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Фран.яз биологический сбор / Фран.яз / Christian Lщvъque, Jean-Claude Mounolou Biodiversitщ Dynamique biologique et conservation 2008.pdf
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9.9 Les conventions internationales

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recolonisation s’effectue par rejets ou par germination de graines contenues dans le sol ou encore par apport de graines à partir de populations voisines.

La création de micro-habitats propres aux chablis, tels que le bois mort, constitue pour plusieurs espèces animales et végétales des supports de nourriture, de ponte ou d’abri. Pour le bois mort sur pied, la décomposition par les champignons ou par les insectes aboutit à la formation de cavités dans le bois qui sont fréquentées par de nombreux animaux: écureuil, martre, lérot, fouine, genette, loir, etc., qui les utilisent comme gîte diurne tandis que de nombreux oiseaux cavernicoles les utilisent pour la reproduction: pics, sittelles, mésanges, grimpereau, chouette hulotte, pigeon colombin, huppe fasciée, etc.

Les tempêtes et cyclones contribuent au maintien de la diversité des forêts. Ainsi, dix ans après le passage de l’ouragan Joan au Nicaragua, les zones dévastées de la forêt comptent deux ou trois fois plus d’espèces d’arbres que les zones restées intactes. La prolifération de nouvelles espèces apparaît maximale là où la destruction initiale fût la plus forte.

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

9.9LES CONVENTIONS INTERNATIONALES

Au cours des dernières décennies, plusieurs conventions spécialisées ont été signées, visant à garantir une meilleure protection de la Nature. On mentionnera en particulier:

La Convention de Ramsar, du nom d’une ville d’Iran où un traité international fut signé en 1971, a pour objet la conservation des zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau. En y adhérant, les pays s’engagent à créer des réserves dans leurs zones humides et à désigner au moins l’une d’entre elles sur la liste des zones humides d’importance internationale.

La Convention de Washington ou Convention sur le commerce international des espèces de flore et de faune sauvages menacées d’extinction

(CITES) a été signée en 1973. Son objectif est de réglementer le commerce international portant sur les animaux et végétaux, morts ou vivants, et sur toutes leurs parties ou dérivés reconnaissables. Elle interdit presque tout commerce d’espèces menacées d’extinction.

La Convention sur la diversité biologique qui est en vigueur depuis 1994 est le premier instrument mondial qui prenne en compte tous les aspects de la diversité biologique: ressources génétiques, espèces et écosystèmes. Elle met en avant quelques principes importants:

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9 • La conservation de la diversité biologique

 

 

conservation et gestion durable de la biodiversité. La conservation de la biodiversité doit privilégier la conservation in situ des écosystèmes et des habitats naturels, soit dans des zones protégées où des mesures spéciales peuvent être prises pour conserver la diversité biologique, soit par une gestion durable des milieux et des ressources exploitées. Il s’agit également de maintenir et préserver les connaissances et pratiques traditionnelles des communautés autochtones qui présentent un intérêt pour l’utilisation durable de la diversité biologique. Il faut également, si nécessaire, prendre des mesures pour conserver ex situ des éléments constitutifs de la diversité biologique, de préférence dans les pays d’origine de ces éléments.

principe de la souveraineté sur les ressources biologiques. Il est rappelé que les États ont des droits souverains sur leurs ressources naturelles et que la législation nationale détermine les conditions d’accès aux ressources génétiques. Les États sont également responsables de la conservation de la diversité biologique présente sur leur territoire. Ils doivent faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ne causent pas de dommages à l’environnement dans d’autre États. La convention reconnaît explicitement que le développement économique et social et l’éradication de la pauvreté sont prioritaires dans les pays en développement, dans un contexte de développement durable.

accès et transfert de technologies. Le principe d’un partage juste et équitable des résultats de la recherche industrielle est posé. Les avantages résultant de la mise au point de produits issus de ressources génétiques fournies par une des parties doivent faire l’objet d’accords négociés. Les pays signataires s’engagent à faciliter le transfert et l’accès aux technologies nécessaires à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique.

La Convention sur la désertification entrée en vigueur seulement en 1996, se propose de mettre un terme à un phénomène inquiétant: environ un quart des terres émergées sont en voie de désertification, c’est-à- dire soumis à une dégradation des sols qui prive progressivement la Terre de ses potentialités agricoles et pastorales, et détruit simultanément la diversité biologique. Il ne s’agit pas de l’extension des déserts traditionnels, mais bien de terres cultivables que la pression humaine transforme peu à peu en espaces stériles. La Convention sur la désertification vise à promouvoir des moyens de lutte comme la régénération des sols, l’amélioration de la productivité des cultures, des plantations d’arbres, des combustibles de substitution, etc. Elle est confrontée à un manque crucial de financement.

9.10 Conservation des espèces et des milieux naturels en France

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© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.

9.10QUELQUES MESURES CONCERNANT LA CONSERVATION DES ESPÈCES

ET DES MILIEUX NATURELS EN FRANCE

Outre l’application des conventions internationales, la France a mis en place un certain nombre d’activités et de mesures visant à protéger la diversité biologique sur le territoire métropolitain. En voici quelques exemples.

9.10.1 Les inventaires patrimoniaux

La connaissance du patrimoine naturel de notre pays a justifié la création en 1979, par le ministère de l’Environnement et le Muséum national d’histoire naturelle, du secrétariat de la Faune et de la Flore. Il a pour mission de collecter et de gérer la synthèse des données relatives aux espèces et milieux. Son action a concerné, en particulier, l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Il s’agit d’un recensement des milieux remarquables du patrimoine français. Les ZNIEFF ne font pas l’objet d’obligation réglementaire impliquant une protection particulière, mais constituent un outil d’aide à la décision pour les projets d’aménagement et de gestion du territoire.

