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Thème №9. La phraséologie.

Problèmes à étudier:

  1. Les traits distinctifs des phraséologismes.

  2. La classification des phraséologismes.

  3. Les particularités des locutions phraséologiques.

1. La phraséologie c’est une brache de lexicologie qui est un peu à part, car elle n’étudie pas les mots, mais fixe pour son objet les groupements de mots stables, des constructions syntaxiques qui sont des équivalents des mots. Dans chaque langue il existe des groupements de mots passagers et stables. Les groupements de mots passagers se forment d’après des lois de la syntaxe, ce sont des mots qui se combinent librement au moment de la parole. Les mots, composant des groupements phraséologiques passagers, peuvent se combiner librement avec d’autres mots. Ils gardent leur sens, et le sens du groupement de mots passagers peut être considéré comme ensemble des sens des mots composants.

Les groupements de mots stables existent dans la langue tout faits. On ne les forme pas au moment de la parole, on les reproduit. Les éléments des groupements de mots stables ont perdu leur indépendance. Les groupements stables expriment une seule idée, leurs éléments expriment une idée unique, ils sont considérés dans leur unité indissoluble. Ainsi, tenir la tête – «держать голову» est un groupement de mots libre; tenir tête à quelqu’un − «оказывать сопротивление» – un groupement de mots stable.

Les groupements stables ont pour base les groupements libres qui, étant fréquemment employés, ont perdu leur autonomie et ont reçu leur caractère imagé.

Certains linguistes ont des problèmes en ce qui concerne la délimitation des groupements stables et des groupements passagers car les critères sont très variés. Certains linguistes ne reconnaissent que l’existence des groupements stables (Nyrop, Sechehaye).

Les locutions phraséologiques se distinguent des groupements de mots libres conformément à trois indices [Bally 1965, Guiraud 1964, Назарян 1976, Шанский 1968]:

  1. Unité de forme et de sens.

  2. Ecart de la norme grammaticale.

  3. Valeurs métaphoriques particulières.

  1. L’unité de forme et de sens des locutions phraséologiques se manifeste dans ce que, du point de vue sémantique et structural, elles sont indissolubles, elles forment une unité: rompre les chiens; ni peu, ni prou. Leurs composants sont si étroitement liés que le sens de la locution phraséologique ne s’explique pas à partir des sens des éléments composants: courir comme un dératé (courir très vite), manger la grenouille (dépenser l’argent de l’autrui). Dans ce cas il s’agit du caractère idiomatique de la locution phraséologique (идиоматичность). Son degrès peut être plus ou moins élevé. Par exemple, dans la locution phraséologique changer de disque (changer le sujet de la conversation) le degrès du caractère idiomatique est plus bas que dans la locution phraséologique rompre les chiens (faire cesser la conversation indésirable)

Les locutions phraséologiques représentent une unité syntaxique: elles jouent le rôle d’un terme de la proposition: cela coûte les yeux de la tête (très cher) est un complément circonstanciel de quantité. Il est alors évident qu’il est impossible de remplacer un composant de la locution phraséologique par un synonyme, mais on remplace toute la locution par un mot, qui est synonymique à toute la locution. Par exemple, prendre ses jambes à son coup – fuir. Ce mot s’appelle terme d’identification [Bally].

  1. L’écart de la norme grammaticale prévoit la présence dans la locution phraséologique d’un archaïsme grammatical ou lexical. L’archaïsme lexical c’est un mot vieilli, qui ne s’emploie plus indépendamment, mais il se conserve dans les locutions phraséologiques idiomatiques. Par exemple, se tenir coi, avoir maille à partir avec.

L’archaïsme grammatical représente les vestiges de l’ancienne grammaire, il ne correspond pas à la norme de la langue actuelle (par exemple, l’absence de l’article, les vestiges de l’ancienne déclinaison): avoir peur (absence de l’article), c’est la que gît le lièvre(l’ordre des mots).

