
- •26. Catégorie de la norme et sa pertinence en stylistique. La caractéristique stylistique du vocabulaire du français moderne. Marquages diachronique, géo-linguistique et socio-culturel.
- •27. Valeur stylistique vis-à-vis de la signification lexicale. Composantes de la valeur stylistique et leur position dans la structure de la signification lexicale.
- •La notion de la valeur stylistique
- •28.Différenciation stylistique de la langue. Variantes et synonymes. Styles langagiers.
- •Figures de sens ou tropes. Figures de pensée. L’ironie. Les figures de construction
- •30. La cohérence du texte. Les types de séquences. La dimension configurationnelle du texte. La cohésion textuelle. La progression thématique.
- •La cohérence
- •La cohésion
- •La progression thématique
- •31. Spécificité de l’énoncé littéraire. Discours et récit.
27. Valeur stylistique vis-à-vis de la signification lexicale. Composantes de la valeur stylistique et leur position dans la structure de la signification lexicale.
La notion de la valeur stylistique
la valeur stylistique et la fonction stylistique:
La valeur stylistique fait partie des unités linguistiques en tant qu'éléments d'un système où elle les différencie au point de vue axiologique, imagé et socio-symbolique. Elle se manifeste dans le système de la langue grâce aux relations paradigmatiques de ses éléments et peut aussi se réaliser en parole.
La fonction stylistique se rapporte au niveau de la parole, au processus même de
communication et s’appuie plus sur les moyens d’expression à valeur stylistique, que sur les éléments linguistiques neutres.
la notion de connotation
la connotation comme le terme le plus général embrasse à la fois la valeur et la fonction stylistiques et les dépasse même un peu.La valeur stylistique comprend, entre autres, trois composantes les plus importantes et les plus stables:
composante axiologique (appréciative ou dépréciative)
composante imagée
composante (ou marque) symboliqueComposante axiologique (affective) et sa position dans la structure de la signification lexicale
Composante axiologique (affective) de la valeur stylistique c'est un caractère appréciatif ou dépréciatif ayant le statut d'un sème différentiel (identificateur) dans la
structure de la signification lexicale.
Le sème – est une composante minimale, c’est-à-dire une composante qu’on ne peut plus diviser à ce niveau de la signification. Les composantes proprement émotives ne se réalisent que dans les actes de la parole et ce ne sont pas obligatoirement des moyens d’expression qui y sont destinés par le système de la langue. Par exemple: des mots tels que peur, joie,
amour, haine etc. s’actualisent souvent sans exprimer ni provoquer chez le destinataire de
phénomènes affectifs.Par exemple: la phrase Je crois qu’elle a peur
de son père, prononcée avec une intonation affirmative, ne véhicule qu’un jugement rationnel qui n’a rien à voir avec l’émotivité.
L’axiologie rationnelle n’a pas de rapport avec la valeur stylistique.l Si un jugement de valeur joue un rôle informatif important dans la sémantique du mot il forme une composante axiologique affective.
Si ce rôle est moindre, nous sommes en présence d’une «axiologie rationnelle».axiologie affective
soûlard
pochard
vachard
les caractères axiologiques jouent un rôle prépondérent, identifient une classe d’objets
axiologie rationnelle
ivrogne
méchant
le caractère axiologique se rapporte au niveau générique de la structure de la signification
axiologie affective feignant, flémmard, cossard,dégonflé, foireux, trouillard,péteux,
axiologie rationnelle paresseux, peureux
la deuxième colonne:les composantes «qualité morale, éthique» et «sa dépréciation» se rapportent au niveau générique, archisémique, font entrer ces dénominations dans un groupe large (dépréciation de toutes les qualités morales
et éthiques considérées comme négatives)
Le niveau différentiel de ces dénominations contient des composantes précisant les traits particuliers de la qualité visée (goût pour l’oisiveté; absence de fermeté devant un
danger)
L’appréciation rationnelle porte un caractère très général, ce qui en fait des dénominations neutres.la première colonne:
Le niveau différentiel comporte des caractères supplémentaires: «intensité de la qualité» et «sa dépréciation très forte».
Ces deux composantes sont accéntuées par la marque familière ou populaire de ces
synonymes et par leur forme interne apportant une composante imagée.l La qualité (le goût pour l’oisiveté ou l’absence de fermeté) nous apparaît ici avec le plus d’intensité.
Ces composantes sont très informatives au niveau d’identification - elles constituent la spécificité sémantique des synonymes stylistiques en les opposant aux dénominations neutres.
Conclusion: des deux composantes axiologiques - rationnelle et affective - seule la dernière,
ayant le statut d'un sème différentiel dans la structure de la signification, fait partie de la valeur stylistique.
La distinction des trois composantes de la valeur stylistique n'est guère absolue. Elles se combinent le plus souvent dans la sémantique d'une dénomination (on peut quand même dégager la composante dominante).
La forme interne comprend à la fois une composante imagée et une composante axiologique. La composante imagée est, d'un côté, explicitée dans la structure morphologique et sémantique de l'unité lexicale et, de l'autre, logiquement incompatible avec le noyau conceptuel de la signification → elle est obligatoire et différentielle, mais occupe la position d'un sème
périphérique.
La composante axiologique a une position plus libre dans la signification mais elle doit appartenir à son niveau différentiel pour garder le statut d'un caractère affectif, et non rationnel.
La marque symbolique est représentée par un sème signalétique qui symbolise la sphère et les
conditions communicatives dans lesquelles s'emploie l'unité lexicale. Elle a le statut d'un caractère catégoriel.