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Франц. лекции по синтаксису.docx
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  1. L'objet de la syntaxe. Les marques essentielles de la proposition.

L'objet de la syntaxe

A la différence de la morphologie, qui étudie les mots du point de vue de leurs formes grammaticales, la syntaxe a pour but d'étudier les fonctions des mots et leurs rapports les uns aux autres.

Donc, la syntaxe étudie d'une part, les fonctions des mots et leurs liens ; d'autre part, les unités dans lesquelles ces fonctions et ces liens se réalisent et qui sont appelées « unités syntaxiques » (синтаксические единицы). Il y a deux unités syntaxiques : le groupe de mots, ou le syntagme (словосочетание) et la proposition (предложение), [ou bien si l'on prend en considération les types de base de la proposition, il y en aura trois : le groupe de mots, la proposition simple (простое предложение), la phrase complexe (сложное предложение)].

Le fait que les unités syntaxiques sont constituées par les unités mor­phologiques, c'est-à-dire les formes grammaticales de mots, donne lieu aux linguistes contemporains de considérer la syntaxe comme un niveau hiérarchiquement supérieur (plus élevé) par rapport à la morphologie.

La différence principale entre le groupe de mots et la proposition consiste en ce que la proposition remplit la fonction communicative dont le groupe de mots est privé. Les groupes de mots ne communiquent aucun fait concernant la réalité objective, ils ne contiennent aucun énoncé. Par contre, le contenu de la proposition est toujours actualisé, il se rapporte directement à l'acte de communication. En fait, la proposition est la seule unité linguistique-susceptible de transmettre une information et de servir par conséquent de moyen de communication dans la société.

Les linguistes soviétiques sont unanimes à affirmer que la fonction primaire de la proposition est la fonction communicative.

С Bureau : « La phrase n'a d'autre fonction que ta fonction même de communication ; c'est là une fonction sociale, non une fonction linguistique »

Sur le plan linguistique, la proposition représente une unité prédicative, alors que le groupe de mots est une unité non-prédicative. (Remarque 2) Le caractère prédicatif de la proposition s'exprime en ce que son contenu est toujours caractérisé de deux points de vue : modal et temporel.

  1. Modal. Ex : Silence. (indicative) Silence! (impérative) Silence? (interrogative)

  2. Temporel. Ex : J’ai. J’ai eu. J’aurais.

groupe de mots proposition

la balle rouge la balle est rouge

partir comme une flèche il partit comme une flèche

lire dés journaux lisez les journaux

Les éléments constitutifs des groupes de mots et des propositions peu­vent coïncider complètement du point de vue lexical : Г arrivée du docteur — le docteur arrive, le courage du soldat — le soldat est courageux. Bien que le sujet de l'action et l'action (la qualité) soient exprimés par les mêmes substantifs, les deux unités s'opposent l'une à l'autre d'une manière très nette. C'est seulement dans le deuxième cas que le contenu est actualisé, lié à l'acte de communication au moment donné. En outre dans les groupes de mots il s'agit du rapport de la marque au sujet, alors que dans les propositions correspondantes c'est le rapport à sens inverse, le rapport du sujet (le docteur, le soldat) à la marque (l'arrivée, le courage).

Comparez: L'herbe verte - un groupe de mots. L'herbe verte ; tout autour de grands buissons et des fleurs = deux propositions à un terme.

Il est évident que dans la langue orale la proposition se caractérise par l'intonation qui constitue son indice très important : l'intonation ou la courbe mélodique est la marque du caractère prédicatif de la proposition. Les groupes de mots sont dépourvus d'intonation ; mais s'ils acquièrent cette marque-là, ils se transforment en une proposition : écrire une lettre — écrire une lettre ? (pas la peine) un oiseau bleu — un oiseau bleu I (= je vois un oiseau bleu).