  1. Le caractère métaphorique des locutions phraséologiques c’est leur particularité typique. Cela est lié avec ce qu’à la base des locutions phraséologiques se trouvent toujours les groupements de mots libres. Il se produit le processus suivant: quelque sème peu important résultant de la fusion des sens des éléments composants devient base du processus de croisement de sèmes (voir thème №4), ce qui crée l’effet métaphorique de la locution phraséologique. Par exemple: tenir tête (groupement de mots libre) donne le sens idiomatique métaphorique à la locution phraséologique tenir tête à quelqu’un.

2. On peut classer les phraséologismes à partir des critères différents.

1) D’après leur origine. On distingue les locutions phraséologiques d’origine française (poser un lapin à quelqu’un, faire Charlemagne) et les locutions phraséologiques empruntés (guerre froide).

2) D’après leur structure grammaticale on distingue les locutions phraséologiques substantivales (une oie blanche), adjectivales (dur à la détente), verbales (être près de ses sous), adverbiales (à la vas et je te pousse).

3) D’après le critère communicatif on distingue les locutions phraséologiques communicatives et non-communicatives. Les premières comportent des rapports de prédicativité, par exemple, la fin couronne l’oeuvre, qui va à la chasse perd sa place. Les secondes ne servent qu’à nommer: la corne d’abondance.

4). D’après le critère sémantique. Cette classification est la plus importante pour la lexicologie. Ch. Bally a élaboré la classification des locutions phraséologiques [Bally 1965]. Sa classification est basée sur le critère sémantique. Il ne prend pas en considération les particularités grammaticales des locutions phraséologiques.

Il distingue trois catégories:

  1. Groupements de mots libres.

  2. Séries phraséologiques (la cohésion des termes n’est que relative, ce sont les groupements relativement libres).

  3. Unités phraséologiques où la cohésion est absolue.

V.V.Vinogradov a développé l’idée de Ch. Bally. Sa classification s’appuie sur celle de Ch.Bally, mais il s’y est ajouté le degré de la cohésion sémantique des éléments [Виноградов 1965]. Il distingue:

1. Les groupements soudés – les soudures (фразеологические сращения).

2. Les ensembles phraséologiques (фразеологические единства).

3. Les combinaisons phraséologiques (фразеологические сочетания).

Les soudures – sont des groupements dont le sens est conventionnel (comme des mots non-motivés). Leur sens ne peut pas être expliqué par celui des mots composants: croquer les marmots, avoir du pif, faire long feu, rompre les chiens. C’est l’histoire qui permet d’expliquer leur sens:

Ne pas être dans son assiette – est basé sur l’oubli de l’image qui était à la base (assiette – manière d’être).

Mettre au violon −sur l’épisode oublié quand on mettait le serf dans une chambre isolée avec un violon pour le punir).

Avoir maille à partir avec quelqu’un – sur l’idée de partager l’argent avec quelqu’un.

Poser un lapin à quelqu’un – il s’agit des trucs d’un prestidigitateur.

Parfois les soudures contiennent des archaïsmes grammaticaux et des archaïsmes lexicaux: à la queue leu leu (à la queue du loup); absence de l’article – archaïsme grammatical, leu − archaïsme lexical. Lans la locution phraséologique avoir maille à partir avec quelqu’un, maille, partir sont des archaïsmes lexicaux: maille voulait dire monnaie, partir − partager.

Les ensembles phraséologiques sont des unités phraséologiques motivées qui peuvent être comprises à partir des significations des mots composants, pris au sens figuré. Le sens est compréhensible. Sauter aux yeux, avoir la langue bien pendue, prendre quelqu’un la main dans le sac.

Cette motivation est relative. Les soudures et les combinaisons phraséologiques appartiennent au vocabulaire. Ils sont des équivalents des mots.

Les combinaisons phraséologiques sont des groupements relativement libres. Les combinaisons phraséologiques ne jouent pas le rôle des membres de la proposition. Un des leurs composants a une signification phraséologique liée et l’autre est libre. La signification liée est entravée par l’usage, l’emploi. Par exemple, rompre les liens d’amitié, mais pas déchirer ou casser.

Les combinaisons phraséologiques devenues imagées peuvent être considérées comme soudures ou ensembles phraséologiques (rompre la paille avec quelqu’un – se brouiller).

Selon P. Guiraud il faut distinguer deux types de groupements de mots.

