est point du tout prouvé que les masses de granit qui existent, soit qu'elles se trouvent isolées, soit qu'on les observe amoncelées ou groupées sérialement plusieurs ensemble, aient une véritable contiguité avec les matières solides qui composent tout l'intérieur du globe terrestre. Tout annonce au

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