
- •Читаем современную прессу на французском языке
- •1. L’Education en France. Etudier et travailler
- •1.1. 2006: Année de l’égalité des chances. Grandes écoles et universités.
- •1.2. Boulot, amphi, dodo
- •1.3. De la galère en milieu étudiant
- •1.4. Elle a fait... Une école de communication
- •1.5. Etudier à l’étranger
- •1.6. Règles-clés du baccalauréat en France
- •Questions
- •2. L’excellence française. La présence française dans la vie de la Russie
- •2.1. Audiovisuel français s’exporte dans le monde
- •2.2. La nationalité française: une histoire à rebondissements
- •2.3. Du Chablis en Russie
- •2.4. Le français, un atout plus qu’un obstacle
- •2.5. Lutétia traduit l’économie russe en français
- •2.6. Michel Lauga, artiste peintre sur assiette
- •2.7. Pour travailler en Russie, il faut être prêt à tout
- •2.8. Un Français, bâtisseur de Saint Isaac
- •2.9. Questions
- •3. La France et la Russie: stéréotypes.
- •3.1. «Babouchka», cela ne se traduit pas
- •3.2. Hôtellerie russe: l’art de survivre
- •3.3. La baisse du tourisme s’accentue
- •3.4. Les Français lisent-ils encore?
- •3.5. Marina Levtchenko: «la demande а tendance à baisser»
- •3.6. Questions
- •4. Le patrimoine français
- •4.1. Ballade dans la France des plus beaux villages
- •4.2. Le premier Musée d’Art Contemporain
- •4.3. Questions
- •5. La science et le progrès scientifique
- •5.1. Le premier maillon de l’europe spatiale
- •5.2. Le réseau des bibliothèques municipales à l’heure du numérique
- •5.3. Pôles de compétitivité: un label pour l’innovation
- •5.4. Recherche: une ambition nationale
- •47 Technopoles
- •5.5. Questions
- •6. Les problèmes écologiques
- •6.1. Écologie: l’Europe en première ligne
- •6.2. Nicolas Hulot: la défense de la planète tous azimuts
- •6.3. Pour un tourisme écologique
- •6.4. Questions
- •7. Etre jeune aujourd’hui (sentiment européen)
- •7.1. L’Europe fait bouger les jeunes
- •7.2. Entretien avec Catherine Colonna
- •7.3. Questions
- •8. Mass-medias. (Internet)
- •8.1. Internet n’a pas tué la réalité matérielle
- •8.2. Les jeunes européens préfèrent le Net à la télévision
- •Internet mauvais pour les autres médias... Et pour le sommeil et le sport
- •8.3. Presse écrite, le défi du numérique
- •8.4. Questions
- •197376, С.-Петербург, ул. Проф. Попова, 5
2.5. Lutétia traduit l’économie russe en français
Si vous lisez Kommertsant dans le texte et que vous comprenez immédiatement que sviertyvanie promychlenomosti signifie tout simplement repli industriel, la parution du dictionnaire économique Russe Français chez la toute nouvelle maison d’édition Lutetia Rossica a toutes les chances de vous laisser de marbre. Dans le cas contraire, surtout si votre activité en Russie se rapporte aux monde des affaires, vous serez certainement intéressé par des nuances comme celles qui existent entre boukhgalter analitik et boulkhgalter revizor.
Créé par Lev Kouzminok, docteur es économie près l’académie des sciences de Russie avec l’aide d’Elena Ostrovskaпa, auteur du dictionnaire économique Français Russe (ed. Russki Iazik) cet outil a d’abord été publié à compte d’auteur au début des années 90. Il a été distribué à quelques entreprises françaises pour lesquelles Lev a travaillé, comme Air France qui soutient la nouvelle édition, ainsi qu’à des spécialistes russes et français des fins de validation. Depuis, Lev Kouzminok s’est associé à Valery Orlov, un militaire retraité, ancien élève de l’école française Romain Rolland et avant tout passionné et traducteur de littérature française du XXème siècle. Endossant respectivement les casquettes de directeur financier et de directeur général, ils ont fondé au début de l’année la «libraria» Lutetia Rossica qui compte combler certaines lacunes de l’édition russe en matière de littérature française contemporaine. Soutenus par l’imprimerie Oulianovsk qui leur facture au plus bas prix le façonnage et le superbe papier VkhI (qualité artistique) ils ont déjа prévu la publication d’une série d’oeuvres de René Beletto dont «Le revenant» et «L’enfer», ainsi que de l’unique récit en prose de Georges Brassens», «La tour des miracles». Mais ces joyeux érudits se sont aussi attaqués à la traduction du roman sadien sinon sadique, «L’Anglais» écrit dans un château fermé d’André Pieyre de Mandiarguesami de Jean Paulhan et auquel on doit ce jugement sévère: «L’intelligence de la poésie est répandue, chez les Français, autant, ou quasiment, que l’instinct maternel chez les poissons». Mais d’ici la parution de ces oeuvres littéraires on peut se rabattre sur l’édition du dictionnaire déjа disponible dans les bonnes librairies et pour une somme réduite au Club du livre du centre Olimpiski ou directement auprès de l’éditeur.
