
- •26. Catégorie de la norme et sa pertinence en stylistique. La caractéristique stylistique du vocabulaire du français moderne. Marquages diachronique, géo-linguistique et socio-culturel.
- •27. Valeur stylistique vis-à-vis de la signification lexicale. Composantes de la valeur stylistique et leur position dans la structure de la signification lexicale.
- •La notion de la valeur stylistique
- •28.Différenciation stylistique de la langue. Variantes et synonymes. Styles langagiers.
- •Figures de sens ou tropes. Figures de pensée. L’ironie. Les figures de construction
- •30. La cohérence du texte. Les types de séquences. La dimension configurationnelle du texte. La cohésion textuelle. La progression thématique.
- •La cohérence
- •La cohésion
- •La progression thématique
- •31. Spécificité de l’énoncé littéraire. Discours et récit.
26. Catégorie de la norme et sa pertinence en stylistique. La caractéristique stylistique du vocabulaire du français moderne. Marquages diachronique, géo-linguistique et socio-culturel.
Une autre notion fondamentale de la stylistique est la notion de la norme. La norme est un mode habituel de parler adopté par une collectivité donnée. C’est un standard, un modèle de la communication. Dans chaque langue il existe tout un système de normes qui doit constituer la base de l’analyse stylistique. Le système de normes du français moderne comprend: la norme de la langue, la norme littéraire, la norme interne d’un style fonctionnel, la norme neutre, la norme communicative.
La norme de la langue.
C’est l’aspect historique de l’évolution d’une langue qui régit l’élaboration de cette norme. Sont conformes à la norme de la langue tous les faits du système linguistique dans une période donnée. Sont condamnés par cette norme les formes linguistiques tombées en désuétude ou bien des néologismes qui ne sont encore pas adoptés par le système de la langue. Comme la langue évolue constamment la norme de la langue ne reste pas la même pour toutes les étapes de cette évolution. Elle est continuellement revue, précisée, complétée.
Ex.: Au XIX siècle le verbe partir devait s’employer seulement avec la préposition pour: partir pour l’Italie, pour la campagne, etc. La norme du français moderne ne connaît plus de pareilles restrictions et le verbe partir peut s’employer avec plusieurs autres prépositions: partir au front, en voyage, pour l’Amérique [В русском языке в ХIХ в. было нормой ударение дари́т, вари́т, дружи́т. Согласно сегодняшней норме ударение падает на корень да́рит, ва́рит, дру́жит. Исключение звони́т.]
De cette façon tout ce qui est largement employé dans la langue moderne (y compris les expressions populaires, grossières ou vulgaires comme salaud, dégueulasse, etc.) est conforme à la norme de la langue.
La norme littéraire.
Cette norme apporte beaucoup plus de restrictions dans le fonctionnement de la langue que la norme précédente. Il s’agit cette fois de la langue littéraire, c’est-à-dire du meilleur modèle de la langue nationale. La norme littéraire est
propagée par la radio, la télévision, la presse
La norme neutre.
Elle est représentée par un «mode d’expression neutre» qu’on trouve dans la pratique langagière sous forme d’éléments privés de toute valeur stylistique. La norme neutre est la plus étroite.
La norme communicative.
C’est la norme la plus large: elle est représentée par un mode d’expression accessible aux interlocuteurs. C’est la perception adéquate du discours en communication qui sert ici de critère de normativité.
La caractéristique stylistique du vocabulaire du français moderne. Marquages diachronique(это вроде про неологизмы и архаизмы), géo-linguistique(а это, я так думаю, канадский и французский французские языки, но я ничего не нашла) et socio-culturel(ну, это арго, профессионализмы и норма).
Le niveau lexical est stylistiquement un des plus riches.
Comme il a été marqué plus haut, très souvent le français possède toute une série de mots pour désigner un même objet, une même qualité, une même notion qui se distinguent par leur couleur stylistique dont les composantes sont: la composante axiologique (affective), imagée et symbolique.
Il existe plusieurs classifications possibles des synonymes stylistiques.
Une de ces classifications se base sur la norme de la langue et oppose le lexique usuel aux archaïsmes et aux neologisms
Le lexique usuel constitue le fonds essentiel de toute langue. Les mots usuels, courants sont bien connus et largement employés dans toutes les sphères de la communication par les femmes et les hommes, par les ouvriers et par les savants, par les artistes, les ingénieurs, les paysants, les enfants, par tout le monde. Ce sont par exemple: travail, ville, blanc, jeune, devenir, parler, beaucoup, loin, etc. Par contre les archaïsmes sont de vieux mots, tombés en désuétude. Ce sont, par exemple, le mot vélocipède remplacé aujourd’hui par bicyclette ou vélo, le
verbe partir au sens de «partager». On passe pour démodé et ignorant de l’actualité si on parle d’un voyage en aéroplane, ou d’une course en taximètre. On peut rencontrer les archaïsmes dans certaines sphères de la communication notamment dans la jurisprudence (avancement d’hoirie), ou chez certains
écrivains ou journalistes qui utilisent des mots vieillis pour des fins stylistiques différentes.
