- •Составитель
- •Guy de Maupassant
- •Devoirs La rempailleuse Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •3) Trouvez le passage où il s’agit de l’explication comment le médecin s’est trouvé au lit de mort de la rempailleuse.
- •4) Trouvez les phrases qui décrivent comment était la fille des rempailleurs dans son enfance.
- •6) Dans le texte trouvez l’idée principale de la nouvelle.
- •Devoirs La parure Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Devoirs Pierrot Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Devoirs La mère Sauvage Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Devoirs Le papa de Simon Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Le bonheur
- •Devoirs
- •Le bonheur
- •Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
- •Devoirs Le bonheur Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Les bijoux
- •Devoirs
- •Les bijoux
- •Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
- •Devoirs Les bijoux Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •La question du latin
- •Devoirs La question du latin Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
- •Devoirs La question du latin Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Devoirs Le père Milon Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •La martine
- •Devoirs
- •La Martine
- •Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
- •Devoirs La Martine Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •Devoirs Une vendetta Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •La relique
- •Devoirs La relique Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
- •Devoirs La relique Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
- •La cathédrale de Cologne en Allemagne
- •Table des matières
Devoirs La parure Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
1) Ecoutez l’enregistrement. Lisez très bien l’extrait proposé, tâchez d’imiter l’intonation du speaker, marquez toutes les liaisons et tous les enchaînements : « Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes. Elle souffrait de la pauvreté de son logement, de la misère des murs, de l’usure des sièges, de la laideur des étoffes. Toutes ces choses dont une autre femme de sa caste ne se serait même pas aperçue, la torturaient et l’indignaient. La vue de la petite Bretonne qui faisait son humble ménage éveillait en elle des regrets désolés et des rêves éperdus. Elle songeait aux antichambres muettes, capitonnées avec des tentures orientales, éclairées par de hautes torchères de bronze, et aux deux grands valets en culotte courte qui dorment dans les larges fauteuils, assoupis par la chaleur lourde du calorifère. Elle songeait aux grands salons vêtus de soie ancienne, aux meubles fins portant des bibelots inestimables, et aux petits salons coquets, parfumés, faits pour la causerie de cinq heures avec les amis les plus intimes, les hommes connus et recherchés dont toutes les femmes envient et désirent l’attention». Etes-vous d’accord avec les mots de Pierre Corneille ; « Quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a ».
2) Répondez aux questions :
Où se passe l’action ?
Qui est le personnage principal de la nouvelle ?
Comment était-elle ?
Pourquoi était-elle obligée de se marier avec un petit commis ?
Pourquoi était-elle simple et malheureuse ?
De quoi souffrait-elle ?
De quoi rêvait-elle ?
D’où venait les rêves bizarres de Mathilde ?
Qu’est-ce qui s’est passé un soir ?
Pourquoi Mme Loisel a-t-elle jeté cette invitation avec dépit ?
Est-ce que M. et Mme Loisel avaient les mêmes intérêts ?
Pourquoi Mme Loisel était-elle toujours triste même quand la toilette était prête ?
Où a-t-elle trouvé les bijoux ?
Comment s’est passé le bal ?
Quelle était la fin du bal ?
Qu’est-ce que les Loisel ont fait pour remplacer la rivière perdue ?
Comment a changé la vie de Mme Loisel après le remplacement de la rivière ?
Comment est devenue Mme Loisel 10 ans après ?
Pourquoi Mathilde a-t-elle accusé Jeanne dans son malheur ?
3) Commentez :
les femmes n’ont point de caste ni de race, leur beauté, leur grâce et leur charme leur servant de naissance et de famille. Leur finesse native, leur instinct d’élégance, leur souplesse d’esprit, sont leur seule hiérarchie, et font des filles du peuple les égales des plus grandes dames.
Que serait-il arrivé si elle n’avait point perdu cette parure? Qui sait? qui sait? Comme la vie est singulière, changeante! Comme il faut peu de chose pour vous perdre ou vous sauver!
4) Les sujets à développés :
Les rêves non-réalisés de Mme Loisel.
L’invitation à la soirée du ministère.
La toilette est prête. Mme Loisel va voir son amie Mme Forestier pour prêter des bijoux.
Le jour de la fête.
La découverte désagréable à la maison par Mme Loisel et les recherches de la rivière.
Le remplacement de la rivière perdue.
La vie dure des Loisel après le remplacement de la rivière.
Mme Loisel dix ans plus tard.
La rencontre de Mme Loisel avec Mme Forestier aux Champs-Elysées.
5) Trouvez l’idée maîtresse de cette nouvelle.
LE RETOUR DU PRISONNIER
Devoirs Le retour du prisonnier
Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
1) Remplissez le schéma :
2) Dites les noms des fleurs que vous savez : une marguerite, un coquelicot, un bleuet, ...
