
- •C) étude comparative des langues romanes
- •Schéma 1. Comparaison des mots
- •Schéma 2. Le présent de l’indicatif
- •Schéma 3. Comparaison de l'article défini:
- •Schéma 4. Comparaison des pronoms personnels:
- •2. Le latin parlé
- •A) sources de l'étude du latin parlé
- •B) romanisation de la Gaule
- •C) théorie des strats
2. Le latin parlé
A) sources de l'étude du latin parlé
Quels documents, monuments historiques littéraires existe-t-il pour étudier le latin parlé? Le rôle essentiellement oral du jatin parlé explique le fait qu'il n'existe aucun document, qui soit rédigé en latin parlé. Comment alors les linguistes sont-ils arrivés à restituer les formes latines ayant servi de base aux langues romanes? A ce fin, ils ont utilisé, d’une part, les vestiges épigraphiques (a), et,d'autre part, les textes témoins littéraires comportant des déviations par rapport à la norme qu'elles soient d'ordre grammatical, phonétique ou lexical (b).
Ils sont nombreux mais pour la plupart fragmentaires, c'est seulement en les étudiant en complexe qu'ils donnent la représentation complète du latin parlé. Il y a pluseurs sources d’étude du latin parlé :
1) les inscriptions tombales à Rome et à ses plusieurs provinces qui nous donnent un tableau représentatif du latin parlé en son évolution. A la fin du XlX-ième siècle, l'historien allemand Th. Mommsen (1876-1903) a rassemblé dans son oeuvre «Corpus inscriptionum latinarum» (CIL) en 16 volumes des inscriptions trouvées sur différents territoires de l'ancienne Romania embrassant la période de huit siècles (du III s. av. n. e. au IV s. de n. e.). Le volume consacré à la Gaule comporte 12 000 inscriptions. Une grande part revient aux tablettes portant des formules magiques. Rédigées par des gens peu lettrés, les inscriptions sont pleines de «fautes» qui reflètent les modifications survenues dans l’usage parlé du latin.
2) les témoins littéraires des grammairiens latins qui dans leurs oeuvres soulignent les faits particuliers du latin parlé pour les juger pour la plupart comme incorrectes qui; ne sont pas littéraires. On appelle témoins littéraires tous ceux qui nous sont parvenus sous forme de livre ou de manuscrit. D'après ces témoins on peut se représenter les faits de l'évolution dans le domaine de la prononciation, les changements dans le domaine du vocabulaire et de la grammaire du latin parlé. Ce sont des oeuvres littéraires, des grammaires de la langue latine, des livres religieux, des traités, des glossaires, la correspondance etc.
3) Les fautes orthographiques et d'autres déviations de la norme du latin écrit. C'est une source très importante de l'étude du latin parlé, par exemple, si dans l'écrit on confond b et v, ae et e, cela montre leur origine commune (c'est-à-dire, dans certaines positions on prononce d'une manière pareille aera et era). Les grammairiens romains soucieux de sauvegarder la pureté de la langue classique revèlent de temps en temps les «fautes» du latin parlé.
Parmis ces écrits, le texte dénommé Appendix Probi représente le plus grand intérêt pour la reconstitution du latin parlé. On date Appendix Probi du III-ième s. Ou du début du IV-ième s. et on le qualifie d'appendice à la grammaire de A.D.Donat, publié par l'éditeur Prob. Les cinq parties d'Appendix Ргоbi représentent soit l'énumération des verbes et des noms réunis suivant certaines particularités soit la confrontation des mots qui sont confondus ou bien employés sous leur forme parlée. C'est une espèce de commentaire de texte fait sur les marges d'un manuscrit: l'auteur explique les mots obscurs au fur et à mesure qu'il en trouve dans le texte. De nombreux traités sur la médecine, l'architecture, l'agriculture, l'artculinaire fournient souvent de précieuses données sur les modifications phonétiques, grammaticales et lexicales du latin. Minutieusement accumulées, toutes ces données sont confrontées avec les éléments des langues romanes ce qui permet de reconstruire le système du latin, parlé. Appliquant la méthode comparative, les linguistes rapprochent les formes et les mots corrélatifs des langues romanes pour restituer la forme respective dù latin parlé.
4) Les oeuvres des auteurs latins où pénètrent des faits du latin parlé. On peut rencontrer quelques traits du latin parlé déjà dans les oeuvres des écrivains de Rome, par exemple T.-M. Plaute (Plautus) au IIIième siècle av. n.e. introduit dans ses comédies le parler des esclaves et des affranchis qui reflète certaines particularités du latin parlé.
5) Les emprunts latins des autres langues (telles comme germaniques, ancien anglais etc). Là où les données manquent, on arrive à compléter les connaissances sur l'étymologie des formes du latin parlé grâce à l'analyse linguistique qui permet de confronter différentes langues ayant été en contact plus ou moins étroit.
Ainsi on peut noter une chose importante: la langue-base des langues romanes est historiquement attestée et il est possible de l'étudier. Cela n'arrive pas toujours. Parfois on est obligé de fonder une langue scientifique artificielle pour quelques langues-soeurs. Le fait que toutes les langues romanes ont une origine commune — le latin — s'explique par des raisons historiques: on parlait latin non seulement à Rome mais dans toutes les régions que l'Empire romain envahissait. Les conditions historiques et l'époque d'intégration de chaque province dans l'Empire romain sont différentes.