1. Locutions phraséologiques proprement dites.

2. Unités analytiques (les mots analytiques).

Entre ces deux types il y a beaucoup de commun:

  1. Une certaine stabilité qui consiste en ce que les locutions ne sont pas créées au moment de la parole, ils existent dans la langue comme des mots. Ils ont une fonction nominative – servent à nommer.

  2. Absence de l’intégrité formelle (раздельнооформленность) consiste en ce qu’on peut intercaler un élément entre les parties composantes (la négation, l’inversion, l’ordre des mots):. perdre la tête, ne pas perdre la tête, prendre fuite, la fuite qu’il a prise.

  3. Un sens unitaire, avoir peur – craindre.

Elles se distinguent par:

a). Les unités analytiques sont formées d’après un modèle: avoir peur, avoir soif (le même modèle).

b). Ces unités possèdent une communauté sémantique: homme d’état, homme d’affaire, homme de lettres. Homme joue le le rôle du suffixe d’agent.

c). Les locutions phraséologiques n’ont pas de modèle. Même si la structure est la même il n’y a pas de transparence sémantique: rompre les chiens (cesser une conversation indésirable), tondre un oeuf (économiser), prendre la mouche (s’emporter).

d). Les locutions phraséologiques possèdent un caractère idiomatique et les unités analytiques ne le possèdent pas: avoir peur, homme d’état, faire peur – le sens dépend de chaque élément.

e). La fonction nominative est essentielle pour les unités analytiques:. industrie- clef, femme de chambre.

Pour les locutions phraséologiques la fonction nominative n’est pas essentielle. Ici c’est la fonction expressive qui prédomine (rompre les chiens).

f). Les locutions phraséologiques gardent leur caractère imagé, tandis que celui des unités analytiques s’est effacé: monter sur ses ergots (se faire valoir), recevoir une douche (être réprimandé) sont imagées, tandis que avoir faim, jeter un regard ne le sont pas.

f). Les locutions phraséologiques peuvent avoir comme homonymes des groupements de mots libres. Un coup de foudre – 1) удар грома; 2) любовь с первого взгляда; tendre la perche à qqn – 1) подать шест; 2) подать руку помощи.

Les unités analytiques n’ont pas d’homonymes.

3. Les locutions phraséologiques ont leurs particularités:

1. Ainsi que les mots, les phraséologismes peuvent être polysémiques, cette polysémie est très répandue. Rendre la main – 1) отпустить поводья; 2) выпустить из рук управление; 3) дать волю; 4) умерить претензии; 5 уступить место.

2. La synonymie est aussi propre aux locutions phraséologiques. Par exemple, se mettre en colère - prendre la mouche, s’emporter comme une soupe au lait, être hors des gonds.

Les synonymes phraséologiques peuvent être:

  1. sémantiques qui ajoutent des nuances supplémentaires: de quantité, d’intensité, nuances contextuelles). Par exemple, manger sur le pouce (vite), casser la croûte (peu), entrer en colère (entrer en rage) – intensité, avoir le trac (avoir peur avant l’entrée en scène) – nuance contextuelle.

  2. stylistico-fonctionnels: avoir de la chance (neutre), avoir de la veine (fam.).

  3. stylistico-émotionnels (d’après le degrès du caractère imagé): prendre sur le fait et prendre la main dans le sac.

Il faut distinguer les synonymes et les variantes phraséologiques des locutions phraséologiques qui se distinguent par un élément, mais qui ont la même signification et qui sont basées sur la même image. S’il y a différence de sens, nous sommes en présence des synonymes, dans le cas contraire – ce sont des variantes. Par exemple, jeter (mettre, abattre ) cartes sur table – ne pas cacher ses intentions.

Dans les variantes on peut omettre les mots: aimer comme une prunelle de ses yeux, aimer comme ses yeux.

Il y a parfois des variantes grammaticales: tondre un oeuf, tondre sur un oeuf.

Quant à l’origine des locutions phraséologiques, elle peut être différente. D’habitude, se sont les groupements libres dont la signification est devenue expressive. Puis ils sont devenus stables. Dans la langue française il y a beaucoup de locutions phraséologiques qui sont venues du domaine de la chasse: lever le lièvre; chasser deux lièvres à la fois; rompre les chiens; de la langue artistique: jouer le premier violon; des événements historiques: pour le roi de Prusse.

