
- •1.1.2. Objet de l’analyse économique des marchés
- •Section 2. Caractéristiques et structures d’un marché
- •Section 3. La loi de l’offre et de la demande.
- •Section 4. Les équilibres d’un marché.
- •4.1. Définition.
- •4.2. Prix rigides et prix flexibles.
- •Section 5. Les quantités à l’équilibre lorsque tous les agents sont price takers.
- •5.1. Les choix des consommateurs et la demande de biens.
- •5.1.1. Les axiomes de comportement.
- •5.1.2. La carte d’indifférence
- •5.1.3. Les courbes d’indifférence et la substitution entre les biens.
- •5.1.4. La contrainte de budget
- •5.1.5. La détermination de l’équilibre du consommateur
- •5.1.5. La demande des biens.
- •5.1.6. Les déplacement de l’équilibre et les courbes de demande du consommateur
- •5.1.7. La courbe de demande collective d’un bien.
- •5.2. La courbe d’offre collective d’un bien.
- •5.2.1. Les choix des producteurs : production, coûts.
- •5.2.2. L’évolution des coûts en fonction des quantités produites : analyse de long terme
- •5.2.3. Les recettes des ventes.
- •5.2. Détermination des quantités échangées lorsque offreurs et demandeurs sont price takers
- •5.3. Types d’équilibre à prix rigides
- •Section 6. Applications : l’oligopole et le monopole naturel
- •6.1. Oligopole et prix limite
- •6.1.1. Les termes du modèle et la fixation du prix
- •6.1.2. L’oligopole
Section 5. Les quantités à l’équilibre lorsque tous les agents sont price takers.
5.1. Les choix des consommateurs et la demande de biens.
5.1.1. Les axiomes de comportement.
On peut définir les comportements des consommateurs sur la base de leurs besoins en supposant qu’ils sont rationnels. C’est à cette seule condition que l’on est capable de décrire son comportement. Etre rationnel suppose alors que les consommateurs peuvent établir des jugements de préférence à l’égard des biens et qu’ils se comportent conformément à ces jugements de préférence. Les préférences des consommateurs peuvent être décrites sur la base des axiomes de comportement. Il en existe 5 :
Axiome de comparaison : En présence de deux paniers de biens, soit X et Y comprenant chacun des quantités différentes de deux biens b et v, le consommateur peut toujours exprimer l’un des jugements alternatifs suivant : il préfère le panier X au panier Y, il préfère le panier Y au panier X, il est indifférent entre les paniers X et Y : X > Y ; Y > X ; X ~ Y
Axiome de transitivité : Quel que soient les paniers de biens X, Y, et Z, si la consommation de X est préférée à la consommation de Y, et la consommation de Y est préférée à celle de Z, alors la consommation de X est préférée à celle de Z : X > Y , Y > Z , alors X > Z
Axiome de dominance ou de non-saturation : soient deux paniers de biens Y et Z ne contenant que des biens b et v ; si le panier Y contient autant de b que le panier Z mais contient plus de v, alors le panier Y est préféré au panier Z : Y(qb,qv) et Z(q’b,q’v) tel que qb=q’b et qv>q’v alors Y > Z
Axiome de substituabilité : soient deux paniers de biens Y et Z ne contenant que des biens b et v, le panier Z contenant autant de b que le panier Y mais un peu moins de v ; Y est préféré à Z (dominance) mais il existe une certaine quantité de b telle qu’en l’ajoutant au panier Z, le nouveau panier obtenu Y’ soit indifférent à Y pour le consommateur : Y = (qb,qv) et Z = (qb, q’v) tels que Y > Z, il existe une quantité dqv qui ajoutée à Z constitue un nouveau panier Y’ = (qb,q’v+dqv) tel que Y ~ Y.
Axiome de convexité stricte : soient deux paniers de biens Y et Y’ contenant des quantités différentes de biens b et v mais entre lesquels le consommateur est indifférent. Le panier Y*, composé d’une moyenne arithmétique des quantités de b et v contenues dans Y et Y’ est toujours préféré à ces deux derniers.
Si l’individu respecte ces axiomes dans ses jugements, il est possible de classer selon ses préférences, et en tenant compte des cas d’indifférence, tous les paniers de biens qu’on pourrait lui présenter. Un tel classement est appelé « préordre ». Puisqu’il est fondé sur des jugements de préférence, on dit « préordre de préférence ». Ce préordre dépend des individus et est donc subjectif.
5.1.2. La carte d’indifférence
La carte d’indifférence représente l’ensemble des choix préférés et ceux qui sont équivalents au moyen d’une famille de courbes appelées « courbes d’indifférence ». A l’aide des axiomes de comportement, il est possible de construire l’une de ces courbes ainsi que l’ensemble de la carte.
Partons du panier de bien Y contenant 20 litres de bière et 30 de vin. Supposons qu’une certaine quantité d’un de ces biens (10l de vin par exemple) soit enlevé à ce panier : la combinaison de biens Z est obtenue et selon le premier axiome, le consommateur est capable de choisir entre Y et Z, selon le troisième (dominance) il choisira Y. Selon le quatrième axiome (substituabilité) il existe cependant une certaine quantité de l’autre bien (la bière) qui ajoutée au panier Z donnera naissance à un nouvel assortiment équivalent à Y au yeux du consommateur soit par exemple une quantité de 10l de bière. On obtient Y’ qui est indifférent à Y. En répétant ce type d’expérience avec des quantités différentes on peut obtenir toutes les combinaisons des deux biens entre lesquelles le consommateur est indifférent. L’ensemble de ces points décrit une courbe continue qui décrit la totalité des assortiments : c’est la courbe d’indifférence.
En vertu du troisième axiome (dominance) une courbe d’indifférence descend de gauche à droite. En vertu du cinquième axiome (convexité) une courbe d’indifférence est convexe par rapport à l’origine des axes.
En vertu des axiomes de dominance et de transitivité, le principe suivant s’applique à la carte d’indifférence : plus le consommateur se situe sur une courbe d’indifférence élevée, plus son niveau de satisfaction est élevé. En effet, chaque courbe représente un ensemble de combinaisons de biens équivalentes entre elles, mais préférées à l’ensemble des combinaisons représentées par les courbes d’indifférence inférieures. Les courbes d’indifférence peuvent donc être vues comme des « courbes de niveau de satisfaction » et ce niveau croit à mesure que l’on s’éloigne de l’origine des axes.