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Section 2 : La multinationalisation des firmes

La théorie de la multinationalisation des firmes consiste à analyser et à expliquer les raisons qui incitent une firme à approvisionner un marché étranger par la production sur place. Cette théorie a été développée à partir de trois modèles de référence, employés à l’origine dans le cadre d’une économie fermée : la concurrence imparfaite, la théorie des coûts de transaction et la concurrence stratégique.

1. Les firmes multinationales et les imperfections de la concurrence

Bien que les multinationales soient un phénomène ancien (fin du 19ème siècle), leur analyse est récente (depuis les années 1960), avec le développement parallèle de l’économie industrielle. Les premiers travaux qui se réfèrent aux multinationales sont ceux de Hymer (1968), de Vernon (1966) et de Kindleberger (1969) : Hymer explique la multinationalisation des firmes par les imperfections du marché, Vernon développant une théorie fondée sur le cycle de vie du produit, les économies d’échelle et le lien entre l’innovation et les caractéristiques des nations, et Kindleberger exposant pour sa part le principe général des avantages monopolistiques.

Dans leurs modèles respectifs, les trois auteurs cherchent à caractériser les conditions minimales qui rendent la multinationalisation à l’étranger plus rentable qu’une autre forme d’approvisionnement d’une marché extérieur (comme par exemple les exportations). Dans ce contexte, il est indispensable que la firme détienne un avantage monopolistique sur ses concurrents extérieurs (portant sur les imperfections concurrentielles sur le marché des biens et/ou des facteurs de production). Dans ces conditions, une firme peut devenir une multinationale pour plusieurs raisons, par exemple parce qu’elle dispose d’un avantage sur les entreprises concurrentes locales, parce qu’elle dispose d’un avantage sur les firmes installées à l’étranger, ou encore parce qu’elle utilise cet avantage par un investissement direct à l’étranger.

Kindleberger insiste plus particulièrement sur les deux premiers aspects. Pour l’auteur, la firme doit posséder un avantage monopolistique sur les entreprises étrangères : à l’origine, toute firme produisant à l’étranger est désavantagée par rapport aux firmes domestiques, pour des raisons de goûts des consommateurs locaux, des usages ou encore de la faible connaissance des pratiques juridiques locales. La firme multinationale doit donc surpasser ce désavantage pour s’imposer sur les firmes domestiques. Plus précisément, l’avantage monopolistique réside dans la faiblesse relative à la nationalité. Kindleberger explique son émergence en définissant trois catégories d’imperfections de la concurrence : l’imperfection de la concurrence sur le marché des biens (par la différenciation des produits), l’imperfection de la concurrence sur le marché des facteurs de production (par l’instauration de brevets par exemple), et l’imperfection relative à l’existence des économies d’échelle. Nous retrouvons ici les variables du modèle des barrières à l’entrée de Bain, Sylos-Labini et Modigliani, mais il est ici question d’expliquer pourquoi l’entrée du concurrent étranger réussit.

Hymer et Rowthorn (1970), puis Knickerbocker (1973), Flowers (1976), Graham (1978) et Lanteri (1985), proposent une approche voisine qui s’appuie sur la théorie de l’oligopole, en intégrant l’interdépendance des firmes (réaction oligopolistique et échange de menaces). En prenant comme cadre d’étude l’implantation des firmes européennes aux Etats-Unis, les auteurs justifient l’investissement direct comme la réponse des firmes européennes à l’implantation des firmes américaines en Europe (dans la mesure où l’implantation des multinationales américaines en Europe dans les années 1960 et 1970 a déstabilisé les oligopoles des firmes domestiques européennes, conduisant à un mouvement de concentration aboutissant à l’acquisition d’avantages monopolistiques qui rend possible l’investissement direct aux Etats-Unis). Toutefois, les études empiriques ne permettent pas de corroborer de manière fiable ces suppositions.

La théorie des barrières à l’entrée donne des explications sur l’incitation d’une firme à devenir une multinationale, le moyen étant l’avantage monopolistique qu’elle détient par rapport à ses concurrentes étrangères.

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