Devoirs d’autocontrôle:

  1. Donnez la définition de la locution phraséologique. Nommez les indices permettant de différencier les locutions phraséologiques et les groupements de mots libres.

  2. Quel est le sens des phraséologismes ci-dessous? Sont-ils motivés ou non? Si oui, dites quelle est leur motivation.

La corne d’abondance ; faire la barbe à qqn ; donner carte blanche; revenir bredouille ; le jeu ne vaut pas la chandelle ; monter sur ses grands chevaux ; faire chou blanc ; être né coiffé ; avoir coiffé sainte Cathérine ; faire le diable à quatre; se mettre le doigt dans l’œil ; donner du fil à retordre ; graisser la patte à qqn ; c’est le hic ; pleurer comme une Madeleine ; vendre la mèche ; Paris vaut bien une messe ; après moi le déluge ; manger de la vache enragée ; mentir comme des arracheurs de dents ; tomber dans les pommes ; être dans les temps ; faire long feu ; damer le pion à qqn.

3. Remplacez les locutions phraséologiques par un mot-synonyme.

1. Tous ces samedis passés à donner des coups de main dans la boutique de mon père étaient très enrichissants.

2. Mon frère se retira à l’anglaise juste au moment où moi-même m’apprêtais à quitter la salle.

3. Je me mettrai en quatre pour trouver un nouveau job dès lundi.

4. Elle m’a littéralement mis sur la paille.

5. Les combattants de feu se sont précipités en masse dans les escaliers.

6. Novacek s’apprêtait à tourner les talons.

7. Les défenseurs ne disposent plus guère d’autres porte de sortie.

8. Il avait un œil qui disait merde à Vautre.

9. Depuis quand les familles vendent-elles la mèche ?

10. Même son de cloche chez certains diplomates français en poste au Pakistan.

4. Trouvez des locutions ou des mots antonymiques des phraséologismes:

1) abattre de l’aile ; 2) travailler comme un nègre ; 3) être en bonnes termes ; 4) à grands pas ; 5) être tout oreille ; 6) fermer les oreilles ; 7) ne rien avoir dans le ventre ; 8) c’est dans tes cordes ; 9) mettre fin ; 10) revenir sur ses pas ; 11) mettre à la porte.

5. a) Les locutions peuvent être :

1) motivées, on peut déduire le sens globale de la locution du sens de ses composants;

2) immotivées, quand le sens ne découle pas des composants ;

3) à signification phraséologiquement liée. L’alliance des mots est traditionnelle, fixée par l’usage ;

4) à valeur expressive, motivée ou immotivée, basée sur le jeu de mots, des calambours, proverbes.

b) Classez les locutions suivant ces critères:

Que je sois pendu si je mens ; pleurer comme une fontaine ; léger comme un éléphant ; prendre en grippe ; abandonner la partie ; rendre compte ; il ne faut pas réveiller le chat qui dort ; crever de rire ; quadriller une ville ; prendre en compte ; ne pas avoir un poil de sec ; prendre à rebrousse poil; faire une bourde ; rire comme une baleine ; s’y prendre comme des manches ; prendre qqn de court ; payer rubis sur l’ongle ; depuis belle lurette ; mettre au pas ; jouer un mauvais tour ; en avoir sa claque.

  1. Distribuez les groupements de mots suivants en trois groupes, en vous basant sur la classification de V.V.Vinogradov. Marquez les archaïsmes grammaticaux et lexicaux.

Les groupements soudés

Les ensembles phraséologiques

Les combinaisons phraséologiques

changer de disque, une belle main, croquer des marmots, mettre au violon, blesser les convenances, avoir maille à partir avec qqn, engager la conversation, prendre en faute, être muet comme une carpe, à son gré, sans coup férir, laver la tête à qqn.

  1. Faites entrer dans les locutions phraséologiques les mots ci-dessous: maille, peu, leu, coi, insu, férir, merci, hors, noise, assiette, pas, poudre, belle.

Expliquez ces locutions, donnez leur synonymes lexicaux ou phraséologiques (si possible).

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