Le rapport entre les groupes de mots et les propositions est traité différemment. Il existe le point de vue selon lequel le groupe de mots représente une unité syntaxique primaire (élémentaire) par rapport à la proposition, laquelle se forme à la base des groupes de mots. Par exemple, la proposition Mon oncle Jules devint très vite mon grand ami (P a- g n о I) sera considérée en tant que combinaison de trois groupes de mots : Mon oncle Jules, devint très vite ; mon grand ami. Cependant, il y a des propositions qui ne sont formées à la base des groupes de mots : La nuit. Silence. Pas de problèmes. Les propositions de cette espèce se composent d'un seul mot significatif, tandis que le groupe de mots se compose toujours de deux mots significatifs (indépendants) : la nuit sans lune. Donc, il n'existe pas de relations hiérarchiques entre ces deux unités syntaxiques : elles ne sont pas corrélatives et doivent être relevées d'après les critères différentes.

La proposition simple. Les marques essentielles

La difficulté de définir la proposition s'explique non seulement par la complexité du phénomène mais aussi par le fait que les linguistes, en déterminant la proposition, s'appuient sur des critères différents. Jusqu'à présent il y en a des points de vue différents voire opposés sur la nature de la proposition et ses marques distinctives.

Autrefois, la proposition était déterminée généralement à partir des critères logiques ; entre autres, on ne rapportait aux propositions que les unités syntaxiques qui exprimaient le jugement. En d'autres termes, ces deux unités, le jugement et la proposition, se présentaient comme corrélatives.

1) Pendant longtemps on a considéré la proposition comme une unité, d la marque principale est le sens : les définitions traditionnelles de la proposition insistaient toutes sur le sens complet de l'assemblage de mots qui la forment. Ainsi, la définition la plus répandue de la proposition était la suivante : « La proposition est un ensemble de mots (un groupe de mots), liés grammaticalement et exprimant un sens complet ».

2) Pour d'autres linguistes la marque principale de la proposition est l'intonation, qui distingue la proposition des autres unités linguistiques. L'intonation est sûrement un critère beaucoup plus Objectif, car elle distingue très nettement la proposition des unités non-communicatives et peut servir à déterminer le type grammatical de la proposition pourtant son champ d'action est limité par la langue orale : dans la langue écrite on est forcé d'analyser la proposition abstraction faite de la courbe mélodique,

3)D'après la majorité des grammairiens, l'indice essentiel de la proposition est la fonction prédicative. Le critère sémantique n'est pas suffisant : la notion de « sens complet » est assez subjective et peut être appliquée à d'autres unités syntaxiques, parfois même à deux ou plusieurs propositions indépendantes. Par exem­ple : Les formalités étaient terminées. Et on n'avait obtenu aucun résultat (S i m e n о n).

La prédicativité, elle représente la marque la plus générale et la plus importante de la proposition. La prédicativité (la prédication) est le rapport qui s'établit entre le contenu de la proposition et la réalité objective.

grâce à la prédicativité que la proposition est susceptible d'assurer la communication. Le rapport prédicatif se réalise seulement dans la proposition, et, d’après de point de vue de V.V. Vinogradov, la prédicativité forme une limite tranchée entre la proposition et le groupe de mots.

Il existe plusieurs moyens d'exprimer la prédicativité, notamment les moyens lexicaux (mots), grammaticaux , phonétiques (rythme, intonation).

Le prin­cipal d'entre eux est la forme personnelle du verbe. Cela s'explique par le fait que les propositions à la forme personnelle sont les plus répandues, et aussi que les catégories du temps, du mode et de la personne, constituant la prédicativité, sont exprimées le plus nettement dans les formes personnelles du verbe.

Ex : Je lis le journal français, tu as lu le journal français, Il va lire le journal français, qu'elle lise le journal français, nous aurions lu le journal français.

On peut en conclure que le critère sémantique ne suffit pas à déterminer la proposition ; le domaine de l'intonation en tant que marque de proposition est limité par la langue orale ; par contre la prédicativité caractérise chaque proposition dans la langue écrite aussi bien que dans la langue orale. La prédicativité distingue la proposition des autres unités linguistiques et lui confère le caractère d'une unité communicative.