3) Expliquez l’emploi des temps dans les phrases suivantes :
4) Traduisez du russe en français :
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Cette histoire est une histoire vraie. Elle s’est passée en 1945, dans un village de France que nous appellerons Chardeuil, bien que ce ne soit pas son nom réel, que nous ne pouvons donner, pour des raisons évidentes. Elle commence dans un train qui ramène d’Allemagne des prisonniers français. Ils sont douze dans un compartiment de dix, affreusement serrés, épuisés de fatigue, mais excités et heureux parce qu’ils savent qu’enfin, après cinq ans d’absence, ils vont revoir leur pays, leur maison, leur famille. Pour presque tous, l’image qui, pendant ce voyage, domine leur pensée, c’est celle d’une femme. Tous pensent à elle avec amour, avec espoir, quelques-uns avec anxiété. La retrouveront-ils semblable, fidèle? Qui aura-t-elle vu, qu’aura-t- elle fait pendant cette longue solitude? La reprise de la vie en commun sera-t-elle possible? Ceux qui ont des enfants sont les moins inquiets. Leur femme a dû surtout s’occuper de ceux-ci et leur présence, leur gaieté rendront faciles les premiers jours. Dans un coin du compartiment est assis un homme grand, maigre, dont le visage passionné, les yeux brillants de fièvre sont plus espagnols que français. Il se nomme Renaud Leymarie et il est originaire de Chardeuil, en Périgord. Tandis que le train roule dans la nuit et que, de temps à autre, le sifflet de la machine se détache sur la basse monotone des roues, il parle avec son voisin: – Tu es marié, toi, Saturnin? – Bien sûr que je suis marié… Deux ans avant la guerre, deux gosses... Elle s’appelle Marthe, tu veux la voir? Saturnin, petit homme gai, visage balafré, tire de sa poche intérieure un portefeuille usé, graisseux, et montre fièrement une photographie déchirée. – Elle est rudement bien, dit Leymarie. Et tu n’es pas inquiet de ce retour? – Inquiet? … Je suis fou de joie. Pourquoi inquiet? – Parce qu’elle est jolie, parce qu’elle était seule, parce qu’il y a tant d’autres hommes…. – Tu me fais rire! Il n’y a jamais eu d’autres hommes pour Marthe…. On a toujours été heureux ensemble… Et si je te montrais les lettres qu’elle m’avait écrites pendant cinq ans… – Oh! les lettres! Ça ne prouve rien… Moi aussi, j’ai reçu de belles lettres… Et pourtant je suis inquiet. – T’es pas sûr de ta femme? – Si… Du moins je l’étais… peut-être plus que personne… Nous, on était mariés depuis six ans et il n’y avait jamais eu un nuage. – Alors? – C’est une question de nature, mon vieux... Je suis de ceux qui ne peuvent jamais croire au bonheur. Toujours je me suis dit qu’Hélène était trop bien pour moi, trop belle, trop intelligente… C’est une femme qui est instruite, qui sait tout faire... Elle touche à un chiffon; ça devient une robe… Elle meuble une petite maison de paysans; ça devient le Paradis… Alors je me dis que, pendant la guerre, il y a beaucoup de réfugiés chez nous et, parmi eux, des types bien mieux que moi. Peut-être aussi des étrangers, des Alliés… La plus jolie femme du village leur a certainement tiré l’oeil. – Et puis après? Si elle t’aime… – Oui, mon vieux, mais te représentes-tu ce que c’est que d’être seule, cinq ans?… C’est pas son pays, Chardeuil, c’est le mien. Elle n’y a pas de famille. Alors la tentation a dû être forte. – Tu me fais rire, que je te dis! Tu as l’esprit mal fait.. Et puis, suppose même qu’il y ait eu quelque chose... Qu’est-ce que ça fait, si elle l’a oublié? Si c’est toi seul qui comptes? Tiens, moi, vois-tu on me dirait que Marthe… Et bien! je répondrais: « Pas un mot de plus!.. Elle est ma femme; c’était la guerre; elle était seule; maintenant c’est la paix... On repart à zéro. » – Je ne suis pas comme ça, dit Leymarie. Si j’apprenais, au retour, qu’il y a eu la moindre chose… – Qu’est-ce que tu ferais? Tu la tuerais? T’es pas cinglé? – Non, je ne lui ferais rien. Pas même un reproche. Mais je disparaîtrais. J’irais vivre ailleurs, sous un faux nom. Je lui laisserais l’argent, la maison… J’ai besoin de rien, j’ai un métier… Je me referais une vie... C’est peut-être idiot, mais je suis comme ça: tout ou rien… La locomotive siffla; des aiguilles ferraillèrent; on entrait dans une gare. Les deux hommes se turent.