Le Courrier de Russie. 2006. Novembre
2.6. Michel Lauga, artiste peintre sur assiette
Le Courrier de Russie poursuit son aperçu de la présence culinaire française en Russie en vous présentant Michel Lauga. Arrivé il y a treize ans à Moscou pour travailler dans l’un des premiers restaurants ouverts par des étrangers en Russie, Michel Lauga n’a presque plus quitté le pays. En tous cas, il y est toujours revenu. Il est depuis deux ans consultant pour la Sodexho en Russie, et exerce ses talents de chef dans un café, ouvert il y a quelques mois dans l’une des ailes de la galerie Tretyakov, l’Art Café.
Le Courrier de Russie: Quel était votre objectif en ouvrant l’Art Café?
Michel Lauga: Je voulais utiliser l’emplacement idéal de la salle (sur un passage piéton, dans une aile du musée Tretyakov) et le mettre en valeur. Auparavant c’était juste une salle de la cantine pour le personnel de la galerie. J’ai voulu lancer un café où la nourriture serait de qualité et où je pourrais être créatif, mais qui resterait un café. Ce n’est pas un restaurant de luxe. J’ai aussi voulu jouer sur la thématique de la peinture de l’art: le bar, par exemple, est en forme de palette de peintre. Les assiettes sont en majorité carrées, comme des tableaux. Je joue beaucoup sur les couleurs, les formes pour créer mes plats et décorer les assiettes.
Les touristes qui visitent la galerie Tretyakov ne viennent ici que pour prendre un café, accompagné d’une pâtisserie. Les personnes qui déjeunent dans le café sont donc des habitués. Ce sont en majorité des Russes et des Français.
CdR: Ce goût du public russe pour les plats «authentique» est-il nouveau?
M. L: Quand je suis arrivé pour la première fois en Russie, en 1990, je pouvais proposer ce que je voulais, le public était curieux et n’exigeait rien de particulier. J’ai commencé avec les bases de la cuisine française classique: des terrines, des viandes avec des petits légumes tournés... Ce qui ne se fait plus du tout aujourd’hui. A l’heure actuelle, les Russes sont beaucoup plus exigeants, et il y a d’ailleurs de très bons chefs russes. La culture de la table est en train de s’implanter, petit а petit.
CdR: Quel a été votre parcours en Russie?
M. L.: Je travaillais au début pour Potel et Chabot, dans le restaurant de l’hôtel Mejdunarodnaia. Nous étions les seuls étrangers restaurateurs à Moscou, à ma connaissance. De là, un an après, je suis passé sous-chef de cuisine dans le restaurant de l’hôtel Métropole. Je n’y étais que consultant, et tout était très réglementé. Le chef de cuisine, un Russe, était le seul à posséder la clé de tous les placards où se trouvait la nourriture, et pour avoir le moindre ingrédient il fallait d’abord le trouver lui, puis le convaincre... J’ai quitté le Métropole pour le Radisson, où j’ai occupé pendant deux ans le poste de sous-chef de cuisine. C’était tout l’inverse de ma précédente expérience: avec mes collègues, nous étions totalement libres de créer le menu, et nous avons réellement pu évoluer.
C’était une époque folle. Tous les restaurants tenus par des étrangers (ils étaient de plus en plus nombreux) affichaient complet tous les soirs. Ils offraient quelque chose l’impensable à un public habitué lux restaurants gouvernementaux soviétiques: la variété des plats, la possibilité de dîner sans faire jouer ses relations... Au début les étrangers invitaient les Russes, pour signer des contrats. Puis, vers 1992, la tendance s’est inversée et les Russes qui avaient déjа pu construire des fortunes se sont mis а inviter les étrangers. Après le Radisson, je suis parti travailler au Maroc pendant un an. Et j’en suis revenu, pour exercer comme chef dans l’Eldorado. C’était l’un des premiers restaurants ouverts 24h/24, et il y avait en permanence la queue devant l’entrée. Le public était presque exclusivement russe. J’y suis resté deux ans, c’était un rythme difficile. Mon poste suivant a été au Grand Opéra, le restaurant cabaret ouvert par Arkadi Novikov. J’y suis resté trois ans. Et enfin, je suis entré а la Sodexho.
Aujourd’hui, il existe une base de clientèle qui se rend régulièrement dans des restaurants à Moscou. Mais elle ne grandit pas aussi vite que le nombre de restaurants.
CdR: Est-ce que les chefs français sont très recherchés en Russie?
M. L.: Les chefs français sont, avec leurs collègues italiens, les plus recherchés par les directeurs de restaurants. Il y a environ vingt à vingt-cinq cuisiniers français en permanence en Russie. Les chefs espagnols commencent aussi à être à la mode... Il existe en effet une forte demande pour une cuisine méditerranéenne, avec beaucoup de couleurs, de goûts, de légumes, ce qui explique la prédilection pour les personnes en provenance du Sud de l’Europe. Les goûts actuels tendent aussi vers ce que l’on appelle parfois la fusion, qui est un mélange entre cuisine européenne et cuisine orientale. Enfin, avoir un cuisiner étranger est un gage de qualité et de service de haut niveau, ce qui plaоt de plus en plus aux Russes.
CdR: Quelles raisons vous poussent à toujours revenir à Moscou?
M. L.: C’est par hasard que je suis venu, et je me suis plu dans le pays. Je reviens après chaque départ car on me fait des propositions intéressantes... Et je trouve que la France est un peu stérile. Ici, toutes les cinq minutes il arrive quelque chose, en cuisine, en salle, on ne sait jamais à quoi s’attendre. Et la Russie est un pays où il y a énormément de possibilités.
Le Courrier de Russie. 2003. Septembre