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nes des plantes le degré d’humidité nécessaire, sans exposer leur substance à se pourrir. ”
Voyez dans l'Hist. nat. des Végétaux, qui fait partie de l'édition de Buffon, par Déterville, l'Introduction, p. 260 à 263.
Bien loin que les végétaux prennent par leurs racines dans le sol, le feu fixé carbonique (le carbone des chimistes), et l'enlèvent aux engrais qui en contiennent, ce que les chimistes assurent en disant que leur carbone existe de tout tems dans la Nature, et en s'appuyant de quelques expériences qui ne sont nullement concluantes, il est au contraire de la plus grande évidence, d'une part, que le carbone qui peut se trouver dans les engrais, ne saurait s'en séparer sans subir de grandes altérations dans son état, parce que le carbone uni à un corps, ne peut en être séparé qu'en se transformant, selon les circonstances, soit en gaz inflammable (gaz hydrogène), soit en gaz méphytique (gaz acide carbonique), soit en feu calorique ; de l'autre part, il est aussi très-évident que l'acte de la végétation est le seul moyen qu'emploie continuellement la Nature pour former du carbone, et réparer les pertes qui s'en font sans cesse de toutes parts. Par ce moyen la Nature travaille sans interruption à former
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des amas immenses de matières combustibles que l'eau transporte petit à petit au fond de la croûte externe du globe, et qui deviennent les matériaux de tous les volcans de la terre.
Il est certain qu'il se fait continuellement, dans la Nature, une consommation énorme du carbone qui existe, dont une partie considérable se détruit en passant à l'état de calorique par la voie des combustions, tandis que par celle des fermentations une autre partie de ce carbone est transformée en fluides gazeux divers, ou en feu fixé acidifique. Mém. de Phys. et d'Hist. nat. p. 152 et suiv.) Or, s'il n'existait pas une cause capable d'en reformer sans cesse, il y aurait long-tems que les corps de la Nature seraient privés de carbone. Il est le premier produit de la végétation ; aucune sorte de substance végétale ne peut exister sans carbone ; il fait la masse des parties solides des végétaux, et se trouve aussi dans leurs fluides ; enfin, on a tout lieu de croire que le calorique et la lumière sont les matériaux essentiels que l’acte de la végétation emploie pour former le carbone, c'est-à- dire, le feu fixé carbonique.
De même que le carbone est formé par l’acte immédiat de la végétation, de même aussi les élémens de l'alumine de la potasse,
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de toutes les argiles, du fer (selon les intéressantes observations de Faujas), etc. etc., sont uniquement produits par cet acte, qui en fait exister partout où il y a eu des végétaux, quoiqu'il s'en détruise sans cesse de toutes parts.
Les animaux, par l'action de leurs organes, ne sauraient former des combinaisons directes, comme les végétaux : aussi tous, sans exception, font-ils usage de matières composées pour alimens, et tous ont essentiellement une digestion à exécuter, et conséquemment, des organes pour cette fonction.
Mais ils forment aussi eux-mêmes leur propre substance et leurs matières sécrétoires ; et pour cela ils ne sont nullement obligés de prendre pour alimens, et ces matières sécrétoires, et une substance semblable à la leur. Avec de l'herbe ou du foin, le cheval forme, par l'action de ses organes, son sang, ses autres humeurs, sa chair ou ses muscles ; la substance de son tissu cellulaire, de ses vaisseaux, de ses glandes ; ses tendons, ses cartilages, ses os ; la matière cornée de ses sabots, de son poil et de ses crins.
Or, c'est en formant leur propre substance et leurs matières excrétoires, que les animaux surchargent singuliérement les combinaisons
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qu'ils produisent, en leur donnant l'étonnante proportion ou quantité des principes qui constituent les matières animales.
