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II. La sémantique

II. 1. Le signe lexical, la combinatoire semantique

Le premier à définir la sémantique comme science des significations fut M. Bréal. (9) Le mot sémantique est créé de l’adjectif grec semantikos dont le sens est « qui signifie, qui indique ». De nos jours la définition de la sémantique est discutable parmi les linguistes. J. Lyons donne une définition trop large de la sémantique: « l’étude du sens », car le sens peut être étudié non seulement par le linguiste, mais par un philosophe ou un psychologue aussi. (16) P. Lerat montre que pour le linguiste, la sémantique est l’étude du sens des unités linguistiques, c’est-à-dire des syntagmes et des phrases à côté des mots. P. Guiraud en donne une définition plus restreinte: « ...la sémantique se limite à l’étude des sens des mots ». (16) On ne traitera, donc, ici que la sémantique linguistique, c’est-à-dire la sémantique des unités lexicales.

Si la sémantique est la science des significations linguistiques, il en ressort que son objet d’étude est le signe lexical, qui dans le modèle de Ferdinand de Saussure (24), se caractérise par l’union indissoluble du signifiant et du signifié. (16) Le signifiant, forme matérielle et concrète des mots, est double: phonique, le signifiant est un son articulé; graphique, le signifiant est la retranscription des lettres typographiques. Le signifié désigne le contenu, l’idée présentés par le signifiant. L’association du signifiant et du signifié renvoie à une réalité qui peut varier suivant les personnes, les circonstances et qui est nommé le référent. (13) Toutes les relations entre le signifiant, le signifié et le référent sont tracées sous forme d’un triangle dit sémantique. (24)

signifiant

signifié référent

Une relation s’établit entre le signe et son référent, pour désigner ou identifier un objet dans l’univers non linguistique.(2) Signifiant, signifié et référent exercent une influence les uns sur les autres. (13) Il est évident que la création d’un nouveau référent entraîne la création d’un nouveau signifiant: quand on disait d’aborder la lune on a créé le mot alunir.

Le signifié se décompose en une série d’unités de sens minimal nommées sèmes. Le sème est l’unité minimale de signification isolable dans un terme: hirondelle – oiseau (sème 1), migrateur (sème 2), queue fourchue (sème 3), construit les nids sous les toits (sème 4), etc. En sémantique l'unité lexicale est considérée comme un sémème, c'est-à-dire un ensemble de traits sémantiques:

Sémème = sème1 + sème2 + sèmen

On représente généralement l'analyse sémique des sémèmes d'un même champs lexical sous forme de matrice (internet):

SÈME

SÉMÈME

pour s’asseoir S1

pour une personne S2

avec dossier S3

avec bras S4

chaise

+

+

+

fauteuil

+

+

+

+

tabouret

+

+

canapé

+

+

ø

L’analyse des sèmes nous montre que les uns peuvent être attribués à plusieurs mots, c’est le cas des sèmes génériques; les autres ne se rapportent qu’au mot concret, ce sont les sèmes spécifiques: le sème oiseau est générique; le sème queue fourchue est spécifique.

Le signifié comprend deux aspects: dénotatif et connotatif. Le sens dénotatif correspond au sens objectif relativement stable qui est présenté dans les dictionnaires en premier rang. Le sens connotatif représente les valeurs sémantiques secondes, qui viennent s’ajouter au sens dénotatif. Il s’agit d’une touche affective, culturelle ou idéologique qui colore le sens d’une unité lexicale (2):

chien – dénotation: mammifère domestique, sélectionné ou non, de plusieurs races;

– connotation: fidélité, patience, méchanceté.

La connotation fait le langage plus expressif, elle est liée à l’expérience personnelle, au contexte, au milieu social et même à une époque. Par exemple, on préfère aujourd’hui le mot gardien /gardienne au mot consièrge qui a reçu le sème connotatif curiosité. La connotation est variable selon les pays: au Japon le corbeau est le symbole de l’amour familial.

F. de Saussure a insisté sur la conventionnalité de l’union entre la suite des sons et le signifié qui lui est associé: [arbr] – arbre (12). La même notion a de différentes significations dans les langues diverses: arbre, копак, дерево, tree. Mais une fois un signifiant est associé à un signifié et forme le signe lexical, la linguistique l’envisage comme tel.(16)

Si le triangle sémantique désigne un signe linguistique ayant un signifiant et un signifié, se rapportant à un référent, il s’agit, alors, de la monosémie: le porte-clés, le poney, le porto, etc. La monosémie peut être définie comme un rapport univoque existant entre un signifiant et un signifié. (12). Mais nombreux sont les signes linguistiques ayant un signifiant qui sert à désigner plusieurs signifiés. C’est le cas des mots polysémiques. C’est un trait constitutif de toute langue nationale, qui répond à un principe d’économie linguistique. (2) Tout mot polysémique a un sens bien déterminé dans le contexte, donc, l’emploi concret le rend monosémique.

