Добавил:
Upload Опубликованный материал нарушает ваши авторские права? Сообщите нам.
Вуз: Предмет: Файл:
francais 3 2008.doc
Скачиваний:
11
Добавлен:
01.04.2025
Размер:
1.28 Mб
Скачать

Changer pour survivre

Pendant le XIXe siècle et jusqu’au milieu des années 70, l’industrie française a été le moteur de la croissance économique du pays; elle a créé des millions d’emplois, produit des quantités accrues des biens, assuré des progrès techniques considérables, permis la constitution de puissantes régions urbaines et entraîné le développement d’activités nombreuses dans les commerces et les services.

Cet âge d’or de l’industrie a commencé au XIXe siècle avec le développement de la sidérurgie à proximité des gisements de charbon et de fer et de la grande industrie textile dans la région lyonnaise. Vers la fin du siècle d’autres industries apparaissent sur les lieus de production de l’hydroélectricité: industrie de l’aluminium, électrochimie, alors que les branches nées plus tôt poursuivent leur développement. Ces industries de la première génération ont évolué en permanence: elles se sont modernisées au gré des progrès techniques, se sont adaptées aux exigences nouvelles des marchés et ont gagné en productivité.

Cependant, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ces activités se développent dans un cadre protectionniste: à l’abri des barrières douanières mises en place à partir 1892 l’industrie française contrôle son marché intérieur et craint peu la concurrence extérieure: elle dispose, en outre, du vaste débouché de l’empire colonial qu’elle approvisionne en biens d’équipements et en produits manufacturés. Pendant l’entre-deux-guerres de nouvelles industries se sont développées: ce sont les industries de la deuxième génération comme la pétrochimie, l’automobile et l’aéronautique qui connaîtront leur plein développement après 1945. En effet, après la Seconde Guerre mondiale, les exigences de la reconstruction nationale, puis la hausse constante et vigoureuse du niveau de vie conduisent à un essor sans précédent. Pourtant, les industries de la première génération connaissent leur premières graves difficultés: l’abaissement des tarifs douaniers et la libéralisation des échanges puis leur suppression progressive dans le cadre du Marché Commun révèlent le vieillissement de l’appareil industriel français face à celui de certains concurrents étrangers: en outre la France perd peu à peu ses marchés exclusifs d’Outre-mer, les colonies devenant indépendantes les unes après les autres. Dès les années 50 des mesures de restructuration et de relance sont prises pour moderniser des branches dont certaines, comme le textile, vont désormais perdre des emplois. Les années d’après-guerre sont donc celles de l’automobile, de l’aéronautique, de la chimie de synthèse, du matériel électrique comme les années de la fin du XIXe siècle avaient été celles de la sidérurgie et du textile.

Les industries de la deuxième génération vont devenir les moteurs de la croissance et leur essor va participer au développement régional: ne pouvait-on pas alors, d’un seul coup, provoquer la création des milliers d’emplois dans une ville de province en installant une usine de construction automobile ou en implantant des ateliers de montage de téléphones ou d’appareils électroménagers?

Cette ère est aujourd’hui révolue; pans entiers de l’industrie connaissent des difficultés profondes: la sidérurgie et le textile bien sûr, qui n’en finissent pas d’être en crise, mais aussi la construction navale et les industries de la seconde génération, comme l’automobile, qui, touchées à leur tour, perdent désormais des emplois: d’importantes unités de raffinage ont dû être fermées. Depuis 1974, l’industrie française a perdu plus d’un million d’emplois et sa part recule dans la création de la richesse nationale.

Les raisons de ces bouleversements sont de deux types:

I. L’économie française est de plus en plus dépendante de l’extérieur: elle est ouverte sur le marché mondial, où elle s’approvisionne en matière première et écoule les produits de son industrie. La hausse de la facture énergétique depuis 1973 impose au pays une lourde charge financière. Il faut donc exporter de plus en plus et conquérir de nouveaux marchés pour limiter au maximum le déséquilibre des échanges, le déficit extérieur étant un facteur important des difficultés.

II. Or, dans le cadre d’une économie ouverte sur le monde, la concurrence étrangère est aiguë. Concurrence des nouveaux pays industriels d’abord, comme la Corée du sud, la Malaisie, voire la Tunisie, qui livrent la production de qualité et de masse, à des prix très avantageux pour le consommateur, car ils disposent d’une main-d’œuvre payée beaucoup moins cher (parfois 10 fois moins) que la main-d’œuvre équivalente en France. Concurrence de grands pays industriels aussi, qui, tels que le Japon ou l’Allemagne, réalisent de meilleures performances moyennes que la France en matière de technologie, de productivité et de vente de leur produits.

Dans ces conditions, l’industrie française livre en permanence un combat difficile. Il faut, dans le même temps, sauvegarder au maximum les branches les plus menacées, comme la sidérurgie et le textile, en se spécialisant dans les productions les plus performantes, redresser la situation des activités touchées par des difficultés récentes, l’automobile par exemple, et conserver une avance âprement disputée dans les domaines où une position de leader a été atteinte: aéronautique, armements, industrie électronucléaire. Ces modernisations, nécessaires, sont souvent chèrement payées, et la rationalisation des productions s’accompagne en général de la mise en place de systèmes automatiques, voire des robots et, donc, d’une baisse des effectifs de la main-d’œuvre employée. Depuis 30 ans, l’industrie française connaît ainsi des métamorphoses qui sont loin d’être achevées.

La crise industrielle s’est traduite fortement sur le plan régional. Les régions les plus anciennement industrialisées ont perdu des emplois, d’autant plus massivement que leurs activités, étaient fondées sur le textile et la sidérurgie (Nord et Lorraine). Les régions de l’Ouest et du Sud, très dynamiques et fortes créatrices d’emplois jusqu’au milieu des années 70, ont vu leur élan industriel brisé depuis.

Le gouvernement poursuit actuellement son aide à l’investissement et à la création d’emplois dans le pays, mais il a dû réorienter la stratégie pour mieux répondre aux réalités locales. En 1984, 15 pôles de conversion ont été définis dans le pays: ils correspondent chacun à un bassin d’emploi qui connaît une situation particulièrement difficile et qui a besoin de solutions propres pour se reconvertir.

La construction européenne, amorcée à la fin des années 1950, a fortement favorisé la croissance. Avec l’adoption de l’euro en 1999, devenu la monnaie de la France et des dix autres Etats membres de la zone euro et qui remplace complétement la monnaie nationale en 2002, cette croissance devient plus accentuée.

Géographie de la France. Larousse, 2008.

Notes

Saint-Simon Claude Henri de Rouvroy, comte de - Philosophe et économiste français (1760-1825).

Anatole France Thibault dit Anatole France - Écrivain français (1844-1924).

Соседние файлы в предмете [НЕСОРТИРОВАННОЕ]