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Фран.яз биологический сбор / Фран.яз / Christian Lщvъque, Jean-Claude Mounolou Biodiversitщ Dynamique biologique et conservation 2008.pdf
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En guise de conclusion

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

Le concept de biodiversité se situe à la croisée des chemins, entre les sciences de la Nature très longtemps marginalisées et soucieuses de retrouver l’écoute de la société, et les sciences de l’homme qui redécouvrent la complexité, mais également la richesse des relations homme-Nature. Il a suscité l’émergence de nouvelles questions et de nouvelles préoccupations concernant le monde vivant et les rapports que l’homme entretient avec la Nature. En réalité, la biodiversité sert de bannière à tous ceux qui s’inquiètent des conséquences éventuelles d’une dégradation générale de la biosphère en raison des activités humaines. Elle donne également lieu à un grand jeu de rôle auquel participent ONG de conservation de la Nature, scientifiques, politiques, citoyens, industriels, etc. Chacun y défend ses convictions et ses intérêts, à grands renforts de discours mobilisateurs ou de déclarations plus ou moins catastrophistes… Mais du discours à la réalité, la distance est grande! Ainsi, les États s’étaient fixés officiellement comme objectif de parvenir d’ici 2010 à une réduction significative du rythme actuel d’appauvrissement de la diversité biologique. Nous en sommes bien loin…

Pourtant, sous des motivations diverses, mais animés par le même objectif, qui est d’enrayer l’érosion du monde vivant, les ONG de protection de l’environnement et des scientifiques, ont développé un argumentaire opérationnel, et commencé à mettre en place quelques moyens d’action. La perception jusqu’ici essentiellement utilitariste de la Nature s’enrichit d’une dimension éthique basée sur le respect de la vie. La conservation de la biodiversité s’appuie ainsi tout à la fois sur

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des arguments écologiques, économiques, éthiques et patrimoniaux. La demande vis-à-vis des scientifiques n’est plus tant d’assurer la chronique nécrologique des espèces et d’assister impuissants aux grandes catastrophes écologiques, que de réhabiliter les milieux dégradés. La réinstallation du saumon, par exemple, est devenue le symbole et l’objectif de qualité de nombreux écosystèmes fluviaux européens.

L’avenir de la biodiversité est ainsi devenu une véritable question d’environnement, au même titre que le réchauffement climatique d’origine anthropique. La conservation n’est plus seulement du ressort des écologistes. Elle fait appel à des valeurs morales, et questionne les modèles de développement économique. Elle interpelle les bases mêmes des sociétés occidentales, que ce soit au niveau des représentations de la Nature ou des valeurs morales qu’elles entendent privilégier. Pourtant, une partie de la société continue de se comporter en prédatrice. Le profit à court terme et la corruption sont en réalité les causes profondes de l’érosion de la biodiversité, avec la pauvreté qui concerne malheureusement une part importante de la population mondiale. On est donc en droit de s’interroger sur la portée réelle des mesures de protection qui sont prises, sachant que l’on ne s’attaque pas en priorité aux causes principales. En effet, la lutte contre la pauvreté, objectif prioritaire des Nations Unies pour le Millénaire, ne suscite guère un engouement considérable des pays développés. Or, nous allons plus que doubler la demande alimentaire d’ici cinquante ans. En perspective, des besoins plus importants en ressources et en terres cultivables, qui seront difficilement compatibles avec la protection de la biodiversité!

Depuis quelques années, la réalité du changement climatique nous amène également à reconsidérer bien des idées reçues. On a certes conscience que la biodiversité actuelle est le fruit des nombreux changements climatiques et géologiques qui sont intervenus dans le passé. Mais nous avons des difficultés à accepter que notre environnement puisse changer. Nous aimons les idées d’équilibre, de stabilité, et nous les appliquons aux milieux naturels. Pourtant, on commence à voir les effets du réchauffement climatique sur la biologie et la répartition des espèces. Les bouleversements à venir suscitent des inquiétudes, et les discours catastrophistes vont bon train!

En réalité, nous sommes dès maintenant mis en demeure de répondre à de nouvelles questions qui dépassent largement le cadre étroit de la conservation de la biodiversité dans lequel nous étions jusqu’ici enfermés. À quoi vont servir en effet les aires protégées si le réchauffement se poursuit? Quelles attitudes allons-nous adopter face aux espèces migratrices et envahissantes qui ne vont pas manquer de coloniser de

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nouveaux territoires? Comment réagir face aux changements de flore et de faune, mais aussi face aux conséquences du climat sur les activités agricoles? Ou face aux maladies émergentes et à leurs vecteurs? Une partie des réponses s’articule autour de deux mots clés: lutter et/ou s’adapter. Lutter par exemple contre les émissions de gaz à effet de serre, si la société le souhaite. Mais aussi, anticiper les changements prévisibles de la température, du niveau marin, de la pluviométrie… de manière à prendre en compte ces variables dans nos travaux de restauration, d’aménagement du territoire, de développement économique, qui demandent tous une vision à long terme. L’alternative, bien entendu, est de laisser faire, et de répondre seulement sous la pression, aux problèmes qui ne manqueront pas de se poser. À la société d’assumer ces choix!

Les scientifiques naturalistes qui avaient été à l’origine de l’émergence de la question de la biodiversité ne sont plus les seuls protagonistes du débat. Ils vont vivre une période nouvelle, inédite pour les biologistes mais déjà expérimentée par les physiciens de l’atome, de relations étroites et récurrentes entre le progrès des connaissances qu’ils développent, et la réponse de la société face aux perspectives et aux incertitudes qui se font jour. Il est indispensable que la question de la biodiversité ne reste pas le domaine réservé de tel ou tel groupe d’intérêt, mais apparaisse comme un véritable problème de société dont la résolution nécessite la participation de tous les protagonistes.

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