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Unité VI

Thème : Les Français aux études

Vocabulaire actif

amélioration f

autorité f

humiliation f

ignorance f

méchanceté f

le sens de l’effort

constant

exigeant

propre

inapte à qch

acquérir 

découvrir

distraire 

faillir

interdire

posséder

ressentir

souffrir

bref

hors qch

tout de même

Lecture et communication

J’étais un mauvais élève

Donc, j’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la désorbitation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. Fermé à l’arithmétique d’abord, aux mathématiques ensuite, profondément dysorthographique, inapte à la mémorisation des dates et des lieux géographiques, inapte à l’apprentissage des langues étrangères, réputé paresseux, (leçons non apprises, travail non fait), je rapportais à la maison des résultats pitoyables que ne rachetaient ni la musique, ni le sport, ni d’ailleurs aucune activité parascolaire.

  • Tu comprends ? Est-ce que seulement tu comprends ce que je t’explique ?

Je ne comprenais pas. Cette inaptitude à comprendre remontait si loin dans mon enfance que la famille avait imaginé une légende pour en dater les origines : mon apprentissage de l’alphabet. J’ai toujours entendu dire qu’il m’avait fallu une année entière pour retenir la lettre a. La lettre a, en un an. Le désert de mon ignorance commençait au-delà de l’infranchissable b.

  • Pas de panique, dans vingt-six ans il possédera parfaitement son alphabet.

Ainsi ironisait mon père pour distraire ses propres craintes. Bien des années plus tard, comme je redoublais ma terminale à la poursuite d’un baccalauréat qui m’échappait obstinément, il aura cette formule :

  • Ne t’inquiète pas, même pour le bac on finit par acquérir des automatismes…

Or, en septembre 1968, ma licence de lettres enfin en poche :

  • Il t’aura fallu une révolution pour la licence, doit-on craindre une guerre mondiale pour l’agrégation ?

Cela était dit sans méchanceté particulière. C’était notre forme d’entente. Nous avons assez vite choisi de sourire, mon père et moi.

Mais revenons à mes débuts. Dernier-né de fratrie de quatre, j’étais un cas d’espèce1. Mes parents n’avaient pas eu l’occasion de s’entraîner avec mes aînés, dont la scolarité s’était déroulée sans problèmes.

J’étais un objet de stupeur et de stupeur constante car les années passaient sans apporter la moindre amélioration à mon état. « Les bras m’en tombent», « Je n’en reviens pas», me sont des exclamations familières, associées à des regards d’adulte, où je vois bien que mon incapacité à assimiler quoi que ce soit provoque un abîme d’incrédulité.

Apparemment, tout le monde comprenait plus vite que moi.

  • Tu es complètement bouché !

D’après Daniel Pennac Chagrin d’école

EX. 1. Cherchez dans le texte des équivalents de :

  1. professeur m

  2. incapable

  3. mémoriser

  4. connaître

  5. avoir peur

  6. possibilité f

  7. étonnement m

  8. grande personne f

  9. inaptitude f

  10. méfiance f

EX. 2. Cest vrai … Cest faux … Je ne sais pas… Argumentez votre réponse.

    1. Daniel Pennac était le plus mauvais élève dans sa classe.

    2. Il était doué pour les maths et d’autres matières.

    3. Daniel apprenait bien ses leçons et faisait ses devoirs régulièrement.

    4. Il retenait facilement des dates.

    5. Il faisait de la musique et du sport.

    6. Étant tout petit il a vite appris l’alphabet français.

    7. Le père de Daniel s’inquiétait beaucoup des études de son fils mais il essayait de ne pas montrer ses sentiments.

    8. Daniel était obligé de redoubler sa classe terminale pour passer ses examens de baccalauréat.

    9. Daniel était l’enfant cadet dans la famille.

    10. Ses frères faisaient de bonnes études au collège et au lycée.

EX. 3. Questionnaire :

  1. Pourquoi Daniel Pennac était-il un mauvais élève ? Était-il paresseux ou y avait-il d’autres raisons pour cela ?

  2. Quelle était l’attitude des membres de la famille envers les études de Daniel ?

  3. Daniel quelles relations avait-il avec son père ? Essayait-il d’encourager son fils ou au contraire le grondait-il pour ses mauvaises notes ? Pourquoi ironisait-il souvent?

  4. Combien d’enfants y avait-il dans la famille ? Donnaient-ils tous du souci à leurs parents ?

  5. Les parents de Daniel accordaient-ils beaucoup d’attention à leurs enfants, surtout en ce qui concernait les études ?

  6. A votre avis, qui prononçait constamment les phrases suivantes en famille : « Les bras m’en tombent. », « Je n’en reviens pas. » ?

  7. Daniel a-t-il réussi à surmonter des difficultés liées à ses études ?

A quoi vous ont servi vos études?