Les unités d’une langue ont la faculté de se combiner entre elles par un moyen bien déterminé. La prédisposition et les faits de compatibilité sont nommés la combinatoire sémantique.(12) J. Picoche distingue les traits inhérants (de nature sémantique, sèmes) et les traits de sélection, qui supposent l’emploi d’une unité lexicale supplémentaire liée à la première par relation d’ordre sémantique:

Courir – traits inhérants: mouvement, rapide, etc.

– traits de sélection: un sujet animé pourvu de pieds ( pattes)

La combinatoire sémantique présuppose la sélection de groupes de mots reliés par quelque indice. Ces groupes de mots sont nommés champs lexicaux et champs sémantques. (12)

L’ensemble des sens possibles d’un mot tels qu’on les trouve dans un dictionnaire forme le champ sémantique. Par exemple, le mot canard connaît cinq acceptions: l’animal, le morceau de sucre imbibé d’un liquide, un son criard, une fausse nouvelle, un journal. (2) Les dictionnaires enrégistrent plus de 80 significations des verbes mettre et prendre, plus de 60 significations des noms tête et main. Ces mots comme plusieurs d’autres ont un champ sémantique très étendu. Il existe des cas de polysémie qui consiste en ce que les emplois d’un signifiant donné se ramifient, par le jeu de contextes, en un certain nombre d’acceptions parfois si diverses que le rapport de base peut devenir pratiquement imperceptible. (12)

Le champ lexical représente un ensemble de mots ou d’expressions qui se rattachent à une réalité, qui relèvent d’une même notion, d’un même thème. (28). Par exemple, les mots comme judiciaire, jugement, légalité, loi, plaider, procès, etc font partie du champ lexical du droit. Ce champ lexical est formé à base de traits sémantiques communs.(28) Il existe une autre approche des champs lexicaux qui privilégie non pas les traits sémantiques comme tels, mais les rapports entre les membres d’un micro-système lexical. Le critère utilisé pour mettre en valeur ses rapports est l’inclusion. (28) Soit, par exemple, les unités suivantes pomme, orange, fruit. L’analyse de leurs définitions de dictionnaire montre que pomme et orange ont un sème générique commun fruit. Le mot fruit est le terme qui réunit les mots pomme et orange. Ce terme est nommé hyperonyme. Ainsi l’hyperonyme est-il le terme supérieur d’une série de termes qu’il englobe. (2) Les mots pomme et orange sont à leur tour les hyponymes du fruit. Donc, l’hyponyme est le terme sous-ordonné à un mot plus général et fait partie d’un groupe de mots de même ordre. La relation d’hyper/hyponymie est une relation hiérarchique qui unit l’hyponyme et l’hyperonyme. On peut paraphraser cette relation à l’aide du verbe être: la Peugeot 207 est une voiture. (2) En outre, une même unité lexicale peut entrer dans une série d’inclusions successives: pomme –> fruit –> objet –> chose. (28) L’hyponymie existe à plusieurs niveaux, entre les noms, les verbes: voler –> prendre et les adjectifs: fièvreux –> malade.

Il faut mentionner encore une sorte de relations linguistiques, quand un objet est vu comme une partie de l’autre. C’est la relation de méronymie/holonymie.(3) Grenier, cave, étage, toit, rez-de-chaussée, balcon (méronymes) font partie intégrante de la maison (holonyme). A la différence de l’hyper/hyponymie, cette relation peut se paraphraser avec le verbe avoir: une veste a deux manches, un col, un dos, un devant, des poches... Veste est l’holonyme (l’ensemble) de col, manches, dos, etc qui sont ses méronymes (ses parties).

QUESTIONNAIRE

1. Donnez la définition du signe lexical. 2. Donnez la définition du sème. 3. Quels types de sèmes connaissez-vous ? 4. En quoi consiste le sens dénotatif et le sens connotatif ? 5. Donnez la définition d’un mot polysémique. 6. Qu’est-ce que c’est qu’un champ lexical ? un champ sémantique ? 7. Quelle est la relation entre un hyponyme et hyperonyme ? entre un holonyme et un méronyme ?

EXERCICES