
- •Normandie-Niémen 1
- •Notes l`origine de l`escadrille «Normandie-Niémen»
- •Décorations soviétiques
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- •L`absence de l`article devant l`attribut
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- •Exercices de vocabulaire et de langage
- •Texte complémentaire Elsa Triolet nous parle de «Normandie-Niémen»
- •L`origine de la Marseillaise
- •La Marseillaise
Texte complémentaire Elsa Triolet nous parle de «Normandie-Niémen»
«Normandie-Niémen» est le premier film de coproduction franco-soviétique. Son sujet est la fraternisation d`armes qui unit pendant la dernière guerre les soldats soviétiques et les aviateurs français, combattant en U.R.S.S. A l`origine de ce grand film, il y eut, dès 1946, un projet de scénario d`Elsa Triolet. Nous lui avons demandé de nous dire comment est né le film réalisé par Jean Dréville, dont elle est coscénariste avec Charles Spaak et le romancier soviétique Constantin Simonov.
«Immédiatement après la Libération, les aviateurs de l`escadrille «Normandie-Niémen» m`avaient demandé d`écrire un scénario sur leur épopée en U.R.S.S. J`avais alors réuni des matériaux, interrogeant les pilotes et compulsant des documents de l`époque. Ce projet ne put alors être réalisé pour diverses raisons. Mais c`est aussi que 1 les coproductions n`étaient pas encore entrées dans les mœurs cinématographiques.
Vers 1956, le réalisateur soviétique Serge Youtkévitch me demanda cet ancien projet; le matériel réuni l`intéressa. Vers la même époque des producteurs français s`intéressèrent aussi à ce sujet.
Nous nous sommes donc mis au travail, Charles Spaak, Constantin Simonov et moi-même, pour écrire le scénario.
Résoudre ce problème n`était pas facile. Il nous fallait faire un film de guerre sur une escadrille donnée qui ne fût ni un documentaire, ni une histoire d`imagination 2 .
Tout d`abord il nous fallait raconter en deux heures, au maximum, une épopée qui avait duré trois années. Il nous fallait donc conter une histoire vraie en la condensant, en prenant des libertés 3 avec le temps et l`espace, avec les événements et la géographie.
D`autre part 4 , nous avions pour héros une centaine de pilotes français et leurs camarades soviétiques: aviateurs, mécaniciens, commandants. Nous ne pouvions évidemment montrer tous ces héros aujourd`hui vivants ou morts. Nous avons donc été obligés, là aussi, de condenser, de réduire nos personnages principaux ou secondaires à une vingtaine. Aussi nos héros ne pouvaient-ils porter des noms réels, mais imaginaires. Ce qui n`empêche qu`ils sont restés des hommes vrais. Toutes leurs actions ou réactions sont authentiques.
Fallait-il introduire des femmes dans notre scénario? Nous avons beaucoup hésité. Et, finalement, on ne trouvera pas d`idylle dans ce film de combats.
Tous les épisodes, même les plus romanesques, de notre scénario, correspondent à des faits réels, vécus. Nos conflits ne sont jamais imaginaires.»
Nous avons demandé à Eisa Triolet comment elle avait travaillé avec ses collaborateurs au scénario, Constantin Simonov et Charles Spaak, ainsi qu`avec le réalisateur, Jean Dréville. Le premier est l`un des plus célèbres écrivains russes contemporains. On le connaît surtout en France pour son roman «Les Jours et les Nuits». Tous les Soviétiques chantèrent, pendant la dure période de la guerre, son poème «Attends-moi»; sa célébrité fut telle qu`il devint le sujet d`un film, projeté à Paris, peu après la Libération.
Charles Spaak est un des scénaristes qui ont le plus apporté au cinéma français. D`origine belge, il s`est fixé à Paris depuis 1928.
Quant à Jean Dréville, qui débuta en 1928, il a dirigé une quarantaine de films. Son œuvre lui a valu de flatteuses récompenses 5 dont le Prix Louis-Delluc et le Grand Prix du Cinéma français.
«Nous avons commencé, Charles Spaak et moi, à discuter de notre sujet durant trois semaines entières. Puis Constantin Simonov est venu nous rejoindre à Paris où il nous a apporté toute son expérience personnelle: il fut en effet pendant la durée de la guerre correspondant de guerre dans l`aviation soviétique.
C`est en partant de notre manuscrit que Jean Dréville a établi son «découpage technique» 6 et choisi ses acteurs.
Une partie des scènes (celles qui se passent à Alger et à Téhéran, notamment) ont été réalisées en France, sur la Côte d`Azur ou en studio. Mais la majeure partie de «Normandie-Niémen» a été tournée en U.R.S.S.
La musique du film a été écrite par le jeune compositeur soviétique Rodion Chtchédrine.
Notre tâche n`était pas aisée. Il m`est très difficile de juger le résultat. Je suis l`un des auteurs. Je puis cependant dire que le résultat a dépassé nos espérances.»
Par Georges S a d о u 1, l`Humanité.
1 mais c`est aussi que – но кроме того.
2 un film de guerre sur une escadrille donnée qui ne fût ni un documentaire, ni une histoire d`imagination – военный фильм, рассказывающий об одной эскадрильи, фильм, который не был бы ни чисто документальным, ни просто вымышленной историей.
3 en prenant des libertés (avec) – допуская некоторые вольности (в отношении).
4 d`autre part – с другой стороны.
5 son œuvre lui a valu de flatteuses récompenses – его фильмы принесли ему заслуженные награды.
6 établir le «découpage technique» – составить монтажный лист (фильма).