Les néologismes sont au contraire des mots nouveaux créés par telle ou telle personne (écrivain ou journaliste, par exemple) mais qui ne sont pas connus pour tous les usagers. La création des mots nouveaux s’explique par le besoin
d’expressivité ou par la nécessité de dénommer de nouveaux phénomènes ou objets.
Parmis les écrivains français c’est Hervé Bazin qui invente beaucoup de termes nouveaux:
gratte-grisaille = gratte-ciel qui est souvent gris à cause de la pollution;
être talonné haut = porter des talons hauts;
être embecquée de carmin = mettre du rouge aux lèvres avec une certaine nuance ironique, etc.
En général on crée beaucoup de mots nouveaux, mais ils ont très peu de chance de devenir usuels et pénétrer dans les dictionnaires. Un des exemples est le mot bla-bla inventé par le journaliste Pierre Bénard. Ce mot a pénétré aujourd’hui
dans les dictionnaires et possède même ses dérivés: blablater, blablateur
Il existe la terminologie scientifique; administrative, sportive, etc. Chaque style fonctionnel écrit possède sa propre terminologie: terminologie scientifique: phonologie, prosodie, tube électronique, neutron, cathode, etc;
terminologie administrative: ratification, plénipotentiaire, parapher, protocole, code pénal, etc.;
terminologie des journalistes: adepte, démocratie, dictature, à la une, etc.
A la différence des mots usuels le terme possède le plus souvent une seule valeur bien déterminée ce qui contribue à la clarté des textes spéciaux.
La terminilogie spéciale ne représente qu’une partie du vocabulaire de tel ou tel style écrit à côté du lexique usuel et d’une troisième couche qu’on pourrait appeler «lexique livresque». Cette troisième couche est commune à tous les styles écrits contrairement au langage familier.
Cf.:
lexique livresque: incurie demeure dérober parfois aliéné
lexique usuel: négligence maison voler quelquefois fou
lexique familier: laisser-aller baraque piquer des fois piqué
Les mots livresques se distinguent du lexique familier d’une part et du lexique usuel d’autre part par leur caractère plus soutenu, plus recherché. Ceci permet de procéder à une classification stylistique du lexique qu’on pourrait appeler verticale. Elle se base sur la norme littéraire. Le niveau le plus élevé sera occupé dans cette classification par les mots livresques, soutenus. Les deux niveaux inférieurs comprennent le lexique usuel (courant) et familier. Ce dernier occupe une position plus basse à la limite de la norme littéraire. Bien que moins recherchés que le
lexique livresque ou usuel les mots familiers restent conformes à la norme littéraire. Au delà de cette norme nous trouvons les termes populaires et finalement argotiques.
lexique livresque
lexique usuel
lexique familier norme littéraire
lexique populaire
lexique argotique
Про то, как с течением времени слова становятся приличнымиLes mots populaires à la différence des termes familiers violent la norme littéraire à cause de leur caractère grossier et vulgaire. Pourtant il n’est pas facile de tracer une frontière nette entre le lexique familier et populaire. En outre la couleur stylistique des mots (plus haut nous avons constaté que la couleur stylistique contient trois composantes: axiologique (affective), imagée et symbolique qui sont enregistrées dans les dictionnaires de la langue française de la façon suivante: composante axiologique: iron. - ironique, pej. - péjoratif, plaisant (шутливое), ou encore: terme de tendresse, laudatif etc.; composante imagée: fig. - figuré; composante symbolique: cour. - courant, fam. - familier, pop. - populaire, vulg. - vulgaire, arg. - argotique, enfant. - enfantin, poét. - poétique, litter. - littéraire,
admin. - administratif, techn. - technique, sc. – scientifique) varie avec le temps. Les mots
qui étaient autrefois perçus comme vulgaires peuvent perdre au fur et à mesure leur
caractère grossier et devenir familiers et même usuels.
Ecoutons à ce propos la définition du verbe bouffer par Claude Duneton:
«Grossier au XIX siècle, vulgaire jusqu’en 1950, il est devenu simplement familier, même dans la «bonne société.» (Le guide du français familier, p. 336).
C’est le souci d’expressivité, d’affectivité qui pousse les gens à remplacer les mots usuels et neutres par les mots familiers qui sont plus expressifs. C’est le même souci qui explique les emprunts que fait le langage familier à l’argot et au français populaire.
L’auteur cite d’autres expressions intermédiaires: je m’en moque, je m’en fiche, je m’en fous.
La dernière expression est grossière selon A. Sauvageot, mais fréquente.