Les corps vivans formant eux-mêmes, par l’action de leurs organes, et leur propre substance, et les matières excrétoires qu'on leur voit produire, on peut remarquer que leur substance et surtout leurs matières sécrétoires varient dans leurs qualités propres ;
1°. Selon la nature même de l’être vivant qui les forme : ainsi les productions végétales sont en général différentes de celles des animaux, et parmi ceux-ci les productions des animaux à vertèbres sont en général différentes de celles des animaux sans vertèbres ;
2°. Selon la nature de l'organe qui les sépare des autres matières après leur formation. Les matières sécrétoires séparées par le foie, ne sont pas les mêmes que celles séparées par les reins, etc.
3°. Selon la force ou la faiblesse des organes de l'être vivant et de leur action. Les matières sécrétoires d'une jeune plante ne sont pas tout-à-fait les mêmes que celles de la même plante fort âgée, connue celles d'un enfant ne sont pas les mêmes que celles d'un homme fait.
4°. Selon que l'intégrité des fonctions or- [organiques]
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ganiques est parfaite, ou qu'elle se trouve plus ou moins altérée. Les matières sécrétoires de l’homme sain ne sont pas tout-à-fait les mêmes que celles de l’homme malade.
5°. Selon que le calorique qui se forme continuellement à la surface du globe (1), quoiqu'en des quantités variables, favorise et hâte par son abondance l’activité organique des êtres qui en sont pénétrés, ou que par sa grande rareté il ne permet aux organes qu'une action lente et faible. Les matières sécrétoires des corps vivans, pendant les chaleurs de l’été, sont un peu différentes de celles qu'ils forment pendant les froids de l’hiver. Celles que forment les corps vivans dans les climats chauds, diffèrent aussi de celles qu'ils produisent dans les climats froids. Ainsi le frêne, qui donne la manne dans la Calabre, n'en saurait produire lorsqu'on le cultive à Paris, etc.
Je n'insisterai pas ici sur plus de détails pour le développement de ces grandes considérations : on en trouvera les plus essentiels dans mes Mém. de Phys. et d'Hist. nat. et dans quelques autres de mes ouvrages. Je vais donc
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(1) Voyez Mém, de Phys. et d'Hist.nat., p. 185 à 188, et
Recherches, etc. n°. 332 à 338.
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maintenant passer à l'examen rapide de l’influence que les corps vivans exercent à la surface du globe terrestre ; influence qui y produit les mutations et l’état des objets qu'on y observe.
Les corps bruts composés qui appartiennent au règne minéral, qu'on trouve dans presque toutes les parties de la croûte externe du globe, qui en forment la principale partie, et qui la modifient continuellement par les altérations et les mutations qu’ils subissent, sont tous, sans exception, le résultat des dépouilles et des détritus des corps vivans.
Il faut convenir qu'il est bien étonnant qu’une vérité aussi frappante que celle que je viens d'énoncer, aussi générale, et que l'observation seule pouvait faire apercevoir, ait jusqu'à présent été méconnue. Il est peut-être plus étonnant encore de voir que lorsque cette même vérité fut aperçue et annoncée, elle fut repoussée ou en apparence méprisée par les hommes même qui les premiers devaient la reconnaître. Il y a plus de dixhuit ans que j’en ai consigné l’énonciation dans mes écrits : mais cette vérité ne s'étant point d'abord ma- [manifestée]
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nifestée au petit nombre de ceux qui, parmi les savans, veulent se faire un domaine particulier des sciences qu'ils cultivent, ils l'ont reçue comme ils font en général de la découverte de celles où ils n'ont pas eu de part. Cela n'est pas juste sans doute ; mais cela est dans la nature des choses. On ne peut refuser aux intérêts particuliers ce qu'ils exigent. Il suffit de savoir que petit à petit les effets de cette perturbation naturelle de l'ordre s'affaiblissent, que la raison reprend insensiblement son empire, et qu'après beaucoup de difficultés surmontées et de tems perdu, la vérité parviendra enfin à se faire reconnaître. Vouloir que cela ne soit pas ainsi, c'est vouloir que la Nature ne soit pas ce qu'elle est, et que les hommes n'aient point de passions.