Daniel Pennac, écrivain,

professeur de français de 1969 à 1995

  • A quoi vous ont servi vos études ?

  • A souffrir. Ma scolarité a été un enfer2. En primaire et en secondaire, j’étais un mauvais élève, malheureux de l’être, je souffrais même physiquement. J’ai eu mon bac à 20 ans. Ensuite, j’ai fait mes études de lettres modernes et une licence d’enseignement. Mais à côté de l’ennui de l’école, c’était un peu purgatoire3, et la matière me plaisait.

  • Mais vous n’avez rien appris qui vous soit utile aujourd’hui ?

  • Si : la douleur que j’ai ressentie de la maternelle à la terminale m’a permis, quand j’étais prof, de comprendre ce que souffre un mauvais élève… Plus généralement, ce qu’un bon enseignement vous fait acquérir, c’est le sens de l’effort, car il n’y a pas de résultat sans l’effort, sans un don réel de soi. Alors que j’étais un voyou4, j’ai eu la chance de rencontrer, à partir de la première, trois profs, un de maths, un d’histoire, un de philo, qui m’ont donné le sens de la méthode qui m’ont appris qu’il y avait un bonheur à apprendre, bref, qui m’ont sauvé ! Pas par l’autorité, mais par une exigeante bonté. Ils savaient expliquer. Ils ne pratiquaient pas l’humiliation, et nous les sentions exigeants, d’abord avec eux-mêmes.

  • Vous êtes devenu écrivain. Vos études ont-elles joué un rôle quelconque ?

  • Un rôle assez paradoxal. Dans le secondaire, j’étais pensionnaire. Cela paraît inouï5 aujourd’hui mais on n’avait pas le droit de lire à l’étude. Pour continuer à lire, je me suis mis à écrire ! J’inventais une suite au dernier chapitre des Trois mousquetaires que j’avais lu et que je comparais à celle de Dumas. Je suis venu à l’écriture comme ça, par la lecture interdite

  • Et plus tard ?

  • Quand on lit Baudelaire à 17 ans, Flaubert à 18 ans il est impossible qu’il n’en reste rien. Les profs enseignent ces auteurs comme de la « littérature morte ». Baudelaire, c’est tout de même quelqu’un, Flaubert aussi ! Les profs m’avaient présenté leurs cadavres6: je les ai vraiment découverts vivants plus tard et tout seul. En fait, j’écris sûrement parce que j’ai lu, non pas parce que les profs m’ont appris la littérature ! J’ai été infiniment7 plus dynamisé par mes lectures hors programmes… Par exemple, j’ai adoré Dickens, James, Stevenson, Tolstoï, Joyce et encore Dostoïevski, au point de8 faillir devenir épileptique en lisant l’Idiot !

D’après L’Etudiant

EX. 4. Cherchez dans le texte les équivalents de :

  1. получить диплом бакалавра

  2. предмет

  3. испытывать

  4. унижение

  5. строгий, требовательный

  6. казаться

  7. начинать, приниматься

  8. придумать

  9. продолжение

  10. быть увлеченным

  11. вне программы

  12. чуть было не

EX. 5. Expliquez les phrases ci-dessous en faisant attention aux mots qui se rapportent à la réalité française et aux noms des écrivains. À quel siècle ont-ils vécu ? Connaissez-vous leurs œuvres ?

  1. En primaire et en secondaire j’étais un mauvais élève.

  2. J’ai eu mon bac à 20 ans.

  3. … la douleur que j’ai ressentie de la maternelle à la terminale m’a permis, quand j’étais prof, de comprendre ce que souffre un mauvais élève …

  4. Dans le secondaire, j’étais pensionnaire.

  5. Quand on lit Baudelaire à 17 ans, Flaubert à 18 ans il est impossible qu’il n’en reste rien. Baudelaire, c’est tout de même quelqu’un, Flaubert aussi !

  6. J’ai été infiniment plus dynamisé par mes lectures hors programmes… Par exemple, j’ai adoré Dickens, James, Stevenson, Tolstoï, Joyce et encore Dostoïevski, au point de faillir devenir épileptique en lisant l’Idiot !

EX. 6. Questionnaire.

    1. De quoi Daniel souffrait-il beaucoup à l’école primaire et à l’école secondaire ?

    2. À quel âge a-t-il obtenu son bac? À quelle faculté faisait-il ses études?

    3. Quels professeurs ont exercé une grande influence sur la carrière du futur écrivain? Qu’est-ce qu’ils lui ont appris?

    4. Pourquoi Daniel s’est-il mis à écrire? Qu’est-ce qui représentait « sa première œuvre littéraire»?

    5. Daniel Pennac quels écrivains a-t-il surtout appréciés dans sa jeunesse ?