
Accord « sujet – verbe »
A. Cas d’un seul sujet.
Règle générale. Le verbe s’accorde en personne et en nombre avec son sujet :
Je dors. Tu dors. Le chien dort.
Nous dormons. Vous dormez. Les chiens dorment.
Lorsqu’il n’y a pas de sujet, ce qui est le cas à l’impératif, le verbe s’accorde avec le sujet implicite, celui qui résulte de la situation :
Dors. Dormons. Dormez.
Nom collectif sujet.
Le verbe qui a pour sujet un collectif suivi de son complément s’accorde avec celui des deux mots qui frappe le plus l’esprit :
● Avec le collectif si l’on considère en bloc (dans leur totalité) les êtres ou les objets dont il s’agit :
Une foule de malades accourait. (Maupassant)
Si la majorité des Français aimait ou simplement respectait sa langue… (Étiemble)
● Avec le complément si l’on considère en detail (dans leur pluralité) les êtres ou les objets dont il s’agit :
Une foule de gens diront qu’il n’en est rien. (Acad.)
Un troupeau de serfs nous croisent. (Camus)
Le sujet contient un déterminant indéfini occasionnel ou un pronom indéfini occasionnel.
► Lorsque le sujet est un nom accompagné d’un déterminant indéfini occasionnel, le verbe s’accorde avec le nom :
Beaucoup de travail est encore nécessaire.
Beaucoup de travaux sont encore nécessaires.
La plupart des gens ne font réflexion de rien. (Acad.)
Quantité de gens s’y sont trompés.
Plus d’un observateur l’a constaté.
Remarques.
1). Après le peu de suivi d’un nom, le verbe s’accorde avec le peu quand ce mot domine dans la pensée (il marque souvent alors l’insuffisance) :
Le peu de qualités dont il a fait preuve l’a fait éconduire. (Acad.)
Si le peu de marque simplement la petite quantité, c’est le nom qui commande l’accord :
Le peu de services qu’il a rendus ont paru mériter une récompense. (Acad.)
2). Lorsque le nom est accompagné de moins de deux, le verbe se met au pluriel :
Moins de deux ans sont passés depuis.
► Lorsque le sujet est la plupart, bon nombre ou un adverbe de quantité servant d’un pronom indéfini, le verbe se met au pluriel :
La plupart le savent. – Bon nombre étaient artistes. (Musset)
Beaucoup le disent. – Peu comprirent notre situation. (Michelet)
Il sujet des verbes impersonnels.
Le verbe impersonnel (ou employé impersonnellement) s’accorde toujours avec le sujet grammatical il :
Il pleut des obus en cet endroit. (Acad.)
Il court des bruits alarmants.
Pronom ce sujet.
► Le verbe être ayant pour sujet le pronom ce se met ordinairement au pluriel quand l’attribut est un nom pluriel :
Ce sont de bonnes gens.
► Cependant, le verbe se met au singulier :
● Dans si ce n’est significant “excepté” et dans la locution c’est-à-dire :
Il n’aime aucun fruit, si ce n’est les fraises.
Les Soviétiques, c’est-à-dire les Russes.
● Lorsque la forme plurielle avec inversion de ce est interdite :
Fut-ce mes soeurs qui le firent? (Littré)
● Dans l’indication des heures, d’une somme d’argent, etc., quand l’attribut de forme plurielle évoque l’idée d’un singulier, d’un tout, d’une quantité globale :
C’est quatre heures qui sonnent. (On indique l’heure, non les heures.)
C’est deux cents francs que vous devez. (Idée d’une somme.)
Remarques.
1). Lorsque l’attribut est nous et vous, le verbe reste au singulier :
C’est nous, c’est vous.
On a le choix entre : C’est eux (ou elles) et Ce sont eux (ou elles).
2). Dans les expressions ce doit être, ce peut être, doit et peut se mettent plus souvent au singulier qu’au pluriel :
Ce doit être mes tantes et mon oncle. (Littré)
Mais : Ce doivent être les journaux turcs (…) qui les renseignent. (Cocteau)
Pronom relatif qui sujet.
► Le verbe ayant pour sujet le pronom relatif qui se met au même nombre et à la même personne que l’antécédent de qui :
C’est moi qui irai. – C’est vous qui irez.
Dors, pauvre enfant malade,
Qui rêves serenades. (Nerval)
► Lorsque le relatif qui est précédé d’un attribut se rapportant à un pronom personnel,
● Cet attribut commande l’accord (donc la troisième personne) :
S’il est précédé de l’article défini :
Vous êtes l’élève qui écrit le mieux.
S’il porte l’idée démonstrative :
Vous êtes cet élève (ou Vous êtes celui) qui écrit le mieux.
Si le verbe principal est accompagné d’une négation ou si la phrase est interrogative :
Vous n’êtes pas un élève qui ment . – Êtes-vous un élève qui ment ?
● Le pronom personnel règle l’accord lorsque l’attribut est numéral ou un pronom indéfini indiquant la pluralité :
Vous êtes deux, beaucoup, plusieurs qui briquez cet emploi.
● Il y a incertitude sur l’accord lorsque, dans une phrase affirmative :
L’attribut est précédé de l’article indéfini :
Je suis un homme qui ne sait que planter des choux. (France)
Vous êtes un enfant qui prétendez agir comme un homme. (Fromentin)
L’attribut est le seul, le premier, le dernier, l’unique :
Vous êtes le seul qui connaisse ou qui connaissiez ce sujet. (Littré)
Après un(e) des, un(e) de, le relatif qui se rapporte tantôt au nom pluriel, tantôt à un(e), selon le sens :
Observons une des étoiles qui brillent au firmament. (Ce sont les étoiles qui brillent.)
À un des examinateurs qui l’interrogeait sur l’histoire, ce candidat a donné une réponse étonnante. (Un seul examinateur l’interrogeait.)
B. Cas de plusieurs sujets.
Règle générale. Le verbe qui a plusieurs sujets coordonnés se met au pluriel :
Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.
Si les sujets ne sont pas à la même personne, le verbe s’accorde avec la personne qui a la priorité : la première personne l’emporte sur les deux autres, et la deuxième sur la troisième :
Maman, mon frère et moi (= nous) étions assis l’un près de l’autre. (Arland)
Ton frère et toi (= vous) étiez l’un près de l’autre.
Le plus souvent, quand les sujets sont de différentes personnes, on les résume par le pronom pluriel de la personne qui a la priorité :
Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants. (Hugo)