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histoire de la langue.doc
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2.4. La catégorie de l’aspect

En AF jusqu’au XIV s. il existe deux constructions descriptives au moyen desquelles on peut exprimer la valeur d’aspect du verbe :

- une construction exprimant la durée de l’action qui est formée du verbe être et du Participe présent du verbe employé, par ex. :

Si l’orrat Charles qui est as parz passant

Et Charles l’entendra qui passe lentement par les défilés.

- une construction exprimant la progression de l’action qui est formée du verbe aller et du Gérondif du verbe employé, par ex.:

Pour un sul levre vait tute jur cornant.

Il sonne de plus en plus fort toute la journée...

Au XIV s. apparaissent encore deux constructions d’aspect :

- une construction exprimant le commencement de l’action qui est formée du verbe aller et de l’infinitif du verbe employé, par ex.:

Il lui va conter comment sa famme estoit.

Il commence à lui raconter comment allait sa femme.

- une construction exprimant l’achèvement de l’action qui est formée du verbe venir et de l’infinitif du verbe employé, par ex. :

Il vint saisir ses verges.

Il vient de ramasser ses verges.

Toutes ces quatre constructions de l’aspect ne sont plus employées au XVI s. et pour exprimer la valeur de l’aspect des verbes des moyens nouveaux apparaissent l’emploi particulier des temps de l’Indicatif (le futur immédiat, le passé immédiat) et les moyens lexicaux.

2.5. La catégorie de la voix

En AF comme en FM, la catégorie de la voix, d’une part, est exprimée par la conjugaison du verbe à la forme active et passive.

D’autre part, en général, les verbes à forme pronominale sont beaucoup plus nombreux que dans le FM. Cela s’explique par ce fait que la plupart des verbes intransitifs indiquent une action qui ne sort pas du sujet et porte essentiellement sur lui. On dit alors, par ex. : s’apareistre, se craindre, se demorer, se dormir, se morir, se monter, se partir. Par analogie, à partir du XIII s., pour exprimer une action sans marquer son agent on dit aussi, par ex. : La porte s’ouvre. Il faut quelques siècles pour que les grammairiens sachent fixer la norme de l’emploi de la forme passive et pronominale du verbe.

2. Evolution du système grammatical

Les changements des formes grammaticales étaient étroitement liés aux changements phonétiques. C’est ainsi que la chute de la consonne -s finale a été la cause de ce que la plupart des substantifs et des adjectifs ne marquaient plus la catégorie du nombre. Cette catégorie commence à être exprimée par l’article ou bien par un pronom, par ex.: [l∂-myr] – [le-myr], [la-flœr] – [le-flœr].

En résultat de la chute de ∂-caduc final, la plupart des adjectifs ne marquaient plus par leur forme la catégorie du genre. Par ex.: [çoli∂] (jolie) > [çoli], [vrε∂] (vraie) > [vrε], [sal∂] (sale) > [sal]. Mais il restait encore des adjectifs qui exprimaient par leur forme la catégorie du genre. Par ex.: au masculin de l’adjectif grand la consonne finale -d ne se prononçait plus et de même dans la forme du féminin grande la voyelle finale e ne se prononçait non plus, mais la consonne d s’est conservée dans la prononciation; de même fort et forte.

La chute de ∂-caduc final et des consonnes finales a joué un grand rôle dans la disparition graduelle des flexions verbales. Par ex.: au Présent de l’Indicatif parl-e, parl-es, parl-e, parl-ent. Ainsi ce sont les formes de la I et de la II personnes du pluriel qui exprimaient seules les catégories de la personne et du nombre: parl-ons, parl-ez. Ces catégories verbales furent exprimées par les pronoms personnels: je parl-e, tu parl-es, etc.

L’emploi des formes grammaticales et leurs fonctions dans la proposition devenaient plus stables. Les pronoms personnels je, tu, il ne s’employaient qu’avec les formes verbales. Dans les constructions absolues, c. à. d. quand le verbe était absent, on employait les formes anciennes du cas oblique – moi, toi, lui.

L’emploi des pronoms possessifs s’est stabilisé de même. Au XVIe s. on a différencié les formes atones qui étaient employées comme des déterminatifs des noms (ma chambre, mes livres) et les formes toniques (ma chambre et la tienne). Avant le XVIe s. la notion de l’appartenance pouvait être exprimée par l’emploi des pronoms personnels, par ex.: le livre d’elle, mais à partir du XVIe s. dans ces cas on n’employait que les pronoms possessifs – son livre.