9.10.2 Les protections réglementaires des sites naturels

La première réserve métropolitaine fut créée dans le massif de Fontainebleau en 1861, suivie par celle des Sept Îles en 1910, et la Camargue en 1927. Depuis les années 1960, la protection des espaces s’est développée sous diverses formes.

Les parcs nationaux sont des zones qui ont «pour objectif prioritaire la protection et la gestion de richesses naturelles exceptionnelles ainsi que l’initiation du public à la découverte et au respect du patrimoine national». Il y en a 7 en France métropolitaine, et 2 dans les DOM.

Un certain nombre de réserves naturelles (164 en 2008) sont placées sous la responsabilité du ministère de l’Environnement. Elles sont destinées à protéger des milieux naturels particulièrement intéressants par leur richesse faunistique ou floristique.

Les parcs naturels régionaux, au nombre de 45, couvrent 12% du territoire. Ils ont pour but de protéger un patrimoine naturel, culturel et paysager, tout en contribuant au développement économique, à l’accueil, à l’éducation et à l’information du public. À la différence des

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9 • La conservation de la diversité biologique

 

 

parcs nationaux, pratiquement inhabités, l’objectif des parcs naturels régionaux est de concevoir un développement original pour la région en l’appuyant sur la préservation et la valorisation du patrimoine.

En 2006, un nouvel outil juridique a été créé, le parc naturel marin, avec l’objectif de parvenir d’ici 2012 à la constitution d’un réseau de 10 parcs naturels marins.

9.10.3 Droit du paysage

La loi du 8 janvier 1993 sur la protection et la mise en valeur des paysages, s’intéresse au paysage dans sa globalité et sous ses différents aspects, naturel, urbain, rural, banal ou exceptionnel, et intègre la notion d’intérêt paysager dans les études d’aménagement et d’occupation des sols. La loi «Paysages» vient parachever les dispositions déjà engagées avec la loi relative au développement et à la protection de la montagne (loi «Montagne» du 9 janvier 1985) et celle relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du paysage (loi «Littoral» du 3 janvier 1986). L’État se voit attribuer un rôle important par la possibilité de prendre des directives de protection et de mise en valeur sur des «territoires remarquables par leur intérêt paysager», devenant ainsi le garant de la protection des paysages. Les communes doivent, quant à elles, intégrer ces préoccupations de protection et de mise en valeur dans l’aménagement de leur espace sous le contrôle du préfet. La protection du paysage devient ainsi un des éléments de la politique de gestion du territoire dont il faudra tenir compte lors de chaque opération d’aménagement.

La convention européenne du paysage, dite convention de Florence, est entrée en vigueur en 2006. C’est un traité inscrit dans le cadre du Conseil de l’Europe (46 États). Elle porte sur les espaces naturels, ruraux, urbains et périurbains qu’ils soient terrestres, aquatiques ou marins. La convention concerne aussi bien les paysages pouvant être considérés comme remarquables, que les paysages du quotidien et les paysages dégradés. En préambule, elle reconnaît que les paysages européens constituent une ressource commune… Elle fixe des objectifs de «qualité paysagère» dans la protection, la gestion et l’aménagement des territoires. La qualité du cadre de vie des Européens est ainsi le «fil rouge» de la convention.

9.10.4 La maîtrise foncière

Des associations se sont créées afin d’acquérir des espaces naturels à protéger. C’est le cas pour le Conservatoire de l’espace littoral et des

9.10 Conservation des espèces et des milieux naturels en France

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rivages lacustres, établissement public administratif, créé en 1975, dont la mission est définie par le code rural. Aux terrains acquis, le Conservatoire confère un statut particulier qui les protège dans l’avenir contre toute aliénation intempestive. En 2006, le Conservatoire assurait la protection de 100 000 hectares sur 400 ensembles naturels, représentant environ 880 km de rivages maritimes.

Les conservatoires régionaux d’espaces naturels, associations de type loi 1901, s’inspirent du Conservatoire du littoral. Ils ont pour but d’assurer la préservation des richesses biologiques et des milieux naturels les plus menacés en intervenant sur la maîtrise foncière. En 2007, la «Fédération nationale des conservatoires Espaces naturels» regroupait 30 conservatoires régionaux et départementaux. Ils tirent la plus grande part de leurs moyens d’action de leur partenariat avec les collectivités locales, l’Union européenne et l’État.

9.10.5 Le trop-plein juridique?

Ce n’est pas les outils réglementaires qui font défaut en France. Outre Natura 2000, les réserves naturelles, ou les acquisitions du Conservatoire du littoral, on trouve des réserves de chasse, des réserves de pêche, des sites classés et inscrits, des zones naturelles d’intérêts écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF), des zones de protection spéciale (ZPS), des zones spéciales de conservation (ZSC), des zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO), les réserves naturelles volontaires, les arrêtés de biotope, les espaces classés boisés, les parcs naturels régionaux, des sanctuaires, etc., sans compter les sites Ramsar et les réserves de la biosphère. Dans l’estuaire de la Seine, 12 types de mesures incitatives et réglementaires viennent s’empiler, créant un «trop-plein» juridique et administratif comme on les aime… Malgré cette pléthore d’outils, les autorités administratives sont souvent plus à l’écoute des associations de chasseurs ou d’agriculteurs, que des citoyens. Paix sociale oblige…?

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