Quelle est intéressante, cette considération qui nous apprend que les corps vivans de toute espèce forment eux-mêmes leur propre substance par l'effet singulier, mais naturel, de l'action de leurs organes, et qu'ils donnent lieu par là à des combinaisons diverses qui n'eussent jamais pu exister sans eux !
Je puis l'assurer : jamais l'art des hommes ni jamais la Nature dans les corps vivans ne pourront former, soit du sang, soit de la graisse, soit de la bile, soit de la chair, soit
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des os, etc. en un mot, ne produiront jamais huile, ni gomme, ni mucilage, ni substance végétale quelle qu'elle soit. Sans des êtres doués de fonctions organiques, et par conséquent munis de la faculté de former les premières combinaisons, de les surcharger plus ou moins de principes, selon leur espèce ; enfin, de composer eux-mêmes leur propre substance et ses produits, jamais toutes les matières dont je viens de faire mention n'eussent existé.
Combien ensuite est importante l’observation qui nous fait voir que toutes les productions des corps vivans, soit leur substance propre, soit leurs matières sécrétoires, étant abandonnées au pouvoir naturel des choses, c’est-à-dire, ayant cessé d'être maintenues ou réparées par le pouvoir de la vie, et se trouvant réduites à n'être plus que les dépouilles des êtres qui les ont formées, subissent à la surface de la terre, ou dans son sein, ou dans la masse des eaux, une multitude d'altérations successives qui, en changeant graduellement les proportions de ceux de leurs principes qui restent combinés, changent en même tems leur état, leur nature, toutes leurs qualités propres, et les transforment ainsi successivement en une multitude
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d’innombrables matières différentes, dont l'origine devient de plus en plus méconnaissable, et enfin qui constituent tous les MINERAUX connus !
Les bitumes et les charbons de terre sont des matières qu'on reconnaît encore pour être provenues des végétaux ; les argiles de toutes les sortes et différens sels sont dans le même cas. De même la craie, le souffre, le nitre, le muriate marin, etc. sont de véritables produits des animaux ou des altérations de leurs dépouilles ; ce qu'on ne saurait contester. Enfin les sels, les acides et les gaz de tout genre, les combustibles de toutes espèce, les matières calcinables ou oxidables de toutes sortes ; en un mot, toute terre et toute pierre distincte de la silice pure, sont des matières qu'on ne saurait méconnaître pour résultats plus ou moins avancés des dépouilles des corps vivants, de leurs détritus, et des changements que ces matières subissent successivement jusqu'à l'entière séparation des principes qui la constituaient.
La tendance qu'ont toutes ces matières composées à opérer progressivement leur destruction, c'est-à-dire, le dégagement de leurs principes, est, à la vérité, d’autant plus amortie et plus impuissante, que ces composés sont
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plus dense, plus terreux, et contiennent moins d'eau et d'air dans leur combinaison. Ainsi tous les fluides d'un animal qui a perdu la vie, se décomposent plus rapidement que sa chair ; cette chair se détruit ellemême avec plus de promptitude que les os ; ceux-ci ensuite sont décomposés ensuite en moins de temps que la craie auxquelles leurs débris et la petite quantité de molécules terreuses de la chair peuvent donner lieu ; enfin, les craies elles-mêmes s'altèrent moins lentement que les stéatites, ceux-ci moins lentement que les pextens, ces derniers moins lentement que les jaspes, etc. tous ces faits sont constants. Mais cette tendance à la décomposition n'est jamais nulle, dans tel composé que ce soit ; elle est simplement amortie dans les matières les plus denses ; ce qui les rend extrêmement durables. Aussi les matières minérales très-denses ne sont elles susceptibles de subir des changemens dans leur nature, que lorsqu'elles éprouvent l'action pénétrante de quelque matière étrangère qui les touche et les pénètre. Mem. de Phys. etc. p.321 et 322.
Suivez, cette vue, et rappelez-vous que si l'art, par le moyen de ces opérations, par- [parvient]