Les formes des pronoms démonstratifs celui, celle, ceux ne furent plus employées que dans la fonction des pronoms tandis que les formes ce, cet, cette, ces comme déterminatifs des noms. Au XVIIe s. l’emploi des pronoms a été définitivement fixé.

Les théoriciens du XVIIe s. ont étudié et fixé l’emploi des articles. Ils ont de même grammaticalisé les cas du non emploi de l’article. Les fonctions des articles sont devenues beaucoup plus larges car ils exprimaient déjà non seulement la catégorie de la détermination et de l’indétermination, mais aussi la catégorie du nombre et du genre.

En AF pour exprimer la partie d’une masse quelconque on employait la préposition de ou bien le nom pouvait être employé sans article du tout, par ex.: manger de pain et manger pain. Aux XIV-XV ss. l’emploi de la préposition avec l’article s’est stabilisé (manger du pain). Au XVIIe s. Vaugelas a fixé cet emploi devant les noms non nombrables. Selon lui on pouvait employer la préposition de seulement dans les cas où le nom était précédé d’un adjectif attributif, par ex.: de bon pain. Il faut dire que la langue littéraire écrite d’aujourd’hui conserve cet emploi, mais la langue parlée dit souvent du bon pain.

Si dans les textes du XVIe s. on peut encore trouver l’emploi archaïque des formes temporelles du verbe, au XVIIe s. l’emploi des temps a été fixé et les théoriciens considéraient l’emploi archaïque comme un emploi incorrect.

De même au XVIIe s. on a fixé l’emploi des modes. La sphère d’emploi du Subjonctif devint beaucoup moins large et dans les propositions hypothétiques il fut remplacé par les temps de l’Indicatif ou du Conditionnel.

C’est aussi au XVIe s. que les quatre constructions exprimant l’aspect ne s’employèrent plus et la catégorie de l’aspect fut exprimée par l’emploi des formes temporelles ou bien par des moyens lexicaux.

Au XVIe s. la tendance à la stabilisation de l’ordre des mots était déjà bien marquée, mais dans les textes du XVIe s. on trouve encore des constructions qui étaient propres à la langue ancienne. Cela peut être expliqué par l’absence des normes fixées car les grammaires du XVIe s. avaient un caractère purement descriptif. L’influence de la langue latine qui était considérée par la “Pléiade” comme modèle de construction de la phrase a de même alourdi la proposition. Par ex., nous trouvons chez Rabelais “desjà vois je ton poie grisonner en teste” ou chez Brantome “Apres ces grands vaisseaux marchaient deux colonnes”.

On trouve des propositions où deux compléments attributifs sont séparés l’un de l’autre. Par ex.: “par ce bon vin et frais(Rabelais) ou “Le conte de Nansau de fort bonne maison et grande (Brantome).

La place de l’adverbe n’était non plus fixée, souvent il précédait le verbe: “…attirer les hommes à volontairement luy obeir” (Amyot). Au XVIIe s. Vaugelas a critiqué ces constructions et il les considérait comme des constructions incorrectes.

Au XVIIe s. les grammairiens proposèrent de ne plus séparer le déterminant du déterminé. Le sujet ne devait pas être séparé du prédicat et le prédicat du complément direct. Si le complément direct était exprimé par un pronom, ce pronom devait précéder le verbe, c’est pourquoi il fallait dire “il me l’a donné”, et non “il le m’a donné”. De même on ne devait pas séparer le verbe auxiliaire du participe passé, par ex.: la proposition “Je vous ay m’amour donné” était considérée comme construction incorrecte.

Au XVIIe s. on a condamné les constructions lourdes qui n’étaient pas propres à la langue française et qu’on employait au XVIe s. sous l’influence de la syntaxe latine. Par ex.: dans les textes du XVIe s. on trouve des constructions participes absolues “restant seulement une maison y mist le feu dedant” (Rabelais) et de même les constructions qui coïncidaient avec celles du latin (accusativus cum infinitivo) “J’estime celui dire le mieux qui me loue le plus”.

Les liens entre les propositions principales et subordonnées furent fixés. Par ex.: les subordonnées circonstancielles de temps furent liées à la proposition principale non seulement par la conjonction quand, mais aussi par les conjonctions lorsque, jusqu’à ce que et d’autres. La conjonction de subordination parce que remplace la conjonction pour ce que. Dans les propositions subordonnées de but on n’employait la conjonction que qu’après l’Impératif, par ex.: cache-toi, que le chat ne te voye” (Maront). Dans les circonstancielles de but les conjonctions afin que, pour que se sont stabilisées.

Au XVIIIe s. les règles syntaxiques se sont établies définitivement ce qui a formé la structure de la proposition de la langue française moderne.

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