Le maire de Chardeuil était l’instituteur du village. C’était un brave homme, paternel et prudent. Quand il a reçu du Ministère, un matin, l’avis annonçant le retour, pour le vingt août, de Renaud Leymarie, qui faisait partie d’un convoi dirigé sur le Sud-Ouest, il décida d’aller lui-même prévenir la femme. Il la trouva qui travaillait à son jardin; c’était le plus charmant du village, avec ses rosiers grimpants des deux côtés de la porte. – Je sais bien, madame Leymarie, que vous n’êtes pas de ces filles qu’il faut avertir du retour de leur mari, pour leur épargner une surprise dangereuse… Non, et même, si vous me permettez de le dire, votre conduite, votre réserve ont fait ici l’admiration de tout le monde… Même les commères, qui ne sont généralement pas tendres pour les autres femmes, n’ont rien trouvé à dire sur vous.
– Je l’aurais cru, madame, je l’aurais cru... Mais vous les avez toutes désarmées… Non, la raison pour laquelle je vous préviens, c’est d’abord pour voir votre joie… et je vous assure qu’elle m’a fait plaisir, et aussi parce que vous voudrez, je pense, lui préparer un beau retour… Vous êtes comme nous tous, vous ne mangez pas bien tous les jours, mais pour une occasion comme ça… – Vous avez eu mille fois raison, monsieur le maire. Je vais faire à Renaud un beau retour… Vous dites le vingt? A quelle heure pensez-vous qu’il soit là? – Le Ministère dit: « Le convoi quittera Paris à vingt-trois heures. » Ces trains-là marchent lentement… Il faut qu’il descende à la gare de Thiviers, ce qui lui fait encore quatre kilomètres à pied. Il pourrait être ici, au plus tôt, vers midi. – Je vous assure qu’il aura un déjeuner sogné, monsieur le maire… et je suis certaine que vous comprendrez que je ne vous invite pas à le partager… Mais je vous suis bien reconnaissante de votre visite. – Tout le monde à Chardeuil vous aime, madame Leymarie... Vous n’êtes pas d’ici, c’est vrai, mais on vous a adoptée.
Le vingt au matin, Hélène Leymarie se leva à six heures. Elle n’avait pas dormi. La veille, elle avait fait la toilette de toute la maison, lavé les carrelages, fait briller les planchers, remplacé par des rubans frais ceux, défraîchis, qui retenaient les rideaux des fenêtres. Puis elle était allée chez Martial, le coiffeur de Chardeuil, se faire onduler et elle avait dormi avec un filet pour que ses cheveux fussent bien en plis au matin. Elle avait passé la revue de son linge et choisi avec amour celui de soie, qu’elle n’avait jamais porté pendant sa longue solitude. Quelle robe mettrait-elle? Celle qu’il préférait jadis était une robe bleue et blanche à rayure pékinée. Mais elle l’avait essayée et avait constaté avec détresse que la ceinture flottait sur son corps amaigri par les restrictions. Non, elle mettrait une robe noire qu’elle s’était taillée elle-même et qu’elle égaierait par un col et une ceinture de couleur. Avant de préparer le déjeuner, elle se rappela tout ce qu’il aimait… Dans cette France de 1945, tant de choses manquaient... Un dessert au chocolat?… Oui, c’était ce qu’il préférait, mais il n’y avait pas de chocolat… Heureusement, elle possédait quelques oeufs frais grâce à sa petite basse-cour, et il disait toujours qu’elle faisait les omelettes mieux que personne... Il aimait la viande rouge, les pommes frites, mais le boucher de Chardeuil avait fermé la boutique depuis deux jours. Elle avait un poulet, tué l’avant-veille; elle le fit rôtir. Puis comme une voisine affirmait que dans la petite ville la plus proche, un épicier vendait du chocolat “sous le comptoir”, elle décida d’aller en chercher. “En partant à huit heures, je peux être rentrée à neuf… Je préparerai tout avant de partir, de sorte qu’au retour, je n’aurai plus qu’à m’occuper de la cuisine.” Bien que très émue, elle était merveilleusement gaie. Il faisait si beau. Jamais le soleil matinal, sur la vallée, n’avait été plus brillant. En chantant, elle commença de mettre le couvert: “La nappe à carreaux rouges et blancs… Elle a été celle de notre premier repas pris en ménage… Les assiettes roses dont les images l’amusaient… Une bouteille de mousseux… et surtout des fleurs…. Il aimait tant les fleurs sur la table, et il disait que je les arrangeais mieux que personne.” Elle composa un bouquet tricolore: marguerites blanches, coquelicots, bleuets, avec quelques épis d’avoine. Puis, avant de quitter la maison, appuyée sur sa bicyclette, elle regarda longuement, par la fenêtre ouverte, la petite salle. Oui, vraiment, tout semblait parfait. Après tant de malheurs, Renaud serait surpris sans doute de retrouver sa maison et sa femme peu changées… Par la fenêtre, elle se voyait dans le grand miroir. Un peu trop maigre, peut-être, mais si blanche, si jeune, et si évidemment amoureuse… Elle se sentait fondre de bonheur. “Allons!” se dit-elle, “il faut y aller… Quelle heure? Déjà neuf heures. Seigneur! Tout cela m’a pris plus de temps que je ne pensais.. Mais le maire a dit que le convoi arriverait vers midi.. Je serai là bien avant.”