Dès la fin du XIX siècle les mots argotiques commencent à pénétrer dans la langue commune. Aujourd’hui une grande partie de l’argot a perdu son caractère secret et s’emploie largement par les Français, comme nous l’avons vu plus haut. Cette couche spécifique d’origine argotique dans le vocabulaire des Français est aussi désigné par le terme d’argot. C’est la deuxième valeur de ce terme. (lourde - porte, loupiot - ребёнок, loufiat - официант).
Finalement ce terme s’applique aujourd’hui à toute sorte de langages professionnels: on parle de l’argot militaire, de l’argot des écoles, de l’argot du théâtre, de l’argot des aviateurs, etc.
uelques exemple de l’argot scolaire: antisèchе (шпора), plonger (провалиться), exam, exo (exercice), rédac
(сочинение), bouquin (livre),
L’argot du spectacle: saucisson (плохая песня, мелодия).
A côté de l’argot il existe aussi différents jargons. Selon la définition de J. Marouzeau, le jargon c’est une «langue artificielle employée par les membres d’un groupe désireux de ne pas être compris des non initiés ou au moins de se distinguer du commun».
Beaucoup de mots sont emprunté à l’anglais, une certaine partie au verlan, très à la mode aujourd’hui
Verlan (= l’envers) СВЕТКА ЕГО ЛЮБИТ est le langage basé sur l’inversion de syllabes. Si le résultat n’est pas facilement prononçable, on modifie phonétiquement le mot obtenu: laisse tomber → laisse béton, les keufs ← les flics, les femmes → les meufs, branché → chébran.
géo-linguistique –
L’anglais et le français sont les deux langues officielles au Canada. Les documents et communications officielles ont l’obligation d’être rédigés à la fois en anglais et en français.
Alors que dans la majorité des provinces on parle plutôt anglais, le Québec et le Nouveau Brunswick ont pour langue officielle le français. Le reste du Canada est majoritairement anglophone.
La langue représente un critère important dans le choix de la destination pour effectuer son séjour PVT au Canada.
Il faut savoir que l’accent des francophones canadiens peut paraître fort pour un Français et au premier abord il n’est pas forcément aisé de communiquer. De plus le vocabulaire utilisé au Canada est parfois différent de celui utilisé en France, tout du moins pas toujours dans les mêmes circonstances, ce qui peut amener à des situations cocasses ! Ainsi il n’est pas rare d’écouter des Français dire que l’on arrive mieux à se comprendre au Québec en utilisant l’anglais !
Français québécois |
Traduction française |
> Expressions |
|
Il ne se mouche pas avec des pelures d’oignons ! |
Il a l’air de rouler sur l’or ! |
Aller se secouer les plumes |
Aller prendre l’air |
Tire toi une bûche ! |
Approche-toi une chaise ! |
C’est plate ! |
C’est ennuyant ! |
Prendre une chance |
Prendre un risqué |
Prendre une marche |
Faire une balade |
En avoir masse |
En avoir beaucoup |
Etre tanné |
En avoir marre |
Faire l’épicerie |
Faire les courses pour manger |
> Vocabulaire |
|
A tantôt |
A plus tard |
Allo |
Hello |
Apitchoumer |
Eternuer |
Barrer |
Fermer à clé |
Bas |
Chaussettes |
Batterie |
Pile |
Bienvenue |
De rien |
Blonde (Je vous présente ma blonde…) |
Petite copine |
Bon matin |
Bonjour |
Bec |
Un bisou, un baiser |
Bécosses |
Les toilettes |
Chandail |
Gilet, mais aussi pull ou t-shirt |
Char |
Voiture |
Chaussettes |
Pantoufles |
Chicane |
Dispute |
Chum (Je vous présente mon chum…) |
Petit copain |
Dépanneur |
Epicerie ouverte tard le soir |
Déjeuner |
Petit-déjeuner |
Diner |
Déjeuner |
Dispendieux |
Cher |
Fin de semaine |
Week-end |
Se frencher |
S’embrasser sur la bouche |
Gaz |
Essence |
Gomme |
Chewing-gum |
Gosses |
Les testicules (ne jamais demander à quelqu’un comment vont ses gosses !) |
Jaser |
Discuter, parler |
Joke |
Plaisanterie |
Laveuse |
Machine à laver le linge |
Magasiner |
Faire du shopping |
Mitaines |
Moufles |
Niaiser |
Se moquer |
Sécheuse |
Sèche-linge |
Souper |
Diner |
Tabarnac |
Blasphème très populaire |
Valise |
Coffre d’une voiture |
Vidanges |
Les poubelles |
Virage en U |
Demi-tour |
Revenant à la classification stylistique du vocabulaire français signalons une dernière opposition importante, celle entre le lexique neutre et le lexique coloré. Les termes à couleur stylistique zéro s’opposent dans ce cas aux mots stylistiquement colorés c’est-à-dire possédant une ou plusieurs composantes stylistiques étudiées plus haut: composante axiologique affective, composante imagé, composante symbolique.