La petite maison des Leymarie était isolée et se trouvait tout au bout du village, de sorte que personne ne vit un soldat maigre, aux yeux ardents, se glisser dans le jardin. Il resta là un instant, ébloui par la lumière et le bonheur, énivré par la beauté des fleurs, écoutant le murmure des abeilles. Puis il appela doucement: – Hélène! Personne ne répondit. Il appela plusieurs fois: – Hélène! Hélène! Effrayé par le silence, il s’approcha et, par la fenêtre, il vit la table préparée pour deux, les fleurs,la bouteille de mousseux. Il eut comme un coup au coeur et dut s’appuyer au mur: – Dieu! pensa-t-il… Elle ne vit pas seule! Quand Hélène revint, une heure plus tard, une voisine lui dit: – Je l’ai vu, votre Renaud; il courait sur la route; j’ai appelé, mais il s’est point seulement retourné. – Il courait?... Mais dans quelle direction? – Vers Thiviers. Elle bondit chez le maire, qui ne savait rien. – J’ai peur, monsieur le maire…. J’ai grand-peur… Renaud, avec son air dur, est un homme jaloux, sensible… Il a vu deux couverts… Il n’a pas dû comprendre que c’était lui que j’attendais… Il faut le retrouver tout de suite, monsieur le maire... Il faut... Il serait capable de ne plus revenir... Et je l’aime tant ! Le maire envoya un cycliste à la gare de Thiviers, alerta les gendarmes, mais Leymarie (Renaud) avait disparu. Hélène resta toute la nuit près de la table où les fleurs, par la grande chaleur, se fanaient déjà. Elle ne mangeait rien. Un jour passa, puis une semaine, puis un mois. Il y a maintenant plus de deux ans depuis ce jour tragique et elle n’a jamais entendu parler de son mari. J’écris cette histoire dans l’espoir qu’il la lira, et reviendra.
Devoirs Le retour du prisonnier
Les exercices à faire après la lecture de la nouvelle
1) Ecoutez l’enregistrement. Lisez très bien l’extrait proposé, tâchez d’imiter l’intonation du speaker, marquez toutes les liaisons et tous les enchaînements : « Cette histoire est une histoire vraie. Elle s’est passée en 1945, dans un village de France que nous appellerons Chardeuil, bien que ce ne soit pas son nom réel, que nous ne pouvons donner, pour des raisons évidentes. Elle commence dans un train qui ramène d’Allemagne des prisonniers français. Ils sont douze dans un compartiment de dix, affreusement serrés, épuisés de fatigue, mais excités et heureux parce qu’ils savent qu’enfin, après cinq ans d’absence, ils vont revoir leur pays, leur maison, leur famille. Pour presque tous, l’image qui, pendant ce voyage, domine leur pensée, c’est celle d’une femme. Tous pensent à elle avec amour, avec espoir, quelques-uns avec anxiété. La retrouveront-ils semblable, fidèle? Qui aura-t-elle vu, qu’aura-t- elle fait pendant cette longue solitude? La reprise de la vie en commun sera-t-elle possible? Ceux qui ont des enfants sont les moins inquiets. Leur femme a dû surtout s’occuper de ceux-ci et leur présence, leur gaieté rendront faciles les premiers jours ». Avez-vous éprouvé une telle tristesse en revenant à la maison ?
2) Trouvez les phrases qui :
Ils sont douze dans un compartiment de dix, affreusement serrés, épuisés de fatigue, mais excités et heureux parce qu’ils savent qu’enfin, après cinq ans d’absence, ils vont revoir leur pays, leur maison, leur famille
Pour presque tous, l’image qui, pendant ce voyage, domine leur pensée, c’est celle d’une femme. Tous pensent à elle avec amour, avec espoir, quelques-uns avec anxiété. La retrouveront-ils semblable, fidèle? Qui aura-t-elle vu, qu’aura-t- elle fait pendant cette longue solitude? La reprise de la vie en commun sera-t-elle possible?
Dans un coin du compartiment est assis un homme grand, maigre, dont le visage passionné, les yeux brillants de fièvre sont plus espagnols que français. Il se nomme Renaud Leymarie et il est originaire de Chardeuil, en Périgord
Saturnin, petit homme gai, visage balafré
Je suis de ceux qui ne peuvent jamais croire au bonheur.
3) Reproduisez la situation où il s’agit de maire de Chardeuil.
4) Dites ce que Hélène Leymarie a fait le 20 au matin.
5) Reproduisez le passage où l’on peut employer « vendre sous le comptoir », « mettre le couvert ».
6) Décrivez la maison des Leymarie.
7) Répondez aux questions :
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8) Faites le plan de la nouvelle et préparez le résumé de la nouvelle d’après votre plan !
PIERROT
A Henri Roujon
Devoirs
Pierrot
Les exercices à faire avant la lecture de la nouvelle
1) Trouvez dans le texte les phrases contenant les mots ci-dessous. Faites attention à la rection des verbes et écrivez les prépositions qui les suivent.
dissimuler |
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s’apercevoir |
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contempler |
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avec astuce |
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se défaire |
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s’accoutumer |
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se guetter |
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se contenter |
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2) Etudiez la différence entre les verbes « apercevoir » et « s’apercevoir ».
Faites les exercices qui suivent.
Apercevoir qn, qch. Заметить, увидеть какой-либо конкретный предмет: apercevoir une lueur dans l’obscurité, apercevoir au loin le voile d’un bateau. Par le fenêtre j’ai aperçu mon voisin qui traversait la cour. Au bout de la rue il a apreçu un taxi en stationnement.
S’apercevoir de qch Заметить какое-либо явление, отдать себе отчет в происходящем: s’apercevoir de son erreur, de l’effet produit ; s’apercevoir que qn s’est trompé. Il s’est aperçu des changements dans le caractère de son ami. Je me suis aperçu que mon interlocuteur m’écoutait à peine. NB. Перед придаточным дополнительным в современном французском языке всегда употребляется глагол s’apercevoir. En entrant dans la chambre, je me suis aperçu que la fenêtre était ouverte.
Exercices. 1. Observez l’emploi des verbes apercevoir et s’apercevoir. 1) Je tournai la tête et j’aperçus derrière moi mon ancien ami qui me salua (A.Dumas). 2) Par la fenêtre on apercevait les immeubles géants de Manhatten (A.Maurois). 3) Paul ne s’aperçoit pas des coups qu’il reçoit (P.Vaillant-Couturier). 4) Je me suis aperçu que j’avais faim (A.Camus). 5) Il s’aperçut qu’elle était un peu plus grande que lui (J.-P. Chabrol). 2. Remplacez les points par les verbes apercevoir ou s’apercevoir (suivi de la préposition de). 1) Au bout de la rivière nous ... (Passé composé) la silhouette solitaire d’un pêcheur. 2) Il continuait à raconter ses aventures sans ... l’effet que produisaient ses paroles. 3) Je ... (Passé composé) que ce sujet intéressait vivement mon interlocuteur. 4) Au bord de la route il ... (Présent) une voiture en panne. 5) Elle se détourna pour que son père ne .... pas qu’elle était toute rouge. 6) Le maître ... (Passé simple) que ses élèves étaient très excités et distraits. 3. Traduisez en employant les verbes apercevoir et s’apercevoir. 1) Утром рыбак заметил, что вода в реке прибыла (avait monté). 2) На опушке леса мы заметили следы костра. 3) Заметили ли вы, что она побледнела, когда вы произнесли его имя? 4) Я заметил, что этот разговор совершенно не интересует моего собеседника. 5) В глазах отца он заметил насмешливый огонек (une lueur moqueuse). 6) Мать заметила волнение дочери. 7) Ночью я видел через окно кусочек неба (un petit morceau de ciel) и несколько звезд. |
3) Etudiez la différence entre les verbes « plaindre », « regretter » et l’expression « avoir pitié ». Faites les exercices qui suivent.
Plaindre qn. Жалеть кого-либо. Je plains les gens qui n’aiment pas la musique. Elle plaignait son amie qui ne savait à quoi se décider. Remarque : глагол « plaindre » может иметь косвенное дополнение, выраженное инфинитивом. Je vous plains d’avoir de si mauvaises places. Etre à plaindre : быть достойным жалости, вызывать жалость. Il souffre, il s’accuse de tout ce qui s’est passé. Vraiment, il est à plaindre. Avoir pitié de qn. Испытывать сострадание, острое чувство жалости к кому-либо, сжалиться над кем-либо, La jeune fille eut pitié du prisonnier et lui donna à boire. Le médecin avait pitié de tous ces malheureux qui attendaient son aide. Remarque : в ряде контекстов глаголы « plaindre » и « avoir pitié » взаимозаменяемы. Cet enfant a bon coeur, il a pitié (il plaint) tous les êtres faibles. Faire pitié (à qn) : вызывать чувство жалости (у кого-либо) Cet enfant abandonné me fait pitié. В некоторых контекстах « pitié » означает не сострадание и сочувствие, а презрительную жалость. Vous me faites pitié de parler ainsi. A faire pitié : жалким образом. Autrefois c’était un grand artiste, maintenent il chante à faire pitié. Regretter qn, qch 1. Сожалеть, печалиться о ком-либо, о чем-либо, по поводу чего-либо утраченного , потерянного, непоправимого : (regretter qch, qn) regretter un ami perdu ; la mort de qn ; l’absence de qn ; son temps perdu ; un vêtement abimé. Il regrettait l’absence de ses amis les plus proches. Ses camarades l’ont beaucoup regretté après son départ. 2. Сожалеть о том, что что-то сделано, свершилось : regretter de faire, d’avoir fait qch, regretter que ... Il regrettait de lui avoir causé ce chagrin. Je regrette que vous soyez partis si tôt. Remarque : а) После глагола « regretter » в придаточном предложении употребляется Subjonctif. Elle regrette beaucoup que vous n’ayez pas pu venir. b) Глагол « regretter » часто употребляется с местоимением, заменяющим целое предложение. Je vous ai causé de la peine, je le regrette.
Exercices. 1. Observez l’emploi des verbes « plaindre » et « regretter » et de l’expression « avoir pitié ». 1) Alors, il a baissé la tête. Il m’a dit qu’il me plaignait (A.Camus). 2) « Madame, lui dis-je, je vous plains de n’avoir point d’enfants » (A.France). 3) Il n’avait pas pitié d’elle parce qu’il sentait qu’il ne l’aimait assez (H. De Montherlant). 4) J’avais pitié de sa figure tirée par la fatigue et le chagrin (F.Mauriac). 5) Elle eut pitié de cette pauvre créature, arrêtée à la porte d’entrée (Stendhal). 6) Il m’a demandé si je regrettais mon acte (A.Camus). 7) Voilà comment les papes d’Avignon savaient gouverner leur peuple ; voilà pourquoi le peuple les a tant regrettés (A.Daudet). 8) Il regrettait maintenant de ne pas avoir regardé mieux (P.Vaillant-Couturier). 2. Remplacez les points par les verbes « plaindre » et « regretter » ou l’expression « avoir pitié ». 1) Il ... (Imparfait) son ami qui était durement éprouvé par la vie. 2) Il ... (Imparfait) l’absence de son ami qui aurait pu lui donner un conseil. 3) Le garçon ... (Passé composé) de ne pas avoir tout raconté à ses parents. 4) Je ... (Présent) infiniment de ne pas pouvoir vous rendre ce service. 5) Elle ... (Imparfait) sa soeur qui était si malheureuse. 6) Elle ... (Imparfait) toutes ces années perdues pour ses études. 3. Remplacez, là où c’est possible, le verbe « plaindre » par l’expression « avoir pitié » et vice versa. 1) Enfant, il avait pitié de tous les êtres faibles et sans défense. 2) Dans les livres, il a appris à plaindre les opprimés et à haïr leurs oppresseurs. 3) L’enfant eut pitié de ce bel animal, enfermé dans son étroite cage. 4) Plaignons ceux qui ignorent la joie qu’apporte la musique. 4. Traduisez en employant les verbes « regretter », « plaindre » et l’expression « avoir pitié ». 1) Я очень жалею, что не последовал вашему совету. 2) В толпе он потерял свой портфель и очень жалел о нем. 3) Часто отец говорил мне: «Надо жалеть животных». 4) Вы не пожалеете, что пришли на этот концерт. 5) Он тратит не считая, а потом жалеет эти истраченные попусту деньги. 6) Эта добрая женщина жалеет всех сирот. 7) Он пожалел, что их разговор был таким коротким. 8) Мальчик сжалился над птицей, которая билась в его руках, и выпустил ее на свободу. 9) Она не жалела о своей прежней жизни, но будущее пугало ее. 4). Formez les verbes à partir des adjectifs et des noms : une épouvente, un avaleur, un aboiement, un gémissement ; gros, grand, luisant, inquiet.
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*****
Madame Lefèvre était une dame de campagne, une veuve, une de ces demi-paysannes à rubans et à chapeaux falbalas, de ces personnes qui parlent avec des cuirs, prennent en public des airs grandioses, et cachent une âme de brute prétentieuse sous des dehors comiques et chamarrés, comme elles dissimulent leurs grosses mains rouges sous des gants de soie écrue.
Elle avait pour servante une brave campagnarde toute simple, nommée Rose
Les deux femmes habitaient une petite maison à volets verts, le long d’une route, en Normandie, au centre du pays de Caux.
Comme elles possédaient, devant l’habitation, un étroit jardin, elles cultivaient quelques légumes.
Or, une nuit, on lui vola une douzaine d’oignons.
Dès que Rose s’aperçut du larcin, elle courut prévenir Madame, qui descendit en jupe de laine. Ce fut une désolation et une terreur. On avait volé, volé Mme Lefèvre ! Donc, on volait dans le pays, puis on pouvait revenir.
Et les deux femmes effarées contemplaient les traces de pas, bavardaient, supposaient des choses : « Tenez ils ont passé par là. Ils ont mis leurs pieds sur le mur ; ils ont sauté dans la plate-bande. »
Et elles s’épouvantaient pour l’avenir. Comment dormir tranquilles maintenant !
Le bruit du vol se répandit. Les voisins arrivèrent, constatèrent, discutèrent à leur tour; et les deux femmes expliquaient à chaque nouveau venu leurs observations et leurs idées.
Un fermier d’à côté leur offrit ce conseil : « Vous devriez avoir un chien. »
C’était vrai, cela ; elles devraient avoir un chien, quand ce ne serait que pour donner l’éveil. Pas un gros chien, Seigneur ! Que feraient-elles d’un gros chien! Il les ruinerait en nourriture. Mais un petit chien (en Normandie, on prononce quin), un petit freluquet3 de quin qui jappe. Dès que tout le monde fut parti, Mme Lefèvre discuta longtemps cette idée de chien. Elle faisait, après réflexion, mille objections, terrifiée par l’image d’une jatte pleine de pâtée ; car elle était de cette race parcimonieuse de dames campagnardes qui portent toujours des centimes dans leur poche pour faire l’aumône ostensiblement aux pauvres des chemins, et donner aux quêtes du dimanche.
Rose, qui aimait les bêtes, apporta ses raisons et les défendit avec astuce. Donc il fut décidé qu’on aurait un chien, un tout petit chien.
On se mit à sa recherche, mais on n’en trouvait que des grands, des avaleurs de soupe à faire frémir. L’épicier de Rolleville en avait bien un, un tout petit ; mais il exigeait qu’on le lui payât deux francs, pour couvrir ses frais d’élevage. Mme Lefèvre déclara qu'elle voulait bien nourrir un «quin», mais qu’elle n’en achèterait pas.
Or, le boulanger, qui savait les événements, apporta, un matin, dans sa voiture, un étrange petit animal tout jaune, presque sans pattes, avec un corps de crocodile, une tête de renard et une queue en trompette, un vrai panache, grand comme tout le reste de sa personne. Un client cherchait à s’en défaire. Mme Lefèvre trouva fort beau ce roquet immonde, qui ne coûtait rien. Rose l’embrassa, puis demanda comment on le nommait. Le boulanger répondit : « Pierrot. »
II fut installé dans une vieille caisse à savon et on lui offrit d’abord de l’eau à boire. Il but. On lui présenta ensuite un morceau de pain. Il mangea. Mme Lefèvre, inquiète, eut une idée : « Quand il sera bien accoutumé à la maison, on le laissera libre. Il trouvera à manger en rôdant par le pays. »
On le laissa libre, en effet, ce qui ne l’empêcha point d’être affamé. Il ne jappait d’ailleurs que pour réclamer sa pitance ; mais, dans ce cas, il jappait avec acharnement.
Tout le monde pouvait entrer dans le jardin. Pierrot allait caresser chaque nouveau venu, et demeurait absolument muet.
Mme Lefèvre cependant s’était accoutumée à cette bête. Elle en arrivait même à l’aimer, et à lui donner de sa main, de temps en temps, des bouchées de pain trempées dans la sauce de son fricot.
Mais elle n’avait nullement songé à l’impôt, et quand on lui réclama huit francs — huit francs, Madame ! — pour ce freluquet de quin qui ne jappait seulement point, elle faillit s’évanouir de saisissement.
Il fut immédiatement décidé qu’on se débarrasserait de Pierrot. Personne n’en voulut. Tous les habitants le refusèrent à dix lieues aux environs. Alors on se résolut, faute d’autre moyen, à lui faire « piquer du mas».
« Piquer du mas », c'est « manger de la marne ». On fait piquer du mas à tous les chiens dont on veut se débarrasser. Au milieu d’une vaste plaine, on aperçoit une espèce de hutte, ou plutôt un tout petit toit de chaume, posé sur le sol. C’est l’entrée de la marnière. Un grand puits tout droit s’enfonce jusqu’à vingt mètres sous terre, pour aboutir à une série de longues galeries de mines.
On descend une fois par an dans cette carrière, à l’époque où l’on marne les terres. Tout le reste du temps, elle sert de cimetière aux chiens condamnés ; et souvent, quand on passe auprès de l’orifice, des hurlements plaintifs, des aboiements furieux ou désespérés, des appels lamentables montent jusqu’à vous.
Les chiens des chasseurs et des bergers s’enfuient avec épouvante des abords de ce trou gémissant ; et, quand on se penche au-dessus, il sort de là une abominable odeur de pourriture.
Des drames affreux s’y accomplissent dans l’ombre. Quand une bête agonise depuis dix à douze jours dans le fond, nourrie par les restes immondes de ses devanciers, un nouvel animal, plus gros, plus vigoureux certainement, est précipité tout à coup. Ils sont là, seuls, affamés, les yeux luisants. Ils se guettent, se suivent, hésitent, anxieux. Mais la faim les presse : ils s’attaquent, luttent longtemps, acharnés ; et le plus fort mange le plus faible, le dévore vivant.
Quand il fut décidé qu’on ferait « piquer du mas» à Pierrot, on s’enquit d’un exécuteur. Le cantonnier qui binait la route demanda dix sous pour la course. Cela parut follement exagéré à Mme Lefèvre. Le goujat du voisin se contentait de cinq sous ; c'était trop encore ; et, Rose ayant fait observer qu’il valait mieux qu’elles le portassent elles-mêmes, parce qu’ainsi il ne serait pas brutalisé en route et averti de son sort, il fut résolu qu’elles iraient toutes les deux à la nuit tombante.
On lui offrit, ce soir-là, une bonne soupe avec un doigt de beurre. Il l’avala jusqu’à la dernière goutte ; et, comme il remuait la queue de contentement, Rose le prit dans son tablier.
Elles allaient à grands pas, comme des maraudeuses, à travers la plaine. Bientôt elles aperçurent la marnière et l’atteignirent ; Mme Lefèvre se pencha pour écouter si aucune bête ne gémissait.— Non — il n’y en avait pas ; Pierrot serait seul. Alors Rose qui pleurait l’embrassa, puis le lança dans le trou ; et elles se penchèrent toutes deux, l’oreille tendue.
Elles entendirent d’abord un bruit sourd ; puis la plainte aiguё, déchirante, d’une bête blessée, puis une succession de petits cris de douleur, puis des appels désespérés, des supplications de chien qui implorait, la tête levée vers l’ouverture.
Il jappait, oh ! il jappait !
Elles furent saisies de remords, d’épouvanté, d’une peur folle et inexplicable ; et elles se sauvèrent en courant. Et, comme Rose allait plus vite, Mme Lefèvre criait : « Attendez-moi, Rosé, attendez-moi !»
Leur nuit fut hantée de cauchemars épouvantables.
Mme Lefèvre rêva qu’elle s’asseyait à table pour manger la soupe, mais, quand elle découvrait la soupière, Pierrot était dedans. Il s’élançait et la mordait au nez.
Elle se réveilla et crut l’entendre japper encore. Elle écouta ; elle s’était trompée.
Elle s’endormit de nouveau et se trouva sur une grande route, une route interminable, qu’elle suivait. Tout à coup, au milieu du chemin, elle aperçut un panier, un grand panier de fermier, abandonné ; et ce panier lui faisait peur.
Elle finissait cependant par l’ouvrir, et Pierrot, blotti dedans, lui saisissait la main, ne la lâchait plus ; et elle se sauvait éperdue, portant ainsi au bout du bras le chien suspendu, la gueule serrée.
Au petit jour, elle se leva, presque folle, et courut à la marnière.
Il jappait ; il jappait encore, il avait jappé toute la nuit. Elle se mit à sangloter et l’appela avec mille petits noms caressants. Il répondit avec toutes les inflexions tendres de sa voix de chien.
Alors elle voulut le revoir, se promettant de le rendre heureux jusqu’à sa mort.
Elle courut chez le puisatier chargé de l’extraction de la marne, et elle lui raconta son cas. L’homme écoutait sans rien dire. Quand elle eut fini, il prononça : « Vous voulez votre quin ? Ce sera quatre francs. »
Elle eut un sursaut ; toute sa douleur s’envola du coup.
« Quatre francs ! vous vous en feriez mourir ! quatre francs !»
Il répondit : « Vous croyez que j’vas apporter mes cordes, mes manivelles, et monter tout ça, et m’en aller là-bas avec mon garçon et m’faire mordre encore par votre maudit quin, pour l’plaisir de vous le r’donner? fallait pas l’jeter. »
Elle s’en alla, indignée.— Quatre francs!
Aussitôt rentrée, elle appela Rose et lui dit les prétentions du puisatier. Rose, toujours résignée,répétait : «Quatre francs ! c'est de l’argent, Madame. »
Puis, elle ajouta : « Si on lui jetait à manger, à ce pauvre quin, pour qu’il ne meure pas comme ça ? »
Mme Lefèvre approuva, toute joyeuse ; et les voilà reparties, avec un gros morceau de pain beurré.
Elles le coupèrent par bouchées qu’elles lançaient l’une après l’autre, parlant tour à tour à Pierrot. Et si tôt que le chien avait achevé un morceau, il jappait pour réclamer le suivant.
Elles revinrent le soir, puis le lendemain, tous les jours. Mais elles ne faisaient plus qu’un voyage.
Or, un matin, au moment de laisser tomber la première bouchée, elles entendirent tout à coup un aboiement formidable dans le puits. Ils étaient deux ! On avaient précipité un autre chien, un gros !
Rosé cria : « Pierrot !» Et Pierrot jappa, jappa. Alors on se mit à jeter la nourriture ; mais, chaque fois elles distinguaient parfaitement une bousculade terrible, puis les cris plaintifs de Pierrot mordu par son compagnon, qui mangeait tout, étant le plus fort.
Elles avaient beau spécifier: « C’est pour toi, Pierrot !» Pierrot, évidemment, n’avait rien.
Les deux femmes interdites, se regardaient ; et Mme Lefèvre prononça d’un ton aigre : « Je ne peux pourtant pas nourrir tous les chiens qu’on jettera là-dedans. Il faut y renoncer. »
Et, suffoquée à l’idée de tous ces chiens vivant à ses dépens, elle s’en alla, emportant même ce qui restait du pain qu’elle se mit à manger en marchant.
Rose la suivit en s’essuyant les yeux du coin de